Les institutions et entreprises Algériennes face à la révolution mondiale du système d’information

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Avec la révolution du nouveau système d’information, contrairement au passé, il y a trop d’informations et le grand problème est à la fois la crédibilité de l’appareil statistique et la sélection opératoire de cette masse d’information, pour s’adapter à la nouvelle révolution mondiale du numérique qui a un impact sur le comportement des citoyens, sur la gestion des institutions et des entreprises. C’est que les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ont des implications au niveau de la gouvernance politique, la gestion des entreprises et des administrations et un impact également sur notre nouveau mode de vie renvoyant au savoir et à l’innovation permanente. Politiques, entrepreneurs, citoyens, nous vivons tous aujourd’hui dans une société de la communication électronique, plurielle et immédiate qui nous contraint à prendre des décisions en temps réel. La maîtrise du temps étant le défi principal du siècle, en ce XXIe, engageant la sécurité nationale toute inadaptation à ces mutations isolerait encore plus le pays. 


Professeur des Universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL


Cette analyse des nouvelles mutations informationnelles et technologiques  mondiales et l’impact sur l’économie algérienne a été longuement développée par le professeur Abderrahmane Mebtoul l’American Herald Tribune du 11 août 2018 (USA) «Dr Abderrahmane Mebtoul : «Algeria Still Faces Significant Challenges» et  trois parties dans le site international Africapresse Paris 8/9/10 aout 2018 sur les défis de l’Algérie 2018/2020/2030 Pr A. Mebtoul (1/3) : «Le développement de Algérie implique la réforme du système politique» b-Pr A. Mebtoul (2/3) : «Il est urgent d’adapter nos partis politiques algériens, pour la majorité liés à des intérêts de rente» -Pr A. Mebtoul (3/3) : «Pas de développement pour l’Algérie sans vison stratégique de la transition à une économie hors hydrocarbures»

1.-Le système d’information statistique en Algérie doit être repensée  

. Les statistiques sont désormais abondantes aux échelons national, régional et mondial, jouant  un rôle de plus en plus grand dans nos sociétés et nos administrations publiques servant couramment à informer les débats publics, la formulation des politiques et la prise de décisions commerciales, posant le problème  de leur qualité,  de la compilation et de leur sélection. Or en Algérie ce système de recueil d’information doit être  repensé L’idéal à venir serait un grand ministère de l’économie avec une direction de planification stratégique et que l’ONS ne dépende plus de l’exécutif à l’instar de l’INSEE en France en  mais qu’il soit un organe indépendant avec un département analyse. Cela doit renter dans une autre organisation institutionnelle allant vers le regroupement de ministères pour plus d’efficacité et plus de rigueur budgétaire, une régionalisation économique, sous réserve d’objectifs précis, plusieurs ministères et institutions locales se télescopant rendant l’information opaque pour des raisons de stratégies individualisées. Car existe un théorème dit des 20/80% en management stratégique : 80% d’actions mal ciblées que l’on voile par de l’activisme ministériel ont un impact de 20% sur la société ; 20% d’actions bien ciblées ont un impact de 80% et devant tenir compte du facteur temps combinant les paramètres et les variables pour atteindre l’optimum global. Ce qui est paramètres à court terme peut devenir variable à moyen terme, et ce qui est secteur stratégique aujourd’hui peut ne pas le devenir demain. Certes, l’ONS n’a pas vocation à évaluer les politiques publiques en cours et que toute latitude est offerte aux autres d’interpréter les chiffres en reconnaissant qu’il serait souhaitable d’une meilleure coordination interinstitutionnelle, entre les diverses et abondantes sources administratives et l’office, appelant à davantage de «cohérence et d’intégration ». C’est que l’ONS part des données micro-économiques des administrations et des entreprises en les consolidant au niveau macro-économique. Si l’information de base est biaisée, cela donne des résultats au niveau global qui ne reflète pas la réalité. Et c’est ce que l’on constate malheureusement avec l’effritement du système d’information, où les bases de sondage sont différentes d’un organisme à un autre aboutissant à des données que contredit la réalité. Il faut donc uniformiser les méthodes d’enquêtes qu’elles soient exhaustives ou par sondage. Et surtout il faut démocratiser l’information en ouvrant les médias lourds à un large débat économique contradictoire, personne n’ayant le monopole du nationalisme  Or, des erreurs de politique économique peuvent se chiffrer à des pertes de plusieurs dizaines de milliards de dollars pour le pays. En ce XXIe siècle avec la révolution d’internet et des télécommunications, l’information n’est pas le quatrième pouvoir mais le pouvoir lui-même. L’effritement du système d’information explique les discours contradictoires rapportés par l’agence de presse officielle algérienne par plusieurs ministres. L’entropie a atteint ces dernières années un niveau inacceptable.. Ce manque de cohérence favorisé par un système de prix incohérent où l’on additionne les prix administrés et les prix du marché ne permet pas de cerner la sincérité des comptes et peut donner lieu à de la mauvaise gestion, voire de la corruption est flagrant.

