Des dizaines de milliers de manifestants, brandissant des banderoles trilingues, des cartons rouges et des drapeaux algériens et amazighs ont battu le pavé aujourd’hui, à Bejaïa, après la prière du vendredi pour crier leur hostilité contre le 5e mandat et le système politique en vigueur.
La marche qui s’est ébranlée, vers 14 heures, depuis la maison de la culture « Taos Amrouche » a sillonné sur plus de 3 kilomètres, les artères de la ville, sous la cadence de chants patriotiques et de divers slogans anti-pouvoir. « Non au 5e mandat ! « Système dégage » « Pouvoir assassin », tels étaient, en substance, les cris de ralliement de cette manifestation imposante qui s’est déroulée dans de bonnes conditions d’organisation.
Avec ce deuxième vendredi « de la révolte », le front du refus du 5e mandat, ayant pris forme initialement à partir d’un appel anonyme, marque ainsi sa volonté de s’élargir et de se consolider pour établir un véritable rapport de force. En effet, des partis politiques, des ONG, des personnalités médiatiques… affichant au départ quelques hésitations, ont rejoint massivement et publiquement, aujourd’hui, ce mouvement que d’aucuns qualifient déjà de « printemps algérien ». Bejaïa qui a ouvert le bal de la contestation anti 5e mandat, le 16 février passé depuis la ville Kherrata, affiche ainsi par cette marche historique, à l’image de plusieurs autres villes du pays, son intransigeante opposition au 5e mandat et au maintien du système politique en place.