Entretien avec M. Ali Haidar El Nadjar, PDG d’ELECT M: « la conquête du marché africain » en point de mire

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Elect M l’entreprise Algérienne spécialisée dans le secteur de la maintenance des groupes électrogènes, est présente sur le marché depuis 2005 sur le marché à travers la commercialisation des marques de renommée internationale entre autres Bruno et Mitsubishi. Aujourd’hui, la firme, lancée par une jeune équipe qualifiée et ambitieuse, compte parmi les leaders dans la fabrication des groupes électrogène en Algérie. Dans cet entretien, son PDG M.Ali Haidar El Nadjar, revient sur l’expérience de son entreprise dans la maintenance intelligente, l’apport de son usine de production de groupes électrogène (dans la zone industrielle d’Oued semar) et son ambition de se déployer sur le marché étranger pour commercialiser son produit « Made in Algéria ».

 Quatorze (14) années d’expérience dans le secteur de la maintenance, la commercialisation et la supervision des groupes électrogènes, peut-en dire que ELECT M Algérie, a atteint une position de force sur le marché national ? Quelle est la stratégie de votre entreprise pour développer et renforcer sa présence. Votre service d’interventions et maintenance à distance en est-elle une ?

 L’investissement dans les groupes électrogènes est un créneau prometteur qui peut constituer une plus-value pour l’économie nationale. Ce grand marché peut permettre une entrée de devise importante pour le pays, soit plus de 130 millions d’euros en terme de fournitures et de prestations liées aux groupes électrogènes.

Pour ELECT-M, elle a atteint aujourd’hui une position technique et s’impose également comme fabricant local de groupes électrogènes. Grâce à notre expérience et savoir faire nous sommes parvenus à un niveau technique très avancé en matière de fourniture de services : intervention et maintenance intelligente, et et en tant que deuxième fabricant de groupes électrogènes à l’échelle nationale.

Notre entreprise offre un service unique en Algérie à travers son centre de supervision, le seul de son genre en Afrique. Il s’agit de contrôler, superviser, manipuler et diagnostiquer instantanément à distance l’état des groupes électrogènes, tous modèles confondus, en temps réel et à n’importe quel endroit, grâce à la technologie « DseWebNet », développée et conduite par une équipe d’ingénieurs jeunes et dynamiques, qui fait notre singularité par rapport à vos concurrents. L’objectif : accompagner nos partenaires, en leur assurant un service de maintenance rapide et efficace, à un coût moindre. Actuellement notre parc de groupes électrogènes à superviser dépasse les 700 groupes électrogènes pris en charge à distance 24h/24 et 7j/7. Outre cette prestation de « solution intelligente », notre entreprise a effectué sa transition de la commercialisation de groupes électrogènes à leur fabrication locale dans notre propre unité de production.

 Concernant cette prestation en en question, comptez-vous parmi vos clients des pays étrangers ?  

Elect-M compte actuellement plusieurs clients principalement algériens, dont Ooredoo, Société Générale et surtout du secteur des Telecoms, minier et pétrolier, des finances et administrations hospitalières, qui sont intéressés par notre solution intelligente. Nous comptons aller vers les marchés extérieurs notamment les pays du Maghreb et africains.

 Donc après l’importation, l’installation et la commercialisation, ELECT-M entame une nouvelle phase, celle de la production en lançant en 2018 votre propre usine de montage de groupes électrogènes en Algérie avec le partenaire italien Bruno Generator. Quel est le montant de cet investissement et la capacité de production de cette ligne d’assemblage ? Une année après, quel bilan faites-vous notamment en terme de croissance ?

 Je tiens à préciser qu’il ne s’agit pas d’une usine de montage ou d’assemblage mais plutôt de fabrication, avec une capacité de production de 180 groupes électrogènes par an et une main-d’œuvre algérienne. Certes qu’on est passé par une étape d’assemblage avec un taux d’intégration de 20%, et un transfert du savoir-faire italien dans ce domaine. Mais aujourd’hui, on a atteint facilement un taux d’intégration de 30%, où nous produisons nous mêmes un produit purement algérien de haute qualité (seulement le moteur régénératrice qui est importé, le reste des pièces est produit), pour fournir des groupes électrogènes adaptés aux besoins de nos clients.

En 2018, nous avons fourni plus de 75 groupe électrogène, lors du démarrage de l’usine. Par la suite l’étape de la fabrication des groupes électrogènes, avec des prix réduit, qui nous ont permis de facto de passer plusieurs commandes. Le 2e semestre de 2018, le nombre de contrats pour la fourniture de groupes électrogènes a augmenté plus que nous l’avons fait durant 13 ans, pour un chiffre d’affaire très croissant. Pour 2019, l’objectif de notre unité de production qui compte actuellement une cinquantaine de personnes, un nombre qui sera revu à la hausse (250 personnes), est d’atteindre une production de 200 unités annuellement. Eventuellement augmenté notre part du marché, pour aller vers 500 unités/an. Un réseau de distribution sera mis en place pour écouler les stocks disponibles constitués, et un nombre illimité de déplacement de nos techniciens pour une prise en charge totale de groupes électrogènes.

 Cependant, dans le cadre de cette chaîne de production, pensez-vous qu’il est possible d’atteindre un taux d’intégration de plus de 40% à défaut d’un marché de sous-traitance fiable ?

