C’est un véritable tournant. Le FLN prend de plus en plus ses distances avec le président Bouteflika.. Par petites touches successives, le FLN se désolidarise du courant présentiel et multiplie les gestes de bonne volonté envers le peuple.
L’ex parti unique continue de faire sa déchirante révision et estime que la conférence nationale que propose le président «n’est plus valable et propose l’organisation d’élections présidentielles». Cette surprenante annonce a été faite ce dimanche par le porte-parole du FLN Hocine Khaldoun, dans un entretien à Dzair News : «Nous avons lu les communiqués de l’opposition, chacun a sa vision, et tout est rejeté par le mouvement populaire. Au FLN, nous disons que cette conférence ne va pas régler le problème, parce que celui qui y sera présent n’est pas élu. Qui va mander les participants ? À notre avis, la conférence n’est plus valable», a indiqué Khaldoun.
Pour sortir de la crise politique actuelle, le porte-parole du FLN propose, selon lui, l’organisation d’une élection présidentielle : «Il s’agit maintenant d’élire un président de la République. Si on veut gagner du temps, on crée l’instance indépendante de contrôle des élections et on amende la loi électorale pour garantir la transparence des élections. Le président qui sera élu, c’est lui qui s’adressera au peuple et au hirak», a-t-il dit. Avant lui, le chef du groupe parlementaire; l’ex mouhafdeh de Tizi-Ouzou Said Lakhdari a laissé entendre samedi dernier que le départ de Bouteflika pourrait constituer une solution.
A une question posée lors d’une émission de la radio nationale chaîne III à laquelle il était invité en compagnie de l’ex ministre de la Communication et ancien diplomate, Abdelaziz Rahabi et la constitutionnaliste, Fatiha Benabbou : «Est-ce que le FLN, le parti majoritaire qui a soutenu le cinquième mandat est en train de pousser le pouvoir en place à aller à la décision du départ de Bouteflika ?», Said Lakdhari a eu cette surprenante réponse : «Pourquoi pas ?». Selon Lakhdari il faut trouver une solution avec tout le monde : «on doit trouver une solution qui arrange tout le monde. On ne va pas aller et rentrer comme ça dans le mur», a-t-il dit. Selon lui, le pays doit aller vers des solutions qui arrangent la majorité du peuple : «Il faut des consultations. On a encore le temps jusqu’au 28 avril à minuit» ajoute-il encore. Selon lui, il faut associer les partis, les personnalités «pour donner un grand signal à cette marée humaine, il faut des têtes nouvelles au gouvernement, connu par leur militantisme en faveur des droits de l’homme et de la démocratie», a-t-il insisté. Jeudi dernier, le chef de l’instance dirigeante du FLN Mouad Bouchareb a apporté le soutien de son parti au mouvement populaire.