2- Le nouveau système d’information, une révolution planétaire

Les NTIC sont un ensemble de technologies utilisées pour traiter, modifier et échanger de l’information, plus spécifiquement des données numérisées. La naissance des NTIC est due notamment à la convergence de l’informatique, des télécommunications et de l’audiovisuel. Le développement d’Internet à haut débit, la démocratisation de l’ordinateur et des nouvelles technologies découlent d’une baisse des tarifs proposés par les fournisseurs d’accès et d’une demande de plus en plus présente de la clientèle. Le boum des blogs et des messageries électroniques donne aux TIC une place de plus en plus vaste dans notre société. Cette interaction de l’électronique et de l’informatique explique que les applications des NTIC puissent répondre aux besoins aussi bien des entreprises et de l’Etat que des ménages et des individus. Désormais soumises aux mêmes lois du marché que n’importe quelle autre activité de production marchande, les NTIC constituent, en outre, un secteur où la concurrence se joue directement à l’échelle mondiale. La globalisation des entreprises, des marchés et des circuits de la finance n’a pas seulement impliqué un remodelage des structures économiques et des flux d’échange, elle a aussi conduit à la professionnalisation de la communication et de l’information, ainsi qu’à une intégration de plus en plus poussée des phases de la conception, de la création et de la consommation des produits, parallèlement à la fusion de sphères d’activités jadis séparées, voire opposées. Plus qu’une ouverture vers le grand public les TIC révolutionnent l’organisation interne de l’entreprise, les logiciels de gestion appelés les ERP (Entreprise Ressource Planning) gèrent différentes tâches comme les stocks ou la trésorerie, le travail collaboratif est simplifié grâce à l’utilisation de l’intranet et de la messagerie, le système «wireless» ou «sans fil» maintient un lien permanent avec des collaborateurs en déplacement tout comme la vidéo-conférence, tout cela génère un meilleur partage ainsi qu’une meilleure circulation de l’information interne. Ainsi, le monde est devenu une grande maison de verre, un acquis contre les régimes totalitaires dans la mesure où l’information n’est plus le quatrième pouvoir mais le pouvoir lui-même. L’infrastructure de l’Internet se répand aujourd’hui autour du monde pour créer un large réseau mondial et ce grâce à l’informatique qui permet aujourd’hui de numériser les informations et de gérer de nouveaux systèmes. L’intégration des télécommunications, de l’informatique et de l’audiovisuel a donné naissance à la Société de l’information qui fait l’objet d’une attention particulière de la part des Etats et des organisations internationales. Cet intérêt s’est trouvé accru depuis plus d’une décennie en raison des retombées socio-économiques et culturelles des nouvelles technologies de l’information de la communication (NTIC) : la ‘‘fracture numérique » transcende en effet les clivages géographiques et traverse de part en part toutes les sociétés humaines. C’est que les nouveaux moyens de télécommunication facilitent l’échange et la diffusion de la connaissance. Ces nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) changent donc profondément la vie au quotidien des citoyens, le fonctionnement des entreprises, de l’Etat. Tout cela entraîne de nouvelles représentations mentales et sociales. Cela est plus patent au niveau multimédia (TV, vidéo à la demande, GPS, musique…) sur les téléphones portables. Sur le plan macroéconomique, les nouveaux processus mis en place grâce aux TIC ont des conséquences sur l’analyse de la valeur des produits et services, que l’on effectuera davantage sur le cycle de vie, lequel a tendance à se raccourcir et influe sur les gains de productivité et la croissance liée à l’introduction des TIC. Les TIC influencent également la recherche scientifique et technique et permettent indirectement de réaliser de nouvelles découvertes qui ont à nouveau un effet macroéconomique. Enfin, les TIC ont un impact dans de nombreux autres domaines comme les loisirs, la culture, la santé, la gestion du temps, les comportements en société. L’avènement d’Internet et le développement formidable qu’il connaît depuis quelques années ont pratiquement mis en demeure l’entreprise – de quelque importance qu’elle soit – de s’adapter et d’en faire l’usage le plus judicieux et le plus productif. La compétitivité l’obligeant à obtenir ou à donner l’information en temps réel, l’entreprise va en effet investir la Toile et recourir à l’électronique pour faire face à la concurrence et développer ses activités. Les NTIC permettent de mettre en place depuis quelques années des modèles d’organisation du travail dont les principales caractéristiques sont la décentralisation et la flexibilité. Le phénomène de délocalisation de l’emploi tient largement de la recherche des gains de productivité et des possibilités offertes par les NTIC aux entreprises, particulièrement à celles qui sont d’une grande envergure : télé-saisie, télétraitement et télémaintenance informatique sont maintenant une réalité de tous les jours.

