Une chape de plomb s’installe lentement: Qu’est ce qui a changé depuis le départ de Bouteflika?

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Le président Bouteflika et son clan sont tombés. Le tout-puissant fakhamatouhou est parti avant d’achever son mandat présidentiel poussé par la rue. Le système mis en place par lui tenait d’une main de fer depuis vingt ans le pays et les hommes.

Quelques semaines après  son départ les nouveaux dirigeants ont voulu envoyer le signal d’une nouvelle politique. Malgré cela, le climat de peur et de méfiance a ces jours ci  atteint une rare lourdeur. Chaque jour qui passe apporte son lot de menaces et d’arrestations.

Un climat de suspicion et de terreur commence à s’installer doucement faisant craindre le pire. Un jeune militant qui s’est plaint à maintes reprises des pressions exercées par les services de sécurité a été arrêté à Bordj Bou Arreridj. Il s’est également plaint de menaces reçues de la part de certains enfants de milliardaires locaux.

La semaine dernière il avait initié un sit-in permanent et une grève de la faim afin de soutenir la révolution pacifique et la doter de nouveaux moyens de lutteHier encore des élus de l’APW de Ghardaïa ont été convoqués par la police en raison de leurs publications sur les réseaux sociaux, a annoncé l’avocat et défenseur des droits de l’Homme Salah Dabouz Ce dernier qui fait lui-même l’objet d’un contrôle judiciaire, ne donne pas l’identité de ces élus du peuple.

Il semble tout de même inquiet de la tournure que prennent les événements politiques dans la région du Mzab. Cinq semaines après le déclenchement du mouvement populaire, deux militants politiques très connus dans la région, en l’occurrence Kameleddine Fekhar et Hadj Brahim Aouf, ont été incarcérés a Ghardaia pour atteinte présumée à la justice, notamment la Cour de Ghardaïa.

À ce jour, ils croupissent dans les geôles de la région, avec à leur compte 42 jours de grève de la faim. Leur avocat, Salah Dabouz, sera lui aussi convoqué par le procureur de Ghardaia, une semaine plus tard, le 7 avril.  Il sera libéré le lendemain après avoir été mis sous contrôle judiciaire qui l’oblige, de faire le trajet Alger-Ghardaïa trois fois par semaine.

En plus de ces arrestations la censure est également revenue par la grande porte dans les médias audiovisuels publics.  La censure continue à sévir à l’ENTV et les journalistes qui sortent de la ligne de la chaîne de télévision publique sont sanctionnés.

Deux journalistes et une technicienne viennent d’être sanctionnés pour avoir affiché leur adhésion à la révolte populaire.Abdelmadjid Benkaci,journaliste reporter à Canal Algérie, a écopé d’un avertissement en raison de son implication dans le collectif des professionnels de l’EPTV, pour un service public de qualité.

Il a notamment été puni pour avoir fait une déclaration à la chaîne de télévision BRTV. Benkaci déclare dans un témoignage sur sa page Facebook : «un avertissement écrit est versé dans mon dossier en plus d’incidences financières sur mon salaire du mois en cours.

Pour une seule raison, un seul tort : avoir défendu la liberté d’expression». Abderrezak Siah a été également sanctionné. Le présentateur des journaux télévisés de 17h00 et de 20h00 a été écarté des JT pour avoir critiqué la censure qui sévit au sein de la chaîne publique.

La purge a aussi touché Imène Slimane, employée à la direction technique de l’Établissement public de télévision (EPTV), affectée à un autre service à cause de ses publications sur les réseaux sociaux en faveur de la liberté de la presse et de la révolte populaire.

L’émission politique «Question d’actu», animée sur Canal Algérie par Mohamed Nazim Aziri, et devant être diffusée lundi dernier, a été déprogrammée. L’émission aurait été censurée «parce qu’elle a révélé le caractère mensonger de la nécessité d’adhérer à la solution constitutionnelle».

En fait qu’est ce qui a changé depuis le départ de Bouteflika?

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