Sortie de Nourredine Boukrouh dans la presse: «Le mur de la peur vient de tomber en Algérie»

Date:

Après plus d’une année de silence forcée -il aurait reçu des menaces sur sa personne- Nourredine Boukrouh revient à la charge au lendemain des marches historiques  du 22 février à travers une contribution dans la presse nationale dans laquelle il livre ses analyses et suppute les changements qui auront lieu : «Que va-t-il se passer maintenant qu’un grand nombre de citoyens sont sortis de leur propre initiative dans la rue pour rejeter le 5e mandat ? Que peut-il arriver à partir de ce tournant ?» s’interroge-t-il. Pour cet ancien président du PRA, cette première manifestation à grande échelle du refus populaire de continuer à subir les caprices et les abus d’un pouvoir discrédité «est sans aucun doute le début de quelque chose de nouveau».

 Pour lui cette mobilisation spontanée «n’a sûrement pas sa fin en elle-même et n’est qu’un début». Et d’expliquer ensuite que «sa fin, sa finalité, est d’aller au-delà du refus du 5e mandat pour ouvrir la voie à l’avènement d’une Algérie libérée du paternalisme et de la dévotion stupide à des mythes anachroniques».

 Boukrouh s’attend même à qu’elle soit intensifiée ces prochains jours : «Elle doit se poursuivre et s’intensifier dans les prochains jours et semaines pour atteindre son objectif. Pour cela, elle doit impliquer davantage de citoyens et s’étendre à l’ensemble du territoire national et à l’étranger, là où se trouve une diaspora algérienne.

Quoique les marches et manifestations soient interdites depuis longtemps dans la capitale, le pouvoir s’est gardé de réprimer celle-ci de peur de provoquer une plus grande colère, mais aussi et surtout par crainte des réactions internationales.

 La sécurité des manifestants réside dans l’amplification et la généralisation du mouvement de protestation car on ne peut pas tuer des dizaines de milliers de personnes, les emprisonner ou les licencier de leur travail. Ce qui va se passer est à attendre de l’intérieur du pouvoir qui n’a de choix qu’entre réprimer à grande échelle et se retrouver en plein inconnu, ou laisser le peuple choisir librement son prochain président parmi les autres candidats» dit-il. Concernant le camp des alliés du 5eme mandat, l’ex président du PRA entrevoit une certaine crainte voire une inquiétude. Il estime que l’inquiétude «s’est installée dans son camp, compromettant d’ores et déjà le 5e mandat.

Ou il renonce à moindre frais à cette option et laisse l’élection se dérouler loyalement, ou il la maintient par bravade sous le regard réprobateur du monde entier qui, d’ici le 18 avril, se sera largement assuré de son illégitimité». Anticipant la réaction du pouvoir Boukrouh note deux éléments qui seront selon a l’origine du retrait du président Bouteflika de la course présidentielle : «La décision du pouvoir résultera de deux facteurs principaux : 1) l’intensification de la mobilisation contre le 5e mandat, prouvant qu’elle n’était pas un feu follet, un avertissement sans suite : si elle est générale, éloquente et continue, alors il reculera et la candidature de Bouteflika sera retirée avant ou après le 3 mars.  2) la pression de l’opinion publique internationale : celle-ci finira par soutenir le bon sens de ceux qui rejettent le 5e mandat pour des raisons évidentes, contre l’aberration de ceux qui le défendent parce qu’ils ont des intérêts à sauvegarder avec la formule d’un président virtuel. Quand, dans un paysil n’y a que le pouvoir, les gouvernements étrangers sont obligés de s’en accommoder ; mais quand il existe dans ce même pays une société, une opinion publique, une conscience citoyenne, c’est elle qu’ils préféreront en vertu du principe démocratique qui sous-tend leur philosophie politique» dit-il.

Share post:

Info en continu

Articles associés
Related

Attaf s’entretient à New York avec le SG de l’ONU

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté...

Levée de l’immunité pour sept parlementaires

La Cour constitutionnelle a pris la décision de lever...

Attaf effectue une visite de travail à New York

Chargé par le président de la République, M. Abdelmadjid...

Le président Tebboune reçoit le président sahraoui

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a...