Bejaia s’est fait entendre de nouveau, ce vendredi, lors de l’acte 9, de ce qui est appelé désormais « la révolution du sourire ». Une déferlante humaine, visiblement plus impressionnante que celle des vendredis précédents, a défilé pour maintenir intacte la pression et crier sa ferme volonté de déraciner le système en place, pour permettre la refondation du pays sur des bases de justice, de démocratie et de respect des droits humains.
Au rythme de chants révolutionnaires et de slogans anti-pouvoir, les manifestants ont parcouru leur itinéraire habituel en criant leur rejet total du système et leur impatience de voir naître la nouvelle république tant espérée. « Système dégage ! », « Y en a marre de ce système !» « Pouvoir assassin ! », « Vous avez dévoré le pays, bande de voleurs ! », « on est toujours amazighs !», « Assa, azekka, Lounès, yelle,yella », « Le pouvoir au peuple !», « Dégagez tous ! », « Le combat continue ! »…. ont scandé, à gorges déployés, les manifestants tout au long de leur parcours.
Si le 7e et le 8e acte des manifestations bougiotes ont été marqué, notamment, par la présence de Saïd Sadi, aujourd’hui, c’est la veuve de Matoub qui a volé la vedette par sa présence. Elle a fait l’objet d’un accueil chaleureux et triomphal.
Comme à chaque manifestation, le génie populaire s’est exprimé à travers des créations artistiques inédites. Sur des banderoles, ou sur des pancartes, sur les habits ou sur des véhicules l’on peut voir ou lire des mots, des caricatures ou des compositions justes et pertinentes ,qui expriment laconiquement mais de belle façon, les ambitions et les aspirations profondes du peuple, mieux que peuvent le faire les long discours. L’art, l’humour et le sarcasme sont depuis le début des manifestations, les seules armes redoutables employées à profusion, par les manifestants.
En appoint à la manifestation, des éléments du croissant rouge ainsi que d’autres associations se sont mobilisés pour parer aux urgences et perpétuer l’esprit de solidarité. Collecte de sang, distribution gratuite d’eau, de gâteaux et autres gâteries… Diverses actions associatives ont eu lieu, ce qui dénote de l’apport important du mouvement associatif dans l’accompagnement de ces manifestations.
A noter enfin, qu’un petit groupe de jeunes de Kherrata ont rallié à pied, la ville Bejaïa pour participer à ce 9e acte de cette révolte anti système qui a démarré, faut-il le signaler, le 16 février passé à partir leur localité.