3.- Maîtriser l’Intelligence économique, fondement de la sécurité nationale

L’Intelligence économique et sa gestion stratégique est devenu pour une Nation et l’entreprise d’une manière particulière, l’un des moteurs essentiels de sa performance globale et de sécurité. En pratique, l’intelligence économique est un processus découlant du cycle du Renseignement. Les informations collectées permettent de construire une conviction au fil du traitement et non de confirmer l’opinion erronée qu’un acteur pourrait initialement avoir. Une étape d’expression du besoin formalisée permet de « cibler » la recherche en définissant un périmètre limité, étape indispensable pour éviter l’accumulation de données inutiles et donc se parer d’une surcharge informationnelle contre productive. L’ensemble des champs qui complètent l’Intelligence économique, comme, la gestion des connaissances, la protection des informations, le lobbying, peuvent être regroupés dans le concept global d’Intelligence stratégique. L’intelligence économique intègre deux dimensions supplémentaires par rapport à la veille : la prise de décision et la connaissance de l’information. Le modèle d’Intelligence Economique recouvre en trois concepts. Nous avons d’abord les données qui sont des nombres, des mots, des événements existants en dehors d’un cadre conceptuel de référence. Ensuite nous avons l’information qui est l’accumulation de données, traitées et transformées qui deviennent des informations, validées et confrontées, qui commencent à avoir un sens. Enfin nous avons la connaissance qui est l’ensemble d’informations interprétées qui permet de prendre des décisions. Les passages par ces trois concepts se fait de la manière suivante. Je veux la bonne information au bon moment. Pour cela il faut définir des objectifs ; rechercher et collecter des données ; trier et stocker les données et enfin disposer d’informations pertinentes. Comment puis-je rendre l’information utile ? Une fois les objectifs globaux en matière d’information arrêtés, et les missions de recherche, collecte, tri et stockage validées, il faut analyser l’information, exploiter les résultats de manière à faire ressortir les aspects aidant à la prise de décision. Dès lors se pose le passage de la connaissance à l’intelligence. Il faut faire évoluer la culture des managers tant politiques, militaires qu’économiques. Le système de prise de décision n’est pas un système figé. Il doit s’adapter et évoluer dans le temps, pour cela il faut partager l’information, évaluer la qualité et la pertinence des décisions et se remettre en question. Pour faire de l’intelligence économique un véritable avantage concurrentiel, il est indispensable de l’intégrer aux fonctions de l’administration et de l’entreprise. L’approche processus permet une meilleure coordination des étapes pour profiter au maximum du gisement informationnel en vue d’actions efficaces sur l’administration ou l’entreprise ou son environnement du fait d’interactions complexes. C’est que l’information comme rappelé précédemment , devient un enjeu stratégique pour la sureté de la Nation  et n’est pas un bien comme les autres. Une Nation ou une entreprise sera meilleure que ses concurrents si elle possède, avant les autres, les bonnes informations au bon moment, qu’il s’agisse de connaissance des marchés, d’informations juridiques, technologiques, normatives ou autres. Pour creuser son avantage compétitif, une Nation ou une entreprise doit pouvoir créer une asymétrie d’information à son avantage. Les systèmes d’information jouent un rôle majeur pour supporter les processus d’intelligence économique. Le système d’information utilise des outils pour gérer la partie automatisée du processus d’intelligence économique, ainsi que les interactions avec les autres processus et applications d’entreprise. Cela renvoie à des enjeux