Les rues de Bejaia ont été, encore une fois, pour le cinquième vendredi successifs envahies par une déferlante humaine pour réitérer encore une fois ses revendications de changements et de départ effectif du système. Les manœuvres du régime et de ses affidés qui ont usé de divers subterfuges, cette semaine, pour inoculer au mouvement le virus de la division, ont ainsi été déjouées par le peuple, qui vient de montrer par la réussite de ce cinquième acte de la révolte, sa maturité, et le peu de cas et de sérieux qu’il accorde aux voix discordantes et haineuses.
« Les manœuvres de division et les voix haineuses qui se bousculent ces derniers jours, face à la formidable mobilisation et union du peuple algérien, n’auront aucun effet si ce n’est de jeter la honte sur leurs auteurs. » déclare, dans ce sens, un manifestant
« Système dégage », « FLN dégage », « L’Algérie n’est pas votre propriété », « Le peuple est la seule source du pouvoir », « Algérie libre et démocratique », « Pouvoir assassin », «Pas de prolongement du 4e mandat » « Rendez les clefs et partez »…. Les manifestants, des centaines de milliers, décidés à marcher quelques soient les conditions météorologiques, ont, comme à l’accoutumé, brandi et scandé divers slogans pour dire leur impatience de voir ce système disparaitre définitivement du paysage politique pour donner naissance à une Algérie réconciliée avec son histoire, sa révolution et les aspirations profondes de son peuple.
La longue liste de griefs retenus contre ce système que se répètent à l’envi les citoyens dans leurs échanges, explique la détermination des manifestants à en découdre avec ce système au plus vite et faire sortir l’Algérie de ses griffes. Justice aux ordres, trafic d’influence, blocage des investissements, sabotage économique, dilapidation des deniers publics, impunité pour les corrompus et les voleurs en cols blancs, médias publics au service d’une caste, fraude électorale généralisé, fuite des cerveaux, répartition inégale des richesses du pays, piston, clientélisme….. C’est un réquisitoire en règle, qui éclaire sur le rejet implacable du peuple pour ce système accusé même de non assistance à la jeunesse qui se jette par centaines en mer pour fuir le pays.
Tout au long de son parcours, la marche a connu une très bonne organisation et s’est déroulée dans un esprit de fraternité et d’espoir retrouvés. Comme le vendredi passé, certains marcheurs ont rallié depuis leurs localités (Aokas,Amizour…), la ville de Bejaïa pour exprimer leur ferveur face à cette insurrection populaire pacifique et dire leur volonté de voir en ce mois de mars l’Algérie prendre un nouveau départ, pour un meilleur avenir. A noter que de nombreux habitants de la wilaya, ont rejoint Alger, soit individuellement soit en groupe, pour marcher dans les rues de la capitale, pour que leur voix, disent-ils, résonnent plus près des oreilles du régime Tellement impressionné par les belles scènes de ces manifestations un manifestant se laissa dire : « Les manifestants algériens méritent le prix Nobel de la paix. »