Epris d’un désir ardent d’en finir définitivement avec la gestion prédatrice et injuste de l’ancien système, les Algériennes et les Algériens, pour le 25e vendredi consécutif ont encore occupé pacifiquement, les artères de plusieurs villes du pays.
A Alger, El Tarf, Bejaïa, Tizi-Ouzou, Bouïra et dans plusieurs autres villes du pays, des manifestants de tout âge, refoulant leurs envies des douceurs de la mer et bravant la chaleur torride et assommante, sont encore sortis, aujourd’hui en masse pour réitérer leur proverbial « Yetnahaw gaâ » et revendiquer la restitution du pouvoir au peuple.
Outre d’exiger le départ total des symboles de l’ancien système, par le biais de cet omniprésent slogan et de rejeter toute élection organisée par les résidus de l’ancien système, les manifestants réclament la relaxe de tous les détenus du Hirak emprisonnés, faut-il le signaler, soit pour port de drapeaux amazighs soit pour avoir critiqué les options proposées par le pouvoir pour sortir de la crise.
L’acquittement hier, par le tribunal d’Annaba du jeune Nadir Fetissi, après un réquisitoire de dix ans de prison ferme, assorti d’un million de dinars d’amende, est considéré par les hirakistes comme un signe de bonne santé de la justice soupçonnée, ses derniers jours de suivre des oukases qui viennent du sommet du pouvoir.
« L’épée de la justice doit s’abattre sur les prédateurs, les corrompus, les voleurs, les responsables et les hommes d’affaires véreux, pas sur de manifestants pacifiques au motif farfelu de marcher avec un emblème identitaire commun à toute l’Afrique du nord. La libération de Nadir est très bonne chose. On attend maintenant la libération de tous les autres manifestants pacifiques incarcérés injustement sous de faux chefs d’inculpation » souligne l’un des hirakistes fidèle à ces manifestations hebdomadaires. L’évolution de la scène politique et judiciaire a impacté peu ou prou sur les réflexions de nombreux manifestants.
Les mandats d’arrêt internationaux contre le général Khaled Nezzar et son fils, la mise en détention hier d’autres oligarques qui rejoignent ainsi, par petite fournée à El Harrach ce qui est désormais connu sous le nom de « La Bande », confirme de jour en jour que la chute de l’ancien système n’est plus une vue de l’esprit, mais une réalité qui se traduit sur le terrain, certes à petites doses, mais de façon inéluctable. Justement, c’est pour rendre ce processus d’extirpation de toutes les racines du système, irréversible, que les manifestants maintiennent leur pression en sacrifiant leurs vacances et leurs fêtes.
Les initiatives qui se multiplient Ces derniers jours pour trouver une issue honorable à cette crise institutionnelle, même critiquées, même soupçonnées de faire le jeu de l’ancien système, sont toutefois positives en ce sens qu’elles tentent de trouver des solutions acceptables et d’aller vers un large consensus pour mettre le pays à l’abri d’une éventuelle tourmente.
Tout le monde est d’accord aujourd’hui sur le fait qu’il n’y a pas de solution miracle. Le dialogue constitue la solution idoine pour dépasser la crise à condition qu’il ne soit pas biaisé par des arrière-pensées et des faux calculs. Pour réussir, le dialogue national doit avoir un seul objectif : la restitution de la souveraineté nationale au peuple.