sécuritaires,  politiques, économiques et technologiques. C’est aussi pour cette raison que les gouvernements apportent leur assistance dans l’enseignement et l’éducation des dirigeants d’entreprise, afin qu’ils utilisent l’intelligence économique pour renforcer leur habilité en matière de gestion. D’où l’appui aux entreprises pour l’accès aux volumes importants d’informations sur le commerce international détenu par les départements et agences ministériels, les Services de renseignement et de contre-espionnage, mettant en place un service d’information économique au profit des entreprises engagées dans le commerce extérieur. Enfin concernant les retombées technologiques, dans un contexte de concurrence internationale tant politiques, militaires, qu’économiques (avec de nouvelles formes sophistiquées , la guerre classique étant secondaire excepté dans certains pays du tiers monde permettant à certains pays développés et émergents de faire fonctionner leurs unités d’armement), la propriété industrielle sous divers aspects, (brevets, marques, modèles, savoir-faire, droits d’auteurs, veille technologique, secret, protection de logiciels, transfert technologique, accords de licence, droit de la concurrence, etc.) devient de plus en plus un enjeu majeur. Beaucoup d’entreprises tentent de soutirer à leurs concurrents des technologies, des fichiers de clients, des secrets commerciaux, des structures de coûts de produits, des spécifications et procédures de fabrication de produits et des plans de développement. Depuis l’apparition des intranets et des extranets, l’information se diffuse plus rapidement et plus largement hors des frontières, acquérant ainsi une telle valeur stratégique que l’enjeu est désormais de se l’approprier. C’est pourquoi, actuellement la majorité des Etats développés contribuent à assurer au sein des entreprises le contrôle de la sécurité des bases de données internes pour faire face aux piratages des données. Les motivations des pirates informatiques ont évolué : du piratage de logiciels de la part d’amateurs dont la motivation essentielle consistait à voler pour leur usage personnel, nous sommes passés à un piratage « professionnel » d’ordre économique (détournements d’argent) et piratage industriel, proche de l’espionnage. Au-delà donc des risques techniques qu’imposent les Tic, la sécurisation des données informatiques commence par la sécurisation et la sensibilisation des ressources humaines. Les interceptions de communications ont aussi évolué. Des écoutes téléphoniques nous sommes passés aux interceptions des messages électroniques. Lorsqu’un mail est envoyé de façon habituelle, il n’est pas crypté et peut transiter par une dizaine de proxies qui jalonnent le parcours vers sa destination. Or, ces derniers conservent, pour des raisons techniques mais aussi légales, une copie des messages reçus. Les informations contenues dans le corps du message et dans les fichiers joints peuvent donc être lues par autant de responsables de proxies que nécessite le trajet. Les vols de documents ne se produisent pas seulement en accédant, à distance ou non, à un ordinateur ou un serveur, mais également de la façon la plus inattendue par les photocopieuses. Chaque fois que l’on copie un document sur un copieur moderne, une copie est enregistrée sur le disque dur de la machine. Elles sont ainsi devenues de véritables centres de stockage informatisés, et cela très souvent à l’insu des dirigeants et salariés des entreprises. Les copieurs et les machines multifonctions les plus modernes stockent les informations avant de les imprimer, des experts en informatique peuvent donc ensuite très facilement récupérer ces informations, d’autant plus que la plupart d’entre elles sont généralement connectées à un réseau, soit via un PC (imprimante partagée), soit grâce à une adresse IP propre.

