Selon un cadre du ministère de l’Agriculture: L’Algérie a tranché pour le blé russe

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Les autorités algériennes ont finalement tranché sur la question de l’achat du blé russe. Un directeur central au sein du ministère de l’Agriculture, Kamel Fernah, confirme les informations publiées, selon lesquelles l’Algérie est sur le point de conclure un important marché d’importation du blé russe.

Dans une déclaration au quotidien arabe Al-Arabi Al-Jadid, ce cadre du ministère de l’Agriculture affirme qu’une délégation composée de représentants du ministère de l’Agriculture et de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et des experts agronomes, «se sont déplacés début du mois en cours en Russie pour amener des échantillons de blé russe, en vue d’en analyser les taux d’ivraie, de poussière et de résistance à l’humidité». 

La même source précise que la délégation algérienne «ne se contentera pas d’étudier la qualité du blé, mais prendra aussi en considération les conditions de stockage, de chargement et de transport, qui sont, selon lui, des facteurs déterminants pour apprécier le rapport qualité/prix». 

A la question de savoir pourquoi le blé russe, le directeur central du ministère de l’Agriculture explique que l’OAIC, l’organisme chargé de l’importation du blé, «cherche légitimement à diversifier ses fournisseurs» qui se résument jusque la à trois ou quatre pays, la France en tête : «L’Algérie, dira-t-il, a le droit de chercher un marché plus compétitif, parce que lier nos besoins dans tout produit à un seul et unique fournisseur finira par nous rendre prisonnier de ce même fournisseur».

Le 10 octobre dernier, l’agence Reuters, citant un fonctionnaire du gouvernement français, a révélé que la France enverra, début 2019, une délégation en Algérie pour discuter des livraisons de blé. Le secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, Jean-Baptiste Lemoyne, avait demandé à l’agence Business France, qui assure la promotion de groupes français sur les marchés mondiaux, de préparer une visite d’exportateurs français en Algérie au premier trimestre de l’année prochaine.

En octobre 2017, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a acheté 660.000 tonnes de blé dans le cadre d’un appel d’offres.  Selon Reuters, des traders ont indiqué que l’OAIC a payé des tarifs compris entre 210 $ à 212,50 $ la tonne (coût et le fret inclus). Le blé a été expédié janvier dernier. Si la majeure partie du blé devrait provenir de France (principal fournisseur de l’Algérie), certains volumes sont aussi probablement originaires d’Argentine, ont rapporté les négociants.

L’Algérie a lancé au mois d’août dernier un appel d’offres sur le marché international pour le blé tendre, afin de renforcer ses stocks de céréales, en raison d’un changement qui se profile en octobre prochain. L’Algérie aurait pour le moment contractualisé 360.000 tonnes de blé sur son appel d’offres cette semaine, selon le cabinet français spécialisé Agritel, l’Algérie va «probablement chercher à accroître ce volume, ce qui devrait bénéficier principalement à l’origine France, expliquant pour partie l’amélioration des bases sur le physique». 

L’Algérie pour rappel est dépendante des importations de blé tendre, avec des volumes annuels de 7 millions de tonnes, principalement de la France (premier fournisseur, avec l’équivalent d’un peu moins de 1 milliard de dollars en 2016), du Canada (354,5 millions de dollars) et d’Allemagne (24 millions de dollars). Le blé russe a été exporté pour la première fois en Algérie en 2017 avec des volumes équivalant 5 millions de dollars. 

Selon des sources citées par l’agence TASS, lors des négociations, la Russie et l’Algérie ont également évoqué les certificats vétérinaires pour les produits laitiers russes et la viande bovine, ainsi que pour les ressources biologiques aquatiques destinées à l’exportation vers l’Algérie.

Ainsi les deux parties se sont mises d’accord pour que Rosselkhoznadzor fournisse bientôt une liste de producteurs russes de ressources biologiques aquatiques, accrédités pour l’exportation vers d’autres pays : «Les entreprises sur cette liste pourront commencer les livraisons de leurs produits sur le marché algérien dès que le certificat vétérinaire aura été approuvé, a indiqué le régulateur», rapporte la même source.

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