Mohammed Yaddadene, Consultant et ancien Manager dans le secteur automobile: « On ne peut pas décréter du jour au lendemain de fabriquer des véhicules concurrentiels »

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L’Express-DZ : Pour la première fois dans son histoire, Hyundai Motors Company investit sur le continent africain à la faveur d’un accord de partenariat signé avec le groupe algérien Global Group, sous la règle 51/49. Quel commentaire faites-vous sur ce partenariat?


MYaddadene : Cela montre l’intérêt de HMC au marché algérien qui renferme un grand potentiel. Je pense que cela contribue à rehausser la qualité de ce partenariat qui va inciter les deux parties à s’investir pour atteindre les objectifs fixés sur tous les plans, le niveau des investissements, les volumes , le chiffre d’affaires, la qualité, la formation du personnel et probablement l’apport de sous traitants. Cela a d’avantage de crédibilité à la marque sur notre marché et probablement avec une autre vision vers l’exportation à travers d’autres marchés. Une présence effective et d’avantage d’engagement de HMC avec son partenaire Global Group.


Selon le ministre de l’industrie, l’Algérie  a besoin de 20 à 30 ans pour asseoir une industrie automobile intégrée à même d’offrir des produits concurrentiels à la portée du consommateur algérien, de pallier aux importations et d’atteindre l’exportation. Êtes-vous de cet avis?


Avec une vision stratégique ce délais peut être raccourci mais, sachez qu’on ne peut pas décréter du jour au lendemain de fabriquer des véhicules concurrentiels, c’est un travail de longue haleine intégrant toutes les parties concernées et surtout une réglementation adaptée pour motiver les acteurs concernés afin de s’impliquer dans ce processus. Il faut construire des bases saines sur tous les plans qui vont servir à favoriser le développement de l’industrie mécanique.


Après deux ans d’absence, la deuxième plus grande manifestation économique en Algérie, à savoir le Salon international de l’Automobile d’Alger reviendra en avril 2019. Pourquoi à votre avis ce retour?


Le retour s’est imposé de lui même surtout depuis la distribution des agréments d’unités de montage qui ont commencé à mettre des produits sur le marché. Les opérateurs ont besoin de ce types d’événement pour montrer d’abord leur existence et les produits mis ou à mettre sur le marché. L’offre commence à s’élargir, la demande existe en dépit des déficits dans certains segments ; alors il était opportun de renouer avec cet événement qui a occupé une place capitale parmi les salons et foires organisés à Alger, tout en sachant que la participation est assez couteuse pour les participants.

Il n ya qu’à voir la réussite la 18ème édition du salon AUTOWEST d’Oran du 09 au 15 décembre 2018) pour comprendre que le retour du salon d’Alger s’impose car au pire d’autres organisateurs auraient pu le relancer sous une autre appellation et un autre concept la nature a horreur du vide. Mais soyez rassuré tous les opérateurs vont pratiquement participer à la foire de la production nationale qui va ouvrir jeudi 19…Un retour très attendu par les algériens amateurs de belles automobiles…


L’UPIAM propose le « Contrat de filière » qui est une initiative et la démarche proposée par l’union afin de répondre à la nécessité de planifier sur le plan stratégique et opérationnel cette industrie et lui permettre de réellement prendre son envolmais aussi de structurer l’écosystème automobile afin de renforcer progressivement l’intégration locale sur les projets en coproduction dans cette filière. Que pensez-vous de cette initiative?


Mais on était où depuis tout ce temps ? Le plan stratégique se devait d’exister depuis bien longtemps maintenant, ils vont essayer de rattraper le temps perdu pour le développement de la filière automobile cela prendra du temps afin de mobiliser une industrie de la sous-traitance en sachant que les grandes marques ne font pas de concessions facilement par rapport aux stands et aux normes. Il est temps de se remettre à planifier, à lever les contraintes et à travailler efficacement sur le terrain si on veut motiver les investisseurs pour accompagner le redéploiement de l’industrie mécanique.

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