Du statu quo à l’impasse politique !

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Nous sommes dans un dilemme ! Le choix est portant simple ! Si la balance du dialogue était au même niveau d’intérêt politique, aujourd’hui nous ne serons pas là entrain de s’interroger sur l’avenir du pays !

Nous sommes pris au piège de « thaghenente » (entêtement). Entre un peuple qui veut absolument des élections indépendantes, avec des garanties de son indépendance, et pour s’y faire, ils réclament des institutions et des personnalités indépendantes et neutres, et un pouvoir qui veut absolument des élections, sans y toucher aux fonctionnements qui assurent le processus électoral.

Pis, le pouvoir est entrain de s’enfoncer en réduisant les espaces de libertés, des arrestations arbitraires et surtout la fermeture des médias aux animateurs du « Hirak » (des protestations). Enfin, c’est les spectres et les fantômes du précédant régime ! Une vraie politique d’autruche !

En effet, entre un peuple qui veut une élection indépendante afin de changer le système de gouvernance et initier une seconde république où la citoyenneté peut être exercée avec des institutions indépendantes et surtout la séparation des trois pouvoirs et un pouvoir qui veut absolument des élections sans changer la nature du système !

Alors qui aura le dernier mot ! Voudrions-nous la solution à l’Egyptienne ou à la Tunisienne ? Faisant le constat entre les deux pays. Certes en Tunisie le processus de la démocratisation est long, mais la stabilité politique est acquise et les institutions républicaines sont de plus en plus fonctionnelles et elles ne sont plus sous l’emprise d’une personne ou d’un clan, pour preuve les résultats aux dernières élections sont parlants.

Quand, à l’économie qui reste, certes en ralentie, néanmoins, la transparence, la justice indépendante et la stabilité politique assurera une sécurité d’investissement.

Cependant, le cas Egyptien, de l’actuel président, Sissi, est parlant ! Depuis 2014, qu’il est à la commande en Egypte, qu’en est-il fait ? Il a, simplement, reproduit le même système de gouvernance que l’ancien président Hosni Moubarak !

Le point commun entre l’Egypte et l’Algérie, comme l’a expliqué Lahouari Addi dans son ouvrage : « Le nationalisme arabe radical et l’Islam politique[1] », est que le pouvoir politique a été réfléchie et construit par le militaire et pour le militaire, au nom de la sécurité et la protection des frontières.

Les deux armées étaient à l’origine officiellement de l’indépendance de chaque pays. Le rôle qu’ont joué les politiques dans l’indépendance de chaque pays a été négligé dans « l’histoire officielle », ainsi, certains militaires agissent comme s’ils sont les seuls protecteurs du pays, en se méfiant de la volonté du peuple, car pour eux tout changement sans eux, c’est de la conspiration étrangère ! Et la propagande médiatique va dans ce sens dans les deux pays.

En effet, la mystification du rôle de l’armée et de sa consubstantiation du nationalisme a réduit le rôle du civile dans la gestion politique. Ce n’est pas le cas de la Tunisie, qui est le fruit de la réflexion du politique.

Aujourd’hui, nous sommes devant une situation critique certes, néanmoins, elle est déterminante. Doit-on changer le système de gouvernance où la priorité est au politique et non pas au militaire, et le citoyen est acteur de sa cité et non pas sujet du militaire ! Doit-on changer de gouvernement et sauvegarder le système ? Le dilemme est toujours dans le camp adverse et non pas dans celui du peuple ?

Yazid HADDAR

Psychologue et universitaire.

[1] C’est un ouvrage de référence que je conseille vivement pour mieux comprendre le fonctionnement du nationalisme dans le monde Arabe. D’ailleurs, je conseille la lecture du l’ouvrage d’un philosophe Tunisien, Mohammed HADDAD : « Le réformisme musulman, une histoire critique », avec une préface de Mohamed Arkoune. La lecture de ces deux ouvrages complémentaires, m’a permis de mieux comprendre le fonctionnement sociologique et philosophique, dans le leur contexte historique, du nationalisme arabe.

 

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