« Le voyage d’Alger » de Maya Boutaghou sorti, ces jours- ci, aux éditions Aframed est un roman qui nous replonge avec une certaine subtilité dans l’Alger des années quatre-vingt-dix.
Sans montrer des scènes de guerre et de violence meurtrière, le roman est traversé subtilement de l’atmosphère vague et oppressive de la décennie rouge.
Lamia Mohend, le personnage principal qui suivait des études en France revient à Alger pour renouer petit à petit avec son passé.
Elle retrouve ses anciennes amies, rétablit sa relation amoureuse avec Sofiane son ex- petit ami des années lycée et reprend à vivre en algéroise qu’elle a toujours été. En dépit des résidus encore visible du terrorisme et de la guerre civile, la vie reprend peu à peu ses droits.
Les gens s’aiment, se fiancent, travaillent, lisent, vont à la plage, organisent des fêtes… même si la peur est toujours là. La ville veut tourner la page, sortir du chaos, retrouver la paix perdu et le chemin vers une nouvelle renaissance.
Pari difficile certes, mais l’on y croit. Comme la ville, Lamia tente de retrouver son éden passé en rallumant les braises de son amour de jeunesse.
Elle va ainsi avec son appareil photo à la conquête de la ville et avec son cœur à la reconquête de son amour et de son passé perdu.
Maya Boutaghou, docteur en littérature comparée est auteur d’un essai intitulé « Occidentalismes » publié, en France en 2016 chez les éditions Honoré champion. Elle signe avec « Le voyage d’Alger » son premier roman.