Décès de Kamel Eddine Fekhar: Vague d’indignation en Algérie et à l’étranger

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EuroMed Droits, Front Line Defenders, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), SOS Disparus – CFDA (Collectif des familles de disparus en Algérie), le Syndicat National Autonome des Personnels de l’Administration Publique (SNAPAP) et le Rassemblement Action Jeunesse (RAJ) condamnent de la manière la plus ferme les mauvais traitements infligés à Kamel Eddine Fekhar lors de sa détention arbitraire, qui ont entraîné son décès le 28 mai 2019 à l’hôpital Frantz Fanon de Blida.

« C’est un fait d’une gravité extrême qui témoigne des conséquences de la répression de la liberté d’expression, de l’instrumentalisation de la justice, et du mépris de la vie humaine. Nos organisations présentent leurs plus sincères condoléances à sa famille », indique-t-on dans un communiqué rendu public aujourd’hui.

 EuroMed Droits rappelle que, militant politique et ancien membre de la LADDH, Kamel Eddine Fekhar a été arrêté le 31 mars 2019, le même jour que Hadj Ibrahim Aouf, militant syndicaliste.

A la suite de la publication d’un entretien vidéo, dans lequel il dénonçait le traitement ségrégationniste à l’encontre des mozabites de la Wilaya de Ghardaïa, il a été placé en détention provisoire pour « incitation à la haine » et « atteinte à la sûreté de l’Etat ».

Son état de santé s’est fortement dégradé suite à la grève de la faim qu’il a entamée depuis plus de 40 jours. Son collectif d’avocats a dénoncé des conditions de détention dégradantes et un refus de lui prodiguer les soins adéquats alors que sa vie était en danger.

 En 2017, Kamel Eddine Fekhar, qui travaillait sur les droits des citoyens mozabites en Algérie, avait déjà fait l’objet de harcèlement judiciaire, avec 18 accusations concernant ses activités de défense des droits humains. Il avait alors entamé plusieurs grèves de la faim pour protester contre sa détention arbitraire ; les autorités algériennes ciblaient en particulier les défenseurs des droits des minorités ethniques, religieuses et sexuelles.

La mort tragique de Kamel Eddine Fekhar rappelle celle du journaliste Mohamed Tamalt, arrêté le 27 juin 2016 et condamné à deux ans de prison ferme. Depuis le début de sa détention, celui-ci avait entamé une grève de la faim, qui a conduit à la détérioration de son état de santé et son décès en prison, le 11 décembre 2016.

 « Nos organisations demandent que l’enquête lancée par la justice algérienne soit réellement indépendante, approfondie et transparente, afin d’élucider les circonstances de la mort de Kamel Eddine Fekhar et d’examiner le dossier de son incarcération.

Elles appellent également l’Union européenne et ses Etats membres à faire part de leurs préoccupations auprès des autorités algériennes et à relayer la demande d’une enquête impartiale et transparente. La mort de Kamel Eddine Fekhar réclame justice ! », ajoute-t-on dans le communiqué.

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