Œuvres d’art volés par la France: L’Algérie non concerné par la restitution

Date:

L’Algérie n’est pas concernée par la restitution des œuvres d’art volés par la France. Depuis la décision prise par le président français Emmanuel Macron de restituer les œuvres d’art volés durant la colonisation cette question de restitution au cœur de l’actualité ici en Algérie.

Pourquoi le rapport commandé par le président français auprès de l’historienne d’art française Bénédicte Savoy et l’universitaire et écrivain sénégalais Felwine Sarr s’est limité à la partie subsaharienne de l’Afrique et a écarté des pays comme l’Algérie ? Dans le rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain, l’Algérie n’a pas été prise en compte, parce que l’Algérie, comme l’Égypte, ces deux pays «relèvent de contexte d’appropriation et impliquent des législations très différentes».

 Selon Zahia Rahmani, responsable du domaine de recherche Histoire de l’art mondialisée à l’Institut national d’histoire de l’art à Paris celle-ci apporte la réponse à cette décision : «Dans le rapport, il est dit aussi que ce sont des pays qui ne relèvent pas du même schéma du patrimoine. L’Algérie, tout comme l’Égypte, n’a pas tout son patrimoine à l’extérieur du territoire.

 Cela a été une des choses qui ont été énoncées. Ce sont aussi des pays avec lesquels il y a des contentieux qui sont assez spécifiques, par exemple concernant la présence de collections dans le territoire algérien et qui – au moment de l’indépendance-ont nécessité un certain type de négociation. L’Algérie revendiquant ces collections comme étant son patrimoine. La France disant que ces collections étant en dépôt… Donc, il y a encore un certain nombre d’objets assez litigieux» dit-elle dans un entretien à RFI. Lors de la première grande exposition sur l’Algérie en France, toutes les œuvres importantes de l’Algérie se trouvaient dans des institutions en France. Selon la commissaire en 2016 de «Made in Algeria», la première grande exposition sur l’Algérie en France, c’est un patrimoine qui «était, soit produit par des Français, et qui concernait le territoire algérien, soit produit par des Français pendant la colonisation. Cela pose le problème de la représentation de ce territoire et aussi la manière dont ils fabriquent une archive de ce pays. Le vrai problème que posent ces œuvres et ces archives, c’est leur disponibilité pour la société algérienne, la possibilité d’y accéder et les étudier sachant qu’en France, une grande partie de ces objets ne sont pas disponibles.

 Ce sont des objets qui sont dans des réserves ou même inconsultables pour certains. Par exemple, un des éléments les plus essentiels, La Prise de la smala d’Abd-el-Kader, peint par Horace Vernet en 1845, est aujourd’hui considéré comme une des plus grandes œuvres du XIXe siècle. Elle fait plus de 21 mètres de long et 5 mètres de hauteur. Et elle est aujourd’hui inaccessible pour le grand public et les chercheurs» soutien-t-elle encore.

 Il y a eu des restitutions, dont certaines très symboliques. Concernant le canon de «Baba Merzoug», une pièce d’artillerie de 7 mètres de long, installée à Brest depuis 1833, il est aujourd’hui au centre de l’intérêt. La vengeance des Français aurait été de le reprendre en 1830 : «L’Algérie considère que c’est le patrimoine de son histoire. On n’est pas dans le même cas de figure qu’une spoliation de type patrimonial. Un des aspects les plus marquants de la question coloniale et de la spoliation concernant l’Algérie, c’est l’arrachement et la dépossession d’un grand nombre de pièces et d’œuvres antiques qui étaient sur le territoire algérien et qui ont été emmenées en Europe.

 S’il y avait des restitutions à demander, à mon avis, ce n’est pas un enjeu autour d’objets. Cela serait la possibilité d’avoir accès à ce qui concerne la société algérienne et son histoire. L’accès aux archives, au corpus antique.

 Travailler à la manière comment on pourrait mettre à disposition ces objets, par exemple par la numérisation» ajoute-elle. «Si je prends le cas d’une ville comme Médéa qui a été peinte par Jean-Antoine-Siméon Fort. Dans nos archives, c’est le seul exemple que nous avons de l’architecture de cette ville. Dans nos archives, il est question de plusieurs corpus architecturaux qui ont été démolis, détruits, et dont on n’a quasiment pas de traces en Algérie» conclut-elle. En 2003, le président Jacques Chirac avait restitué à l’Algérie le sceau du Dey d’Alger par lequel Hussein Pacha avait scellé sa reddition en 1830.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share post:

Info en continu

Articles associés
Related

Algérie-Otan : Le Général d’Armée Saïd Chanegriha reçoit l’Amiral Rob Bauer

Le Général d’Armée Saïd Chanegriha, Chef d'Etat-major de l'Armée...

UNRWA : L’Algérie apporte une contribution financière exceptionnelle d’une valeur de 15 millions USD

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté...

Arkab : Elaboration d’un modèle énergétique national à vision prospective

Le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab,...

Coupe d’Algérie : le tirage au sort des demi-finales aura lieu mercredi

La cérémonie du tirage au sort des demi-finales de...