Le SAEPE dénonce « une campagne de répression sans limites », appelle à la « libération sans délais » des journalistes en détention

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Le syndicat algérien des éditeurs de la presse électronique, SAEPE a dénoncé ce samedi 10 novembre, « une campagne de répression sans limites » à laquelle « la justice peine à donner une couverture juridique », et demande la libération « sans délais » des journalistes qui sont toujours en détention.

Le syndicat demeure ainsi mobilisé « pour la remise en liberté des autres confrères » toujours détenus dans des affaires liées à l’exercice de leur métier « similaires à celle de Algérie Part ».  « Nous demandons les libérations sans délais de Adlene Mellah (DzairPress), Lies Hadibi (Al Djazair24), Abdelkrim Zeghilache (Sarbacane), Said Chitour (Indépendant), et le retour à des procédures judiciaires sereines, respectueuses de la loi, du droit des accusés d’être instruit à charge et à décharge et au non recours à la prison dans les cas de délit de presse comme le prévoit le droit », écrit le SAEPE dans un communiqué .

Grave atteinte à la Constitution, à la liberté de la presse

Le tribunal de Bir Mourad Rais a prononcé jeudi dernier la relaxe de l’éditeur de Algérie Part le journaliste, Abdou Semmar, et de l’administrateur du site Merouane Boudiab,  avec complément d’enquête, rappelle le syndicat, précisant que leur procès a démontré qu’ils ont été mis en détention préventive pour « des publications de presse et pour rien d’autres contrairement à tout ce qui a pu se dire à ce sujet notamment par une des deux parties plaignantes, la télévision Ennahar ».

Les éditeurs, considère que l’affaire de Algérie Part « était entachée par une série inquiétante d’atteintes à la loi et au code de procédure pénale ». Le procès a révélé « une grave atteinte à la Constitution algérienne et à la loi qui protège la liberté de la presse » et qui exclu l’emprisonnement des journalistes pour leurs écrits. Il a aussi montré que « les plaintes des parties adverses sont intervenues après le début de la garde à vue chez la gendarmerie nationale », souligne le syndicat.

« L’audience a même, circonstance révélatrice d’une volonté pure de réprimer, montré que Merouane Boudiab a été mis en mandat de dépôt sans qu’aucune plainte ne soit enregistrée contre lui, mais simplement parce qu’il travaille à Algérie Part », ajoute la même source.

Pour les éditeurs, comme les citoyens ont le droit d’être « mécontent » des publications de journalistes. Ces derniers ont également le droit « d’exercer leur métier loin des pressions », notamment « la menace de l’emprisonnement préventif abusivement utilisée ces dernières semaines contre notamment les web-journalistes dans une des dérives les plus graves contre la liberté de la presse », ont-ils estimé.

Dans ce contexte,  les éditeurs espèrent que cette très « pénible situation » par laquelle passe le web- journalisme et l’édition de presse électronique servira à « faire prendre conscience à l’opinion combien il est aujourd’hui important, pour l’indépendance de l’information au profit du citoyen, de protéger nos métiers et nos médias ». Comme ils souhaitent également que les pouvoirs publics puissent « se rendre compte de l’affaiblissement de la vie publique et
de l’image de l’Algérie que provoque cette campagne conte les médias électroniques et plus généralement contre la liberté de la presse », réitérant leur appel « au dialogue » avec le ministère de la communication pour organiser l’avenir de la filière.

Par ailleurs, le syndicat a salué la « mobilisation décisive » de ses membres, des confrères de la presse, et celle des associations de la société civile défenseuses des libertés en Algérie, et en particulier « les robes noires pour l’engagement spectaculaire de 57 avocats au profit des journalistes ».

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