Des prétendants à la pelle !

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Alors que les Algériens prédisaient depuis des mois, à voir le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, annoncer sa candidature pour un cinquième mandat, ou du moins, ses successeurs potentiels à l’image d’Ahmed Ouyahia, Chakib Khellil, Lakhdar Brahimi ou Tayeb Louh le faire, ils ont eu droit à une pléthore de candidatures, aussi atypiques qu’hybrides, qui donne à cette course à la magistrature suprême, un caractère inédit.

Jamais dans les annales électorales du pays, une telle ruée aux présidentielles n’a été enregistrée, c’est à croire que tout le monde veut être président de la République. Déjà, 172 prétendants dont 14 chefs de partis politiques, selon les chiffres avancés par le ministère de l’intérieur, ont déposé leurs déclarations de candidature. Si certains observateurs jugent cette ruée comme un signe de bonne santé démocratique, d’autres y voient, par contre, une comédie et un grenouillage qui impactent négativement sur le champ politique du pays.

Il est vrai que le retrait des formulaires de souscription et les lettres d’intention de candidatures ne signifient pas automatiquement être retenu comme candidat. Les prétendants doivent passer par le tamis des conditions draconiennes exigées par la loi, et c’est évident, seule une poignée de prétendants rempliront les conditions requises et verront leurs candidatures validées. Mais le fait, que monsieur tout le monde prétend être président de la République, ne peut être considérée que comme une plaisanterie de mauvais goût ! Pour l’instant, de toutes ces candidatures, seule, celle du Général-major Ali Ghédiri, attire l’attention des médias et des réseaux sociaux.

Sorti de l’anonymat à la faveur de ses contributions publiées dans la presse nationale, ce Général-major s’est rapidement imposé comme un prétendant sérieux, acquérant la sympathie de nombreux citoyens et le soutien de plusieurs personnalités du monde politique et industriel algérien. Encensé par de nombreuses voix et vilipendé par d’autres, Ali Ghediri, ne laisse pas indifférent et sa candidature et celle qui génère pour le moment, le plus de commentaires et d’analyses. Mais c’est connu et vérifié,  dans sa majorité l’électorat algérien, dans un champ politique verrouillé, confie ses voix au candidat patronné et soutenu par le système, et dans un champ politique libre, à un candidat islamiste belliqueux.

Et tant qu’il n’y aura pas de mise en place d’une commission indépendante du ministère de l’intérieur pour la surveillance et le suivi de l’ensemble du processus électoral, la partialité, l’irrégularité et la fraude accompagneraient encore pour longtemps, les rendez-vous électoraux en Algérie.

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