Par rapport à la partie fabrication on passe par la sous-traitance. Il y a des entreprises spécialisées dans la conception métallurgique et par la suite interviennent nos bureaux d’ingénierie, c’est les sous-traitants qui fabriquent pour nous entre autres les châssis. Le reste des composants des groupe électrogène le moteur ou bien génératrice sa demande des investissements financiers très lourds. Donc pour nous c’est un taux d’intégration nationale réelle de plus de 30%. L’autre problème à soulever concerne les droits de douanes très élevés. En somme, les entraves sont celles liées notamment aux lourdeurs bureaucratiques. Aujourd’hui nous avons une marchandise qui est bloquée depuis plus de 15 jours au niveau du port à cause d’une simple erreur de transcription, ce qui est inconcevable. Un véritable accompagnement et encouragement de la production nationale ne devrait pas être un simple slogan.

En terme de qualité de vos produits, quelles sont les valeurs fondamentales sur lesquelles s’appuie l’entreprise dans le cycle de production dans cette usine de montage ? est-ce que vous rencontrez des obstacles ou des entraves pour l’écoulement de vos produits sur le marché ?

 Certes nous sommes en démarrage mais nous avons entamé tout un process pour la certification de nos produits (ISO 9001). Nos produits répondent à toutes les normes spécifiques de sécurité et la qualité de l’environnement. Des valeurs principales d’Elect-M qui conditionnent totalement notre organisation, nos produits ainsi que notre façon de travailler. Notre principale vision c’est la qualité, ce qui nous a permis donc de fournir des groupes électrogènes haute gamme.

Envisagez-vous de mettre en œuvre une stratégie d’exportation dans un futur proche et quels seront les pays ciblés ? Selon vous, qu’est-ce qui garantit la réussite de la démarche (d’exportation) notamment pour tout operateur économique qui souhaitent conquérir des marchés extérieurs ?

Nous avons effectué une seule opération d’exportation de nos services en 2013, qui s’est avérée très compliquée au regard des contraintes rencontrées à ce niveau. Les deux dernières années nous avons fait une étude de prospection du marché africain principalement celui de l’Afrique de l’ouest, ou on a visité plusieurs pays en l’occurrence le Sénégal, Côte-d’Ivoire, le Bénin, qui sont des marchés potentiels importants pour faire écouler notre marchandise de groupes électrogènes

« Made in Algeria » ainsi que l’exploitation de nos services au Maroc et en Tunisie ou on peut avoir un plan de charge très important.

Des demandes concrètes ?

Effectivement nous sommes actuellement au stade de négociations avec de nouveaux clients. Avoir des marchés à l’international demande beaucoup de travail, un savoir technique très important, une assise financière confortable pour pouvoir s’engager. A ce titre notre participation prochaine à la plus grande foire commerciale mondiale, pour l’industrie énergétique du Moyen-Orient à Dubaï traduit toute la vision d’Elect-M. C’est notre priorité. Aujourd’hui l’entreprise peut fournir des solutions et produits algériens de qualités que nous allons exposés, cela donnera de la crédibilité a nos produits, afin de décrocher des partenariats.

 Aujourd’hui, quelles sont vos priorités. Comptez-vous élargir et diversifier l’offre de votre production ? A moyen terme, quelles sont vos projets notamment pour 2019 ? Des nouveautés en perspective ?

 Nous avons deux types de groupes électrogène, le premier c’est le standard celui qui se vend sur le marché, le groupe automatique en diesel. La deuxième partie que nous sommes en train de développer, des groupes spécifiques liés aux clients du secteur des télécom, avec un réservoir plus important et des options techniques liées aux groupes électrogènes. Notre priorité consiste à exporter et exploiter « notre solution intelligente » sur le continent noir, qui est appuyée par un logiciel pour le traitement des informations des groupes électrogènes. Ce dernier permet d’aller dans le traitement jusqu’à 5000 groupes électrogènes.

Elect-M présente son groupe électrogène « Made In Algeria » au Middle East Electricity à Dubaï

Elect-M participera au plus grand salon de l’énergie au monde, à savoir le « Middle East Electricity » avec pour objectif principal s’ouvrir sur de nouveaux horizons, certainement prometteurs.

Dans sa 44e édition, ce rendez-vous économique, prévu du 5 au 7 mars prochain regroupera les principaux fabricants, experts mondiaux, gouvernements, responsables des achats, responsables de projets et entrepreneurs de la planète. « Notre participation à cet événement planétaire, de grande envergure, s’inscrit à cet effet dans la nouvelle stratégie commerciale de notre société, en l’occurrence l’orientation vers l’exportation, ciblant notamment le marché africain », explique l’entreprise.

 « Une solution intelligente »

Selon Elect-M, ce sommet international des professionnels du domaine de l’énergie, constitue « une belle opportunité » pour présenter, « pour la première fois », « son groupe électrogène fabriqué en Algérie », dont le taux d’intégration atteint les 30 %.

Pour ce faire, Elect-M va mobiliser « tous les moyens nécessaires afin de mener une opération de prospection commerciale à travers son stand au MEE. Et ce, afin d’approcher des clients potentiels », précise la même source.

Outre l’exportation des produits finis, Elect M ferra découvrir « son approche inédite » de maintenance des groupes électrogènes, à savoir « La Maintenance Intelligente », appuyé par le centre de supervision à distance, l’unique dans son genre au Maghreb et en Afrique, ajoute l’entreprise.

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