Les journalistes face à une nouvelle forme de dictature de la rue ?

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« Sahafa dégage », c’est par cet énoncé lapidaire que sont souvent accueillis certains journalistes à plusieurs occasions et endroits  en cette époque de « révolution du sourire ». Intimidés et parfois interpellés par les forces de l’ordre, conspués et parfois agressés par  les manifestants du mouvement populaire, les journalistes sont pris présentement entre deux feux nourris.

Posture délicate  qui rend l’exercice de leur mission suffisamment pénible. D’où qu’ils viennent, rien ne justifie ces harcèlements et ces agressions, si ce n’est la volonté infantile  de leurs auteurs d’imposer aux journalistes  ce qu’ils  doivent dire ou écrire.

Qu’il y ait   surenchère chez certains médias, manque de professionnalisme et de courage chez d’autres, alignement aveugle  soit aux thèses du pouvoir ou à celles du Hirak chez d’autres encore cela n’autorise en rien les violences faites  fréquemment aux journalistes.

Hier, lors des manifestations du 29e vendredi du Hirak c’est Mustapha Bendjama du « Provincial » qui a été interpellé par la police. Lors du 28e vendredi du Hirak, c’est Amina Hadjiet de la chaine 3 qui a été victime d’agression de la part des manifestants. La jeune femme n’a eu son salut que grâce à l’intervention de quelques policiers en civil qui l’ont extirpé d’une foule en furie qui voulaient carrément la lynché.

Il y’a quelques semaines c’était la journaliste de la chaine de télévision El Bahia qui a été prise à partie par des « manifestants ». La dame qui s’était pourtant réfugié dans un immeuble a été agressée sauvagement et transportée à l’hôpital par les éléments de la protection civile qui étaient contraints de jouer aux policiers pour sauver la journaliste.

Et la liste est longue de ces journalistes ayant subi ces derniers mois diverses hostilités.

Depuis le déclenchement des manifestations, qui avaient suscité beaucoup d’espoir, l’on assiste malheureusement  à de dangereuses dérives qui rappellent étrangement la triste période des années 1990 ou les journalistes étaient la cible privilégiée des intégristes du FIS.

En effet, ces atteintes répétitives à l’encontre des journalistes dans l’exercice de leur fonction, rappellent par certains cotés la chape de plomb qu’on a voulu imposer  à la presse dans les années quatre vingt-dix.

« Tout acte d’agression verbale ou physique dont font l’objet les journalistes quelque soit leurs organes de presse sont condamnables et constituent une véritable entrave à la mission d’informer les citoyens ». Souligne dans ce sens, un communiqué de la chaine III publié au lendemain de l’agression de leur collègue.

 

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