Nadia Matoub, la veuve du regretté et inoubliable chantre de la chanson Kabyle Lounes Matoub qui a connu un destin tragique, a tenu à participer à la manifestation qu’a organisée la population de Bouira, ou elle a été reçue avec les honneurs eu égard à son combat.
Cette femme qui a toujours appelé au discernement, à la vigilance et à la résistance pacifique, est apparue très sereine au milieu de la foule. Les manifestants l’ont couvert d’éloges pour son esprit de résistance et de liberté et son aversion contre la répression et l’injustice.
En effet, c’est par une forte chaleur et un taux d’humidité assez élevé que la population de Bouira est sortie ce vendredi manifester dans sa 23ème fois. Certes, la foule était inférieure en nombre par rapport à la population du vendredi dernier qui était si impressionnante, mais nous avons remarqué que l’énergie des manifestants était intacte.
« On exige la libération de tous les détenus » e « Non à la gérontocratie », n’ont cessé de scander plusieurs manifestants en ce vendredi dans sa 23ème semaine de protestation. « Système dégage, n’assaâ widh yaghrane (système dégage, nous avons notre élite) », « Ne pas toucher à l’emblème de notre identité » et « FLN khawana (le FLN des traitres) clamaient à hautes voix d’autres carrés de protestataires.
« Notre devoir est de déjouer toute manœuvre qui vise à la régénération du système » plaidera un manifestant. Son compagnon ajoutera « Nous nous méfions des magouilles du système qui envoie des émissaires peu crédibles. Nous réclamons des personnalités irréprochables, une denrée très rare de nos jours certes, mais le peu qui subsiste de cette race humaine, peut sauver le pays de cet abîme dans lequel des prédateurs ont fourgué le pays ».
Entre temps la masse humaine continuera son long parcours qui la conduira vers l’esplanade de la maison de la culture Ali Zamoum pour marquer une halte et observer une minute de silence en hommage à tous les martyrs de la révolution et de la démocratie.
Les animateurs du mouvement populaire ont pris la parole pour appeler à la libération de tous les détenus d’opinion et à l’instauration d’un climat favorable aux libertés fondamentales, « avant de parler de tout dialogue, encore moins celui qui sera ordonné par des officines obscures, comme ce fut le cas toujours dans le passé » a affirmé l’un des animateurs.