4.-L’Algérie face aux  enjeux de la mondialisation de la société de l’information

Au cours de ces dernières années l’industrie des TIC a grandement contribué à la croissance de l’économie et reste un secteur important dans les échanges commerciaux au niveau mondial ainsi que pour le développement du commerce intra entreprises. En Algérie, la 4G a été récemment installée avec un retard car la 3G est largement dépassée et ce, afin de réaliser le saut technologique car les compétences existent. Chaque jour, de nouvelles avancées technologiques rendent plus obsolètes les progrès antérieurs. D’où les enjeux – en termes d’opportunités mais aussi de risques de marginalisation de l’Algérie – que représentent les NTIC pour la croissance et le développement social. Ce retard est dû en partie aussi au problème des mentalités et des attitudes négatives qui entravent la réalisation de projets novateurs et très intéressants, que proposent des spécialistes. Une étude algérienne montre que seulement 15% des PME algériennes sur les 321.000 recensées utilisent les technologies de l’information et la communication (TIC) dans leurs activités selon l’Agence nationale de développement des PME (ANDPME. Dans le classement 2018 de l’indice des pays les plus innovants (Bloomberg Innovation Index) qui mesure l’impact de l’innovation dans l’économie se base aussi sur 7 critères:– la recherche et développement, la valeur ajoutée manufacturière, la productivité,   la densité de la haute technologie, l’efficacité du secteur tertiaire, la concentration de chercheurs,  le nombre de brevets.  Dans ce classement 2018, la Corée du Sud et la Suède conservent leurs premières positions, rejointes au 3e rang par Singapour., l’Algérie est totalement absente du classement du top 50. Le premier pays arabe classé est  la Tunisie qui se retrouve au 43e rang dans le Top 50 de ce classement. La Tunisie est également en 1ère position des pays africains, gagnant ainsi 2 places par rapport au classement précédent. Le Maroc ferme le classement à la 50e place. L’Absence de l’Algérie s’explique par le manque d’utilisation et de développement des TIC dans la vie quotidienne notamment l’absence du E-paiement et le E-Education.   Autre classement, l’Algérie dispose d’une des connexions Internet les plus lentes au monde.. Dans le dernier  » Worldwide broadband speed league 2018″, qui établis annuellement un rapport sur les débits de pas moins de 200 pays (le classement de cette année a été établit sur la base de 163 millions de tests concernant 200 pays), l’Algérie, avec une vitesse de téléchargement de 1,25 mbps (Mégabits), s’est retrouvé à la 175e place. Selon ce rapport, il faudrait 9 heures et 7 minutes pour qu’un internaute algérien puisse télécharger un film de 5 GB (giga bits), alors que ce temps est de 11 minutes et 18 secondes seulement au Singapore, premier au classement, avec un débit de 60,39 mbps. Hormis le Yémen, dernier au classement, et l’Irak, 178e, tous les autres pays nord-africains et arabes devancent l’Algérie. A titre d’exemple, l’Egypte est 170e, la Tunisie 112e, le Maroc 105e et la Palestine 154e. Pour le haut du classement, en dehors du Singapore (1er), tous les autres pays du Top 10 sont européens. Par contre, le meilleur pays africain, en terme de vitesse de téléchargement, est le Madagascar (22emondialement) avec une connexion de 24,87 mbps. Celui-ci est suivi du Kenya, 64e, et l’Afrique du Sud 76e. Il faut noter en dernier lieu que durant l’année passée, l’Algérie était 161e sur un ensemble de 189 pays classés.  Par ailleurs, selon    l’édition 2018 rendue publique le 5 décembre 2018 du Global Knowledge Index, élaboré par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD qui mesure le concept multidimensionnel de la connaissance s’appuyant  sur sept indices sectoriels,  l’enseignement pré-universitaire ; de l’enseignement et la formation professionnels et techniques ; de l’enseignement supérieur et la recherche ; du développement et l’innovation ; des technologies de l’information et de la communication ; de l’économie ; et de l’environnement général favorable) l’Algérie est classée  à la  104ème position sur 134 pays étudiés dans le cadre de cette deuxième édition du GKI,. Au plan arabe, l’Algérie est très loin derrière les Émirats arabes (19e), le Qatar (43e), le Bahreïn (44e), le Koweït (50e), Oman (62e), l’Arabie Saoudite (66e), le Liban (74e), la Jordanie (76e) ,la Syrie (103e). Au niveau nord-africain notre pays est relégué à la 4ème position derrière la Tunisie (82e), le Maroc (94e) l’Egypte (99e), et fait juste légèrement mieux que la Mauritanie (131e). Quant à   l’Indice global d’innovation (Global Innovation Index), un classement mondial des pays selon leurs capacités et résultats d’innovation économique publié chaque année par l’université américaine Cornell, l’Institut européen d’administration des affaires (INSEAD) et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (WIPO), en 2017 l’Algérie s’est placée à la 108e position (sur 127) et en 2018, sur un total de 126 pays l’Algérie obtient un score de 23.87 points sur 100, reculant ainsi de deux rangs par rapport à l’année dernière,  a été  classée à la 110e place juste avant le Cameroun et le Mali.   Cependant il ne faut pas avoir une vision totalement négative, bien que beaucoup d’efforts restent à faire . Selon la dernière édition de l’enquête bisannuelle de l’Organisation des Nations Unies sur l’Inde de développement l’E-Gouvernement en 2018 dans le monde, publié  le  19 juillet 2018 «en règle générale, il existe une corrélation positive entre le niveau de revenu du pays et son classement en matière d’administration électronique. Les pays à revenu élevé ont des scores EGDI très élevés ou élevés. Ce n’est pas universel, cependant. Vingt-deux pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure et 39 pays à revenu moyen inférieur ont des scores EGDI inférieurs à la moyenne mondiale de l’EGDI et 10 pays du groupe des pays à revenu moyen inférieur ont des scores supérieurs à la moyenne mondiale. En revanche, les pays à faible revenu restent à la traîne en raison du niveau relativement faible de développement de toutes les composantes de l’indice». L’Algérie a amélioré son classement de 20 places dans le domaine de l’administration électronique, selon. Ainsi, l’Algérie, avec un score de 0.4227, inférieur au score moyen de l’indice de 0.55 a été classée à la 130ème place sur 193 pays, et fait mieux par rapport à la précédente enquête de 2016, qui l’avait classé à la 150ème place. Au niveau africain, l’Algérie est classée 14ème sur 54 pays.

