Avec une production agricole ne couvrant que 55% des besoins, l’Algérie ne peut assurer l’alimentation de sa population qu’en pompant sur ses ressources financières provenant majoritairement du pétrole et du gaz. C’est ce qu’a estimé le professeur en économie Fouad Chahat, qui s’exprimait sur les ondes de la radio chaine 3.
« L’Algérie ne produit présentement que 55% de ses besoins de nourriture, un quota « bien inférieur, que ce qui a été annoncé, ici et là », a déclaré l’ancien DG de l’Institut national de recherche agronomique.
Plus précis, il rappelle que 80% du blé tendre consommé par les ménages vient de l’étranger, tout comme, ajoute-t-il, le sucre, l’huile ou bien les poulets, produits grâce à des aliments importés.
M. Chahat note cependant, que les choses ont progressé de façon positive, grâce aux niveaux de rendement agricole « que l’on n’envisageait pas 30 années auparavant ».
Cependant, il relève la présence d’un « point faible » que représente, souligne-t-il, la question des semences et des plants, notamment ceux destinés à la production de légumes, « qui sont en totalité importés ».
Pour cet expert, cette situation démontre « que notre stratégie, s’il y en a une, est défaillante depuis longtemps ». A ce propos, il estime que la recherche agronomique, « le parent pauvre de la recherche en général », pourrait s’avérer d’un grand apport pour améliorer la qualité des semences, des plants et des géniteurs pour contribuer à l’augmentation des rendements.
M. Chahat rappelle, d’autre part, qu’en 1982, avait été mis sur pieds un projet de création d’une banque de semences et de gènes, dont la construction avait débuté au milieu des années 90 mais qui, regrette-t-il, est « resté inachevé » à ce jour. Il explique que les seules « petites banques » qui existent encore, sont disséminées au niveau de « quelques laboratoires ».