Le Conseil constitutionnel a constaté, hier, l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle le 4 juillet 2019, selon un communiqué. L’institution fonde sa décision sur le rejet des deux (2) dossiers de candidature déposés samedi dernier, au niveau de son secrétariat, selon le même communiqué, qui précise qu’il revient désormais au Chef de l’Etat de convoquer de nouveau le corps électoral.
C’est le second report consécutif après celle du 29 avril dernier. L’Algérie plonge de nouveau dans l’inconnu. Aucune disposition constitutionnelle ne prévoit en effet un tel cas. La mission du chef de l’Etat qui assume depuis le départ forcé de Bouteflika l’intérim de la présidence Abdelkader Bensalah devrait s’achever le 9 juillet prochain.
Quelles solutions pour le chef de l’Etat dans le cas, plus que probable, de l’annulation de la présidentielle ? Que fera le pouvoir ? Devra-t-il engager un dialogue sérieux avec l’opposition pour sortir de la crise constitutionnelle ou fera t-il comme à l’accoutumée cavalier seul ? Faut-il aller ou pas vers une période de transition ? C’est la question que se posent les Algériens dès qu’ils évoquent les solutions possibles à la crise politique et institutionnelle que vit le pays depuis l’irruption du mouvement populaire le 22 février pour réclamer un changement du système.
L’appel au dialogue lancé la semaine passée, fait par le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), Ahmed Gaïd Salah, n’a pas convaincu grand monde. La classe politique, pour rappel, est divisée quant à la voie de sortie de crise entre les partisans de la transition et ceux d’une Assemblée constituante, réclamée notamment par le FFS, le PT et le PST. Deux candidats à la candidature à l’élection présidentielle du 4 juillet prochain ont déposé, officiellement, leur dossier de candidature auprès du Conseil constitutionnel.
Il s’agit de deux candidats indépendants, à savoir Abdelhakim Hamadi et Hamid Touahri, sur un total de 77 personnes ayant retiré les lettres d’intention auprès du ministère de l’Intérieur, dont trois chefs de parti. Ce sont là quelques bribes d’informations dont dispose le grand public.
Aucune autre information sur ces prétendants à la magistrature suprême n’était disponible jusqu’à hier. Les deux candidats n’ont communiqué ni sur leur carrière professionnelle ni sur leur parcours politique. Le dépôt des dossiers est intervenu dans la discrétion la plus totale. Même la cérémonie qui prévaut à l’occasion du dépôt des dossiers n’a pas été médiatisée comme il est de tradition.