5.-En conclusion, pour  la mise en place d’un tableau de la valeur

Le monde est  à l’aube d’une quatrième révolution économique et technologique, fondée sur deux fondamentaux du développement du XXIème siècle, la bonne gouvernance et l’économie de la connaissance, ne devant jamais oublier  que toute nation qui n’avance  pas  recule, n’existant pas de situation statique. La majorité des journaux papiers risquent de disparaitre horizon 2020/2025 , s’ils ne  s’adaptent as à la nouvelle révolution, remplacé par les  sites qui donnent des informations en temps réel. Je rappelle qu’en tant que directeur général des études économiques et premier conseiller à la cour des comptes j’avais été chargé par la présidence de l’époque en 1983 du dossier surestaries, dossier d’ailleurs toujours d’actualité et rendu urgent au vu des contraintes budgétaires, des nombreux bateaux en rades qui occasionnent des sorties de devises importantes. J’avais suggéré , en relation avec les services du ministère du commerce, des finances et de différents départements ministériels concernés, l’urgence pour lutter contre à la fois les surestaries et les surfacturations l’établissement d’un tableau de la valeur par un la mise en place d’un système d’information en réseaux et en temps réel entre les ports, la douane, les banques , les services de la fiscalité et reliés aux réseaux internationaux afin de connaitre les prix en temps réel des marchandises importés produit par produit. Aussi, l’Algérie a besoin d’un système d’information rénové car l’information n’est pas le quatrième pouvoir mais en ce XXIème siècle celui qui détient l’information a le pouvoir. L’Algérie ayant toutes les potentialités pour s’en sortir devant éviter le tout sinistrose, a besoin d’une stratégie d’adaptation face aux nouvelles mutations mondiales et énergétiques avec l’avènement de la quatrième révolution économique qui se fondera sur le numérique, les nouvelles technologiques, les industries écologiques avec un Mix énergétique entre 2020/2030  et l’intelligence artificielle.. C’est une question de sécurité nationale, à condition, d’adopter rapidement une stratégie de passage d’une économie de rente, passant par de profondes réformes structurelles, souffrant actuellement d’une crise de gouvernance et non d’une crise financière. Sans réformes structurelles profondes, supposant un minimum de consensus politique et social et une visibilité et cohérence dans la démarche des réformes, il ne faut pas s’attendre à des miracles. Plus on diffère les réformes, plus on épuisera les réserves de changes et cette crise de gouvernance risque de se transformer en crise financière, économique et politique avec le risque d’une déstabilisation régionale avec le retour au FMI horizon 2022, ce qu’aucun patriote algérien ne souhaite.  ademmebtoul@gmail.com

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