Les citoyens qui sont sortis ce vendredi pour manifester contre le système ont donné une leçon de civisme à tous ceux qui pensaient à tort, que l’Algérien, cet « assisté », n’était pas à la hauteur de prendre en mains son destin.
En manifestant pacifiquement à travers presque tout le pays, sans s’être organisé au préalable et sans logistique, les Algériens qui ont battu le pavé aujourd’hui aux quatre coins du pays ont démontré à l’opinion nationale et internationale qu’ils n’étaient pas ces « sauvages » qui cassent tout sur leur passage en dépit de l’immense détresse sociale de certains concitoyens.
Les Algériens qui ont arpenté les rues de nos villes et villages ce 22 février 2019 ont réussi à faire ce que le pouvoir avec tous les moyens à sa disposition ne peut pas faire. Même l’opposition, du moins celle qui ne flirte pas avec le pouvoir en place dans les salons Algérois, a été prise de court par ce mouvement spontané.
Les centaines de milliers de personnes, jeunes, vieux, femmes, enfants, universitaires, employés, chômeurs, qui ont défié la peur et qui ont manifesté sereinement et pacifiquement ont montré leur amour pour leur patrie. Aucun des Algériens présents lors des manifestations, à travers tout le territoire national, n’a touché un centime pour scander des slogans contre telle ou telle personne. Les cries qui ont déchiré le silence de ce vendredi étaient sincères.
C’est peut-être la première fois dans l’histoire contemporaine de l’Algérie qu’il n y’a pas eu de « main étrange » ou de manipulations derrière un mouvement populaire de cet ampleur.
Ceci étant et alors que de plus en plus de « citoyens lambda » prennent conscience des enjeux, la presse Algérienne, notamment les médias lourds s’enfoncent dans des calculs mercantiles qui n’honore pas la profession qui a donné pourtant les meilleurs de ses hommes et femmes lors de la décennie noire.
Nous avons aujourd’hui la preuve irréfutable que la rumeur qui faisait état d’un accord passé entre les chaines de télévision privés et la permanence du candidat Bouteflika à Hydra, est vraie.
Sinon comment expliquer le fait que l’évènement extraordinaire qui s’est déroulé aujourd’hui en Algérie a été ignoré et boycotté par toutes ces « chaines offshore » dont certaines par leur médiocrité ont abruti des pans entiers de la société.
Peut-on vendre sa crédibilité et son âme pour bénéficier de l’effacement de ses dettes au niveau des imprimeries de l’état ou bénéficier de la publicité ANEP et de contrats avec certains industriels qui gravitent autour du système ?
Comment peut-on marchander des avantages sur le dos de ses propres concitoyens qui n’aspirent qu’à vivre dans un état de droit ?
L’histoire retiendra que ces chaines de télévision crées toutes dans des circonstances douteuses ont renié le serment de Tahar Djaout, Youcef Sebti, Said Mekbel, Samail Yefsah, Yasmine Drissi, Mustapaha Abada, Rachid Bendahou, Rachid Khodja, Bakhti Benaouda, Omar Ourtilane, Hamid Mahiout, Bousaad Abdiche… et la liste est très longue.
Aujourd’hui plus que jamais j’ai honte d’être journaliste et j’ai honte de faire partie de cette corporation laminée et réduite à vendre ce qui lui reste de dignité pour quelques dinars ou pour plaire au puissant du moment au détriment de la déontologie mais surtout en foulant au pied les sacrifices de leurs confrères qui ont donné leur vie pour que ne tombe pas la république et que pour vive l’Algérie.
