C’est par une très forte canicule accompagnée d’un taux d’humidité intense que la population de Bouira est sortie manifester dans sa 24ème fois. Certes, la foule était inférieure en nombre par rapport à la population du vendredi dernier qui était plus abondante, mais nous avons essentiellement remarqué la grande détermination des manifestants qui était intacte et toujours si présente.
De la sorte, et encore une fois la population de Bouira est sortie dans la rue pour exprimer à sa 24ème semaine, ses attentes les plus profondes et qui n’ont changé d’un iota, depuis l’avènement du mouvement populaire national qui a suscité le respect du monde entier.
« Système adhirouh (le système partira) », « Libérez le moudjahid Bouregâa », figuraient parmi la multitude de slogans scandés par les nombreux manifestants qui ont battu le pavé une forte chaleur humide de 45 degrés Celsius.
Sur les pancartes brandies par plusieurs contestataires, il nous a été possible de décrire « El âassyane el madani djay (la désobéissance civile arrive) », « S’hab el hiwar may mathlounach (les gens du dialogue ne nous représentent pas), et « On ne dialogue pas pour organiser des élections mais pour organiser votre départ ».
La grande foule, en parcourant le boulevard Colonel Amirouche, marqua une halte quand elle atteignit le siège de la mouhafadha du FLN s’engagea à vilipender de vive voix ce parti et ses dirigeants en hurlant « FLN el khawana (FLN traitres) ».
Arrivés à la hauteur de l’université Akli Mohand Oulhadj, les manifestants exténués par un soleil de plomb, se précipitaient de joindre la grande esplanade de la maison de la culture Ali Zamoum. Là, où il leur était au moins permis de se rafraîchir et de reprendre un deuxième souffle, pour pouvoir ainsi continuer leur long itinéraire qui les attendait.
« Echaâb yourid el istiqlal ! (le peuple veut son indépendance !) », criaient à gorges déployés ces derniers, quand ils reprirent leur marche de nouveau. Un slogan qui en dit long sur les très longues années de mépris qu’ont eu à subir les Algériens.
