Cinq mémorandums et un pacte d’association avec un groupe automobile signés: Ouyahia déroule le tapis rouge aux Sud Coréens

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Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a sorti ce lundi le grand jeu et déroulé le tapis rouge aux Sud Coréens à l’occasion de la rencontre avec les hommes d’affaires du Soleil Levant.

Ouyahia a usé d’un langage franc et direct, se muant parfois en véritable «VIP» de l’économie algérienne. Ouyahia  appelé les investisseurs sud-coréens à renforcer davantage leur présence sur le marché industriel algérien, constituant une «porte vers l’Afrique, l’Europe et le monde arabe. Vous êtes au nord du continent africain, dans un pays qui se distingue par sa stabilité, et ce, même s’il est situé dans une région qui connaît une spirale de crises et de conflits…

Vous êtes dans un pays qui connaît un décollage économique important dont j’ai cité certains indicateurs. Vous êtes dans un pays prometteur dans la région du Maghreb et de l’Afrique du nord et à la croisée des chemins entre l’Afrique, l’Europe et le Moyen-Orient», a-t-il soutenu dans son allocution prononcée à la 5ème session du Forum d’affaires algéro-sud coréen qu’il a co-présidé avec son homologue sud-coréen, Lee Nak-Yon.

Ouyahia a relevé que la présence des entreprises coréennes en Algérie «reste modeste» malgré leurs compétences connues à travers le monde : « Effectivement, les sociétés coréennes se limitaient, durant de
longues années, à conclure des contrats de réalisation dans divers secteurs. Mais nous n’avons vu la conclusion de partenariats industriels qu’au cours de ces dernières années, qui avaient concerné, dans un premier temps, le domaine électronique avant de s’élargir actuellement au domaine de l’industrie automobile» a-t-il observé devant la forte délégation d’hommes d’affaires et de chefs d’entreprises.

Dans ce sens, il a espéré que cette nouvelle orientation dans le partenariat industriel se «poursuive et se renforce» au bénéfice des deux parties dans tous les secteurs : «Le gouvernement algérien, convie ses amis de la République de Corée à investir davantage dans notre pays car vous allez vous positionner sur un marché protégé comme c’est le cas actuellement pour les industries de l’électroménager et de l’automobile à titre d’exemple» leur dit-il.

Le Premier ministre a, en outre, relevé que l’Algérie constituera pour les entreprises coréennes une «porte» vers l’Afrique, l’Union européenne et le monde arabe : «Je voudrais dire aux hommes d’affaires et aux chefs
d’entreprises coréens que l’Algérie est un pays qui vous attend avec de nombreux avantages», a insisté Ouyahia en relevant que l’Algérie offre de grands avantages aux sociétés étrangères qui souhaitent y investir dans le cadre du partenariat : «Outre l’excellence des infrastructures, l’Algérie dispose d’un cadre juridique relatif aux investissements, qui offre des avantages importants comme l’exonération fiscale, sur une longue durée, et l’exonération de taxes douanières lorsqu’il s’agit de projets d’investissements dans le cadre du partenariat*», a-t-il fait valoir.

De surcroît, «le coût de l’énergie est bas et le foncier est disponible et mis à la disposition des investisseurs sous forme de concessions à un prix insignifiant», a-t-il encore précisé, tout en tenant à noter que l’Algérie
dispose aussi d’une main d’œuvre qualifiée et compétitive.

Dans son intervention, il a tenu à souligner que l’Algérie, avec une population de 40 millions de personnes, dispose de réserves de change avoisinant les 100 milliards de dollars, un faible endettement et un taux de croissance hors hydrocarbures de plus de 3%. Ouyahia a rappelé à la délégation coréenne les efforts de l’Algérie à surmonter les différents obstacles auxquels elle a fait face durant son histoire contemporaine : «Vous êtes en Algérie, un pays qui a vécu une difficile histoire contemporaine comme cela a été souligné dans l’allocution de mon homologue coréen. Nous avons vécu le colonialisme qui nous a laissé le sous-développement. Nous avons vécu une tragédie et aussi des difficultés économiques. Nous avons aussi vécu un passage d’un mode économique à un autre. L’Algérie était, durant les 25 années ayant suivi sont indépendance, un pays à économie socialiste avec ses avantages et ses inconvénients. Nous sommes passés, depuis, à une économie de marché qui commence à se développer et à donner ses fruits avec force» a encore affirmé l’homme qui a troqué sa veste à l’occasion de responsable politique à celui d’un vendeur émérite. Cette visite du Premier ministre sud Coréen a été conclue par la signature d’un pacte d’association entre l’entreprise algérienne privée Global Group et le groupe sud-coréen Hyundai Motor Company pour la réalisation d’une usine de construction de camions et de bus à Batna. *Le pacte d’association a été signé par le P-dg de Global Groupe, Hassen Arbaoui, et le représentant de Hyundai Motor Company, Donho Choi. Le SG de Global Group, Mohamed Tahar Boudiaf, a indiqué que cette future usine «entrera en activité vers la fin de l’année 2019».

A ce propos, il a tenu à préciser que ce projet « portera sur la construction de camions et de bus et non pas de montage, et qu’il est le premier du genre au niveau africain». Ce pacte d’association, qui découle d’un accord conclu entre les deux parties au début de l’année 2018, porte sur un investissement de plus de 100 millions de dollars. L’usine permettra la création d’au moins 5.000 emplois directs et indirects, ainsi qu’un taux intégration national d’environ 40% au démarrage du projet pour atteindre une fourchette oscillant entre 50 et 60% au cours des deux à trois années suivantes, a avancé le même responsable. Selon les prévisions, les deux associés ambitionnent de produire «*au plus vite»* près de 40.000 unités de camions et bus par an. Le géant sud-coréen Hyundai est déjà implanté sur le marché algérien pour le montage de véhicules légers notamment.

En plus cinq (5) mémorandums d’entente ont été signés entre l’Algérie et la Corée du Sud à l’issue de la 5ème session du Forum d’affaires regroupant le deux pays.* Le premier mémorandum est axé sur la coopération dans le domaine de la protection de l’environnement et du développement durable. Le second concerne la modernisation des douanes alors que le 3eme est axé sur la coopération entre l‘agence nationale de développement de l’investissement et son homologue sud coréenne. Les 4eme et 5eme mémorandums  concernent, respectivement, le développement de la coopération dans le domaine de la conformité et celui des énergies renouvelables. Les entretient entre les deux partie, algérienne et coréenne, se poursuivent à huis clos au palais du gouvernement  en attendant une éventuelle déclaration à l’issue des discutions. Les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Corée du Sud se sont établis à 2,3 milliards de dollars en 2017 composés de près de 700 millions de dollars d’exportations algériennes (14ème client de l’Algérie) et de 1,6 milliard de dollars d’exportations sud-coréennes (8ème fournisseur de l’Algérie).

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