Port en eaux profondes à Cap Djinet : Rebrab n’a pas enterré le projet

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Le patron du groupe privé Cevital, Issad Rebrab, n’a pas abandonné l’idée de réaliser le projet du port en eaux profondes à Cap Djinet, vieux de plus de dix ans. Estimé à quelques milliards de dollars avec un financement multilatéral (Etat, Rebrab, et investisseurs étrangers) ce port devait à terme créer plus d’un (1) million  d’emplois direct et indirect.

Recevant Hervé Bougault, directeur de l’Agence Française de développement en Algérie (AFD), M. Issad Rebrab est revenu sur le projet du plus important hub portuaire de la Méditerranée: «Aujourd’hui avec Hervé Bougault de l’AFD (France) devant la maquette du méga projet du groupe Cevital bloqué à Cap Djinet. Il aurait pu créer 1 million d’emplois et dégager près de 32 milliards de dollars à l’export !», écrit M. Rebrab sur Twitter.

Ce projet est bloqué depuis plus d’une décennie pour des raisons encore inconnues. En 2014, lors d’une rencontre du FCE avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia entrant dans le cadre des rencontres que le patronat a initié avec les chefs de partis politiques à l’hôtel Aurassi, le PDG du groupe Cevital avait interpellé Ouyahia sur cette question sans recevoir la moindre explication sur le gel de son projet.

Interrogé par la presse à la fin de cette rencontre le patron de Cevital a eu pour toute réponse : «j’ai compris  le message. Le blocage vient d’en haut et pas de lui». Le projet du milliardaire algérien a été finalement repris par le Maroc en 2008 en construisant le plus grand port en eaux profondes à Tanger.

Ce port est devenu en quelques mois l’un des plus importants de l’espace méditerranéen et se fixe désormais de devenir un hub en direction de l’Afrique. Le patron du premier groupe algérien a bien associé l’Etat dans la réalisation mais son idée fût combattue et enfin délaissée à la grande joie des Marocains qui ont tout de suite réalisé un port en eaux profondes à Tanger en 2010 avec des financements extérieurs.

 Le projet de Cap Djinet, qui a fait l’objet d’au moins cinq études concluantes de la part de bureaux d’études algériens et étrangers de renommée mondiale a été abandonné. Toutes ces études ont conclu à la viabilité économique de ce projet qui pourrait devenir le plus grand port de la méditerranée, loin devant Tanger Med au Maroc.

Ce projet gigantesque nécessitera des investissements de plus de 30 milliards de dollars. Il prévoit la construction d’un port en eaux profondes de 20 km de quais, soit six fois plus long que Tanger Med au Maroc. Ce port sera lié à une zone industrielle de 5 000 hectares qui accueillera des usines gigantesques de taille mondiale.

La zone industrielle comprendra un complexe pétrochimique, un complexe de production d’aluminium avec une capacité de production de 1,5 million de tonnes par an, un complexe sidérurgique intégré (10 millions de tonnes par an), un chantier naval, une unité de construction automobile (350 000 unités par an), une unité de fabrication de containers, une centrale électrique de 3 200 MWA, une station de dessalement d’eau de mer. 

Le projet fera participer plus d’un millier de PME -PMI de transformation, de sous-traitance et de services et contribuera à la création de dizaine de milliers d’emplois. Aussi, les projections à l’export tablent sur 15 milliards USD d’exportations avant 2015, et 35 milliards USD avant 2025.

Ce projet est tout ce qu’il y a de concret, Cevital ayant déjà des partenaires à l’image de Rio Tinto Alcan, pour ce qui est de l’aluminium. Les autres options consistent en l’agrandissement et la modernisation des ports de Zemmouri, de Dellys ou de Ténès. Ces ports qui ne disposent pas d’un tirant d’eau important ne peuvent constituer une solution à la saturation du port d’Alger. Le projet alternatif défendu par le gouvernement ne sera réalisé que dans quelques années alors que celui de Dellys est déjà prêt et ne nécessite pas un financement étatique important puisque le groupe Cevital est un consortium de banque étrangères ont donné leur accord.

L’Etat algérien a tout de même repris à son compte le projet en 2015 en lançant le grand port commercial de Cherchell. Le nouveau port d’Alger qui s’étendra sur une superficie de plus de 1.000 hectares sera financé en grande partie par la Chine.

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