Mouloud Hamrouche se lâche et dénonce les résidus du «système»

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L’ancien Chef du gouvernement sous Chadli Bendjedid, Mouloud Hamrouche, n’a pas, pour une fois, hésité à dénoncer les résidus encore en activité du système politique en place qui refuse de s’adapter à la nouvelle conjoncture internationale et même la transformation du pays: «Des hommes et des gardiens du système pataugent dans leurs propres incohérences, turpitudes et crises. Ils tentent d’imputer toutes leurs dérives et les coûts de leurs défaillances au hirak» dit-il.

Il s’attaquera ensuite à la mafia politico-financière qui a gangrené toutes institutions de l’Etat depuis les années 90 : «Dès les années 1990, l’opinion publique avait appris à ses dépens que ces réseaux fonctionnent comme des structures mafieuses qui achètent et vendent par chkara des soutiens jusque dans l’administration et l’appareil de sécurité.

Des réseaux qui chahutent les politiques sécuritaires de l’Etat et les choix du gouvernement.

Ce sont ces réseaux, essence du système, qui ont réduit l’activisme de la société et des partis à un niveau infra-politique, et empêché le gouvernement d’être l’organisateur-régulateur de l’économie ou un arbitre social.

Mais ils en ont fait une puissance nourricière en corruptions et en prébendes de ces seuls réseaux comme condition.

C’est pour cela que le gouvernement ne fabrique sur commande que des décisions qui relèvent de traits : politiser/dépolitiser, légitimer/délégitimer, légaliser/délégaliser, coopter/exclure, accréditer/discréditer ou autoriser/interdire.

C’est pourquoi le système et tout responsable ne s’accommodent nullement du contrôle légal, de surveillance institutionnelle, fut-elle celle de l’armée, ou de flexibilité et de comptabilité» dénonce-t-il.

Hamrouche va encore plus loin pour expliquer que des tenants du pouvoir ont «phagocyté et détourné des services de sécurité de l’Etat pour les mettre au service des personnes et de leurs desseins inavoués ?»

A qui Hamrouche s’adressait-il ses remarques? A Toufik, à Tartag à Said Bouteflika ?

Pour espérer un avenir prometteur au pays Hamrouche préconise la méthode forte et radicale : «Pour cela, un démantèlement ou une déconnection des nuisibles castes d’allégeance et de coercition/corruption est indispensable» ajoute-t-il.

Mais a-t-il tenu d’avertir : «Ce sera plus dur pour un changement du système mais réalisable de façon concertée, ordonnée et déterminée, malgré l’hostilité ou l’impuissance qui caractérisent nos élites politiques.

Ce sont des caractéristiques qui marquent des élites des pays qui stagnent, régressent ou n’arrivent pas à émerger par le développement !»

Aussi Hamrouche plaide- t-il pour un vrai modèle institutionnel politique et étatique pour remplacer le vieux «système» défaillant et rétrograde: «Car sa survie, celle de son armée et de son gouvernement en dépendent.

Le nombre de lacunes à combler, de blocages à déverrouiller et d’impasses à briser ainsi que la mise en place d’un ordre politique composé de partis de gouvernement, capables de faire émerger des élites, des compétences, des adhésions et des soutiens redonnent une forte exigence à cette question.

D’autant que l’immensité des tâches et la nature des dégradations ainsi que des attentes politiques et des besoins sociaux rendent toute approche naïve ou parcellaire, toute précipitation ou rafistolage plus problématique, et plus coûteux que les vingt-cinq dernières années de blocage et de statu quo» fait-il encore observer.

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