L’ouvrage de Nourreddine Louhal « Alger la mystique » ( Ziyarat autour des fontaines) sorti au mois de novembre dernier en coédition (Tafat et Aframed) est une véritable mine d’informations sur les fontaines d’Alger et celles de ness el fahs (banlieusards). Il évoque également les rituels et les légendes qui leur sont associés.
S’appuyant sur ses souvenirs d’enfance, les témoignages de vielles personnes et sur quelques archives de la willaya d’Alger certes peu bavardes, l’auteur nous restitue de façon plaisante l’histoire et l’architecture de ses hauts lieux traditionnels de rencontres conviviales et de générosité.
Des fiches descriptives des fontaines recensées depuis le moyen-âge à ce jour y sont minutieusement dressées. « Selon Georges Marçais on n’en comptait qu’une douzaine de fontaines à la Casbah et à la « Qaria » (campagne) environnante. Alors, que les historiens, s’appuyant sur le nombre de mosquées existant dans l’ancien royaume d’Alger estiment leur nombre à plus de 150 fontaines avant la conquête française », nous confie l’auteur.
Cet inestimable patrimoine qui nous a été légué par les Berbères de l’Alger des Béni-Mezghenna ainsi que l’apport du souverain Baba-Ali dit Bou-Sebâa ou Baba Ali Neskis qui fut Dey d’Alger de 1754 à 1766 et par les sourciers venus de l’Andalousie se trouve aujourd’hui, en majorité enseveli sous terre, tari ou vandalisé. De ce riche patrimoine, seules quelques fontaines continuent encore à ce jour à ruisseler et à étancher de leur eaux généreuses la soif des voyageurs, à l’exemple de Aïn Sidi-Ramdane sise à flanc de la mosquée de Sidi-Ramdane à la rue Sidi Driss Hamidouche dans la Haute-Casbah, Aïn Bir-Djebah (puits de l’apiculteur) située également à la Haute-Casbah et Aïn Sidi-M’hamed Chérif qui ruisselle à flanc de la mosquée du même nom et qui fut restaurée par l’ancien Maire d’Alger Jacques Chevallier.
« L’écriture de ce livre m’a pris deux années de ma vie. C’est un guide qu’il serait judicieux d’exploiter pour connaître le réseau véritable de nos sources, notamment à l’heure où la bataille en besoins de l’or bleu menace de supplanter le pétrole », fait remarquer l’auteur.
Ecrivain-journaliste né en 1955 à la Casbah, Nourreddine Louhal, a à son actif de nombreux ouvrages dont notamment, « Chroniques algéroises, La Casbah » (éd, Anep 2011), « Les Jeux de notre enfance » (éd, Anep 2013), « Instantanés sur une époque » (éd, Anep 2015) et « Alger la blanche » (Contes, légendes et boqalat) (éd, Tafat).