Bouira : La journée de l’immigration dédiée en hommage au chanteur Salah Sadaoui

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A l’occasion de la célébration de la journée nationale de l’immigration qui coïncide avec le 17 octobre de chaque année, Mme Saliha Cherbi la directrice de la maison de la culture Ali Zamoum en collaboration avec le mouvement associatif et l’office national des droits d’auteurs et des droits voisins (ONDA), a rendu un grand hommage à l’icône de la chanson algérienne Salah Sadaoui.

La salle des conférences de la maison de la culture a abrité ce mercredi une rencontre avec le public venu écouter l’hommage rendu au regretté Salah Sadaoui par ses proches, ses amis, et les membres de l’association qui porte son nom.

Leurs interventions se sont articulé autour de la vie et l’œuvre de l’artiste dont précisément celles qui furent des plus émouvantes et instructives sur plusieurs phases de sa vie, d’après ceux qui ont eu l’honneur de le côtoyer. Car, ceux qui ont si bien connu le parcours et la vie artistique du défunt, pour avoir été ses compagnons pendant de longues années, diront « Vous savez Salah Sadaoui était un instrumentiste avant de passer à la chanson, il jouait de la percussion (derbouka) dans l’orchestre constitué d’illustres musiciens dont Dahmane El Harachi au banjo et Allaoua Zerrouki à la guitare et au chant » Ils ajouteront « Il commença à s’intéresser pleinement à la musique lorsqu’il découvrit  les comédies musicales et la musique Égyptienne qui étaient en vogue à l’époque. D’où sa participation avec le groupe musicale « La Rose blanche » dans le chant et la musique, pour animer des galas dans les cafés maghrébins et des soirées à la Casbah d’Alger ».

Pour l’anecdote, ils raconteront « Son aventure avec le grand parolier Kamel Hamadi qui commença en 1960 à la salle Ibn Khaldoun à Alger,  alors qu’ils devaient enregistrer chacun 2 chansons pour la radio-télévision. Allaoua Zerrouki avec sa voix de rossignol n’avait aucune contrainte à s’appliquer, il en était de même pour Dahmane El Harrachi. Mais Salah Sadaoui tenait coûte que coûte que Kamel Hamadi lui écrive des couplets en Kabyle et en arabe populaire, et sur le champ. Et c’est ainsi que s’en est suivie toute une série de chansons que lui avais écrite Kamel Hamadi, et qui ont eu un succès retentissant qui l’ont propulsé dans sa carrière musicale »

Un autre admirateur dira de Salah Sadaoui « Il a participé à l’histoire artistique du pays. Il a tout fait dans le domaine, tant qui a eu une présence immense, et a su aussi exprimer par la chanson les préoccupations des émigrés en France. Il ne faut pas qu’il soit oublié, car Salah Sadaoui, a tout donné pour la chanson algérienne, il a chanté dans sa langue maternelle, dans la langue algérienne et en français. Il a été à l’origine de la réussite de beaucoup de jeunes talents dans la musique. En tout,  il été vraiment engagé, et aimait son pays pour l’avoir servi même dans la révolution. Donc, nous devons le mettre en valeur »

Biographie :

Ghali Sadaoui ou Saadaoui Salah, est une icône de la chanson algérienne, né en 1936 à M’Chedallah dans la Wilaya de Bouira en Algérie. il passe son enfance à Alger, dans la Casbah. Très jeune, il entre dans la chorale de l’association « L’espérance sportive » où il fait la connaissance du chef d’orchestre Amraoui Missoum qui deviendra le chefde file de la musique algérienne immigrée dans les années 1950 et 60. Sa passion pour la musique s’accentue avec la découverte de la musique égyptienne à travers, notamment, les comédies musicales de l’époque. Il participe à un groupe « la Rose blanche » avec des amis pour animer, chaque samedi, des galas dans les cafés maghrébins et des soirées à la Casbah. En 1954, il émigre en France, il se rend à Paris où il  anime des soirées dans les cafés nord-africains que fréquentent notamment les immigrés, avant de retrouver Amraoui Missoum qui l’intègre dans son orchestre comme batteur et choriste pour ses petits galas et soirées puis des enregistrements de disques. Il travaille à Radio Paris. Il rencontre Cherif Kheddam, Akli Yahiaten et Kamel Hamadi. Avec son frère Hamou, comédien et marionnettiste algérien, il participe à la tournée de la troupe artistique du FLN dans les pays de l’Est, qui a pour objectif de sensibiliser l’opinion à la cause des nationalistes algériens. En 1962, il choisit de rester en France et commence sa carrière solo. Son principal sujet est la vie des immigrés en France, la douleur de l’exil et les désillusions. Il chante aussi bien en français, arabe algérien et surtout en kabyle sa langue maternelle, des chansons maniant autant l’humour que la morale comme Tiercé, Soukarji (Alcoolique), Ya Ouled el Ghorba (Chers enfants de l’exil) ou Alach François khire meni (Pourquoi François serait-il mieux que moi ?). Sadaoui joue au théâtre dans des sketchs avec Kaci Tizi Ouzou. En 1967, il participe au tournage de scopitones le mettant en scène et d’autres chanteurs maghrébins de l’exil, toujours pour les cafés nord-africains. Il célèbre aussi l’Algérie, par sa beauté, son peuple ou dans l’acquisition de son indépendance.  En 1966, il est un des premiers membres de l’Académie Berbère. Salah Sadaoui monte un cabaret, L’Oasis, dans le 11e arrondissement de Paris où il invite les vedettes algériennes comme Rabah Driassa ou Mohamed Lamari. El Ghalia, son épouse et  l’une de ses interprètes favorites. Il fréquente Barbès et ses magasins de disque. Il crée sa maison d’édition discographique Sadaoui Phone. Il composa pour d’autres artistes comme Meriem Abed et Samy Djazairi. Au cours des années 1970, il écrit dans toutes les langues qu’il chante des chansons dénonçant la dégradation de la vie des immigrés. Il participe à de nombreux galas aux côtés d’autres artistes d’importance comme Akli Yahyatene, Rabah Taleb… Il meurt le 9 mai 2005 dans un hôpital parisien et est enterré à Alger.

Source Maison de la culture

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