Mohand Saïd Naït Abdelaziz, président de la CNPA : « La mise en œuvre des mesures d’amélioration du climat des affaires est très lente »

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L’Express-DZ : Les investisseurs étrangers, en particuliers américains, déplore le fait que le climat des affaires en Algérie est loin d’être satisfaisant. Malgré les différentes mesures prises par le Gouvernement pour améliorer les choses, les étrangers continuent donc de faire des critiques à ce sujet. Pourquoi à votre avis ?

MNait Abdelaziz : L’amélioration du climat des affaires constitue, depuis quelques années, le cheval de bataille de la CNPA. C’est une revendication qui ne date pas d’aujourd’hui. Malheureusement, malgré les efforts consentis dans ce sens par le Gouvernement et ce par rapport à toutes les mesures annoncées pour améliorer le climat des affaires, mais c’est la mise en œuvre qui est très lente.

Je rappelle juste l’installation, en 2013 du comité dédié à l’amélioration du climat des affaires, qui a proposé un programme d’action pour 2013-2014, articulé sur 12 axes stratégiques, et 94 mesures à engager dans l’immédiat. Le plan d’action comprend des mesures, qui, si elles sont appliquées sur le terrain, faciliteront grandement le climat des affaires.

Je précise aussi que concernant la création d’entreprises, le plan d’action prévoit 22 mesures de facilitations. Pour l’investissement, il est proposé, entre autres, la suppression de la condition de soumission des projets d’investissement à l’examen du CNI, sauf pour ceux demandantdes avantages dérogatoires. La création d’une banque d’investissements a été également suggérée, ainsi que la permission aux industriels de régler les transactions par tout moyen en usage dans le commerce extérieur. On propose même une amnistie fiscale pour toutes les PME de production de biens et services. Mais pour nous, au-delà de ces mesures techniques importantes, il faut s’interroger sur les choix politiques qu’on n’arrive pas à assumer. Les choix économiques devraient découler des principes universels, et les missions de régulation et le soutien de l’État ne devraient pas remettre en cause ou altérer ces principes. Le problème majeur de l’économie algérienne est la bureaucratie

  Selon certaines sources d’information, ce que disent les entreprises américaines qui envisagent d’investir en Algérie, c’est que des problèmes tels que les restrictions à l’importation, la lourdeur de la bureaucratie, les mesures réglementaires et les difficultés de transfert monétaire réduisant l’attrait de l’Algérie en tant que destination des investissements. Quel commentaire faites-vous dans ce sens ?

Les critiques sur le climat des affaires en Algérie ne vient pas des investisseurs américains seulement, beaucoup d’investisseurs étrangers ont cette idée. Nous avons malheureusement un système très centralisé. Il convient de noter que toute mesure tendant à promouvoir l’émergence de nouvelles et performantes entreprises de production en leur accordant plus de facilités – ce à quoi la CNPA a toujours appelé – ne peut que contribuer au rétablissement de la confiance entre le Gouvernement et les organisations patronales que nous sommes. Améliorer l’environnement de l’entreprise et du climat des affaires va permettre à l’économie de mieux affronter les défis auxquels le pays est confronté.

Vous avez pris part dernièrement à la rencontre nationale sur l’aménagement et le développement des zones frontalières. Que pensez-vous de cette initiative et des différentes mesures annoncées dans ce sens ?

Le ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui a proposé au Gouvernement la création d’une instance nationale chargée l’aménagement et du développement des zones frontalières. C’est une bonne initiative pour le développement des wilayas frontalières et c’est aussi un atout pour les entreprises algériennes qui s’orientent vers l’exportation. Le rôle des organisations patronales dans ce sens s’inscrit dans le prolongement du programme économique dans les régions du Sud, et nous sommes tous conscients et associés plus que jamais dans la mise en œuvre de ce nouveau programme.

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