La barricade des routes et la fermeture des sièges d’APC et autres sièges administratifs sont devenus à Bejaïa, les moyens d’expression et de revendication les plus privilégiés des citoyens. Le choix de ces actions musclées est justifié par leurs auteurs, par l’indifférence et le je- m’en-foutisme affichés par les responsables à tous les niveaux face aux multiples problèmes des populations locales.
Dans ce cadre justement, ce lundi, jour de la rentrée des enseignants, les habitants des quartiers, Quatre-chemins, Cité-Moulla et Taâsssast , ont procédé à la fermeture du siège de l’APC de Bejaïa en signe de protestation contre la fuite en avant des responsables locaux dans la prise en charge de leurs multiples doléances maintes fois soulevées.
Blasés par l’attente et les fausses promesses, ces citoyens en colère exigent l’envoi d’une commission d’enquête et d’audit pour faire la lumière sur la gestion de cette APC pourtant classée parmi les plus riches d’Algérie.
« Nous voulons des comptes ! nous voulons des comptes ! » fulmine l’un des protestataires qui explique que toutes leurs doléances sont restées, à jour, lettre morte.
De leur coté, les habitants du village El Kitoune , relevant de la commune d’Amizour, ont fermé eux aussi, le siège de leur APC pour exiger la concrétisation de leurs revendications liées à l’AEP, l’assainissement, l’aménagement des accès routiers.
Concernant le siège de l’APC de Tifra fermé depuis le 1 juillet passé, reste à ce jour bloquée et rien n’indique que l’on s’achemine vers son ouverture vu les positions inconciliables des autorités et des protestataires concernant le processus du dénouement du conflit.
Par ailleurs à Akbou, des citoyens dénonçant la mauvaise gestion au niveau de l’établissement public hospitalier Akloul Ali, ont scellé le bureau du directeur de l’établissement dont ils exigent le départ immédiat.
Les protestataires qui tiennent depuis quatre jours un sit-in sur les lieux, menacent de recourir à la fermeture de la RN 26 en cas où leurs exigences ne seraient pas totalement satisfaites.
Ainsi, plusieurs communes de la wilaya de Bejaia vivent ces jours-ci au rythme de contestations diverses menées pour la plupart de manière forte. Jugulées presque 4 mois par le Hirak populaire, ces actions musclées commencent à regagner le terrain de façon manifeste en cette rentrée sociale.
Motivées ou non, ces actions sont sources de vives polémiques. Si elles ont leurs partisans qui jugent que c’est l’unique manière de faire entendre des responsables « irresponsables », ce type d’actions est aussi vivement critiqué par de nombreux citoyens qui n y voient qu’asphyxie de l’économie régionale et davantage de tracasseries pour les populations.
