Importation des bananes: Le gouvernement lève l’interdiction pour casser les prix

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Le gouvernement compte lever prochainement l’interdiction sur l’importation des bananes et des viandes pour casser les prix de ces deux produits qui ont connu ces derniers mois des augmentations, sans aucune mesure. La banane qui a vu son prix monter en flèche en l’espace de quelques jours pour atteindre aujourd’hui les 900 DA le kilo est dominé par un cartel de six opérateurs qui se partagent les parts du marché. En 2017, le gouvernement a exclu 14 opérateurs pour ne pas avoir exercé l’activité d’importation de bananes au cours des cinq dernières années, dont 10 pour avoir proposé des prix non conformes au prix de référence (650 dollars/tonne). Dix autres opérateurs ont été exclus pour avoir proposé d’importer de petites quantités et ne disposant pas d’entrepôt de stockage, de mûrissage et de froid, tandis que les demandes de 11 opérateurs ont été rejetées car ne remplissant pas les critères fixés par la commission lors de la sélection des opérateurs importateurs. Par ailleurs, 3 opérateurs ont été exclus pour leur implication dans des affaires de spéculation et figurant sur le fichier des spéculateurs, ajoute le communiqué. La commission technique avait entamé, l’examen des demandes des opérateurs activant dans le secteur de l’importation de bananes, conformément aux décisions de la commission interministérielle présidée par le secrétaire général du ministère du Commerce et regroupant des représentants des ministères des Finances, de l’Industrie et des Mines, de l’Agriculture et de la Pêche et du Commerce. La commission avait fixé une série de critères, notamment une expérience de 5 ans minimum dans la pratique de cette activité, bilans fiscaux annuels à l’appui, et l’obligation pour l’opérateur de disposer, au nom de la société, d’investissements dans le domaine de la production et le conditionnement de fruits. Il doit importer le fruit du pays d’origine, de manière régulière et directe, sans intermédiaire, avec obligation d’assurer le transport via des navires aménagés à cet effet. Il est, également, fait obligation à l’importateur de s’assurer de la qualité du produit importé et de sa conformité aux normes phytosanitaires, outre l’obligation de proposer le produit à la consommation à des prix raisonnables. Le prix public du kilo de banane à l’international ne dépasse pas les 140 DA. La banane fait partie des produits dont l’importation est soumise à une licence. Six opérateurs économiques (cinq privés et un public) se sont vus octroyer des licences en vue d’importer, dans un premier temps, une quantité de 55. 000 tonnes de bananes. Les opérateurs algériens activant dans le secteur importent ce fruit principalement des pays de l’Amérique latine où le kilogramme coûte entre 0,6 et 0,7 dollars. Le prix peut atteindre les 0,8 dollars durant certaines périodes. Les droits de douanes seraient de 21 DA/kg, la TIC de 27,30 DA/kg et la TVA à 22,47 DA/kg. Soit un total de 70,77 DA de taxes par kilo. Le kilo de banane coûte ainsi 140 DA avant le débarquement. Aux 140 DA, il faut ajouter les frais d’embarquement, de débarquement, de transport et de mise en entrepôt pour mûrissement. Soit un coût de près de 30 DA/kg. Le coût de revient s’établit donc autour des 170 DA. La différence entre le prix de revient et le prix à la vente au grand public est énorme : soit 730 DA. Pour la viande, son prix a connu aussi une hausse vertigineuse. Le kilo de steak de veau est affiché à 1 300 DA et celui de l’agneau à 1 400 DA. Le filet d’agneau à 1 600 DA le kg, le filet de veau à 1 300 DA. Le foie de veau à 2 200 DA le kg, et le foie d’agneau à 2 600 DA. Selon le SG de l’UNPA, Mohamed Aloui une mafia de la viande rouge s’est constituée ses dernières années. Certains importateurs «veulent pour pousser le gouvernement à revenir sur sa récente décision de réduire le contingent des viandes à 25 % des quantités importées ces dernières années», soutient Alioui. Pour lui «l’action concertée» des importateurs de viandes est en rapport direct avec les déclarations du Premier ministre à Djelfa qui avait rassuré les éleveurs, leur promettant de limiter cette année les importations. «Un cheptel estimé à 27 millions d’individus est suffisant pour couvrir les besoins des Algériens», insiste Aliou pour qui cette mafia de l’importation a  beaucoup à perdre avec la décision du gouvernement de réduire l’importation». Depuis que l’Algérie a cessé depuis le mois d’avril dernier d’importer la viande rouge de la France les prix s’affolent. Le ministre a indiqué que la France «n’est pas un  fournisseur principal de l’Algérie en matière de viandes». Une délégation d’opérateurs européens, venus particulièrement de France, a effectué une visite en Algérie afin d’explorer le marché local, mais aussi pour discuter des opportunités d’affaires avec les professionnels algériens de la filière de la viande bovine. Lors de cette visite, le vice-président de la commission du commerce extérieur de la filiale bovine française, Emmanuel Bernard, assuré que «l’Europe exporte vers l’Algérie 11 000 tonnes de viande fraîche dont  2 000 à 3 000 tonnes de France». Il a indiqué, par ailleurs, que l’objectif était «d’augmenter de 30% nos exportations vers l’Algérie, pour atteindre 15 000 tonnes sur les trois prochaines années».

 

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