Quel est le poids du SG de l’APN au point de paralyser l’Assemblée nationale: Des non-dits et des interrogations ?

Date:

Le SG du FLN, Djamel Ould Abbes a indiqué aujourd’hui à partir de Bouira qu’il a sollicité le président de l’APN, Said Bouhadja pour le convaincre de faire réintégrer dans son poste le SG de l’APN, Bachir Slimani remercié par le président de l’APN.

Le SG de l’ex parti a reproché au président de l’APN d’avoir violé le règlement intérieur en refusant de solliciter d’abord le bureau de l’APN composé des chefs de groupes parlementaires mais aussi de prendre l’avis des députés de son parti dans sa prise de décision : «Ce que je vous dis, c’est la vérité. Le président de l’APN a décidé de chasser ou d’exclure le secrétaire général de l’Assemblée sans consulter le Bureau de l’APN. Nous n’avons pas été informés en tant que direction du parti sur cette décision. Nous avons été informés après. Les vice-présidents du Bureau sont allés le voir pour lui reprocher de ne pas les avoir consultés avant de prendre cette décision. Ils lui ont alors demandé de reconsidérer sa décision. Il a refusé», a-t-il détaillé. 

Selon lui, les vice-présidents auraient cité l’article 9 du règlement intérieur de l’APN. Cette disposition prévoit dans son alinéa 7 que le président de l’APN «nomme le secrétaire général et pourvoit aux emplois des services administratifs de l’Assemblée populaire nationale, après consultation du Bureau de l’Assemblée. Je suis responsable de ce que je dis. C’est une affaire interne à l’APN. La solution se trouve à l’intérieur de l’Assemblée. Il n’y a ni Ouyahia, ni Ould Abbes, ni Amara ni TAJ ni Osmani. C’est une affaire entre le président et les députés. Quand la situation a commencé à se compliquer, je lui ai parlé (Said Bouhadja) une seule fois. Je lui ai demandé de consulter les vice-présidents de l’APN conformément au règlement intérieur. Il a refusé. C’était l’escalade», a-t-il détaillé. 

Selon Ould Abbes, les neuf vice-présidents de l’APN et les cinq chefs de groupes parlementaires ont collecté, «en 24 heures», 351 signatures pour « le retrait de confiance» à Said Bouhadja. «La demande de retrait de confiance était une décision autonome et souveraine. C’est tout simple. Il n’y d’intervention ni des partis, ni de la Présidence ni du gouvernement ni des autres autorités. Ce que je dis relève d’informations officielles et j’en suis responsable».

Pourquoi insiste-on du côté du FLN et du RND également à ce que ce responsable réintègre son poste ? Et quel le poids réel de ce fonctionnaire au point de provoquer une paralysie totale de cette institution près de dix-sept jours ?

La réponse est à trouver du côté de quelques indiscrétions médiatiques qui avancent que le limogeage de ce responsable, un élu du FLN-autre hérésie- est dû au fait que ce dernier ferme les yeux pour ne pas dire qu’il est complice des innombrables avantages matériels que les députés de la majorité se sont fait accordés.

A titre d’exemple Bouhadja a mis en avant comment des députés s’accaparaient de 3, 4 à 5 véhicules de services à la fois avant qu’il ne mette fin à cette anarchie. Le président de l’APN a récupéré plus de 80 véhicules dans son opération moralisation de la vie politique et parlementaire. Il s’est défendu contre leur accusation de mauvaise gestion, affirmant qu’ils ont eux-mêmes envoyé des lettres de remerciements pour le «remercier pour sa méthode de travail et ses résultats».

Saïd Bouhadja a expliqué que les députés de la majorité lui reprochent d’avoir mis «fin à l’anarchie» qui régnait au sein de l’institution depuis sa nomination à la tête de l’APN. Bouhadja a évoqué la situation de confusion générale, citant par exemple le «nombre de l’effectif ou la distribution des voitures de service». Il a ainsi révélé que des députés «prenaient jusqu’à cinq véhicules, d’autres trois». Il a aussi fait savoir qu’il a «interdit les recrutements» mettant en avant la pléthore (plus de 100 employés) des effectifs au sein de l’institution.

Dès son arrivée au perchoir, le président de l’Assemblée nationale a décidé de mettre fin aux statuts très privilégiés des députés. Le chiffre éclairant en matière de salaire est la hausse de 35% des frais de rémunération entre 1997 et 2010. En comptant les primes, le salaire (brut, mensuel), toutes catégories confondues, était monté à 350.000 DA et a 450.000 DA pour les chefs de groupes.

Autre exemple de gabegie, le montant des primes versées dépasse le montant de la rémunération de base. Un régime de retraite spécial fait également partie de la panoplie du député. Après deux mandats successifs, le député bénéfice d’une retraite dorée celle d’un cadre supérieur de l’Etat. La majorité des députés de l’Assemblée nationale s’est élevé en mai dernier contre le projet de règlement intérieur de cette institution et formulé des critiques des plus acerbes. La plupart des intervenants ont qualifié le projet de règlement intérieur de «pénalisant» aux élus. Les députés ont presque été tous unanimes à rejeter énergiquement les sanctions prévues dans ce projet de loi qui vont jusqu’à des ponctions sur salaire pour les absents aux séances plénières. Ils déclarent que leurs salaires «ne suffisent pas» et qu’il est impératif de les «revaloriser».

Le salaire du député, faut-il le préciser, commence par 26 millions de centimes pour atteindre un maximum de 42 millions de centimes. Sans compter la multitude de primes, de privilèges et d’avantages.

Après l’échec de toutes les tentatives pour pousser le président de l’APN à présenter sa démission, Ould Abbes songe à lui faire «un dossier» . C’est ce qu’a révélé l’ex-chef du groupe parlementaire et actuellement vice-président de l’APN, Saïd Lakhdari, dans un entretien au journal arabe Ray Al-Yaoum de vendredi. Le député promet que le retentissement de ces révélations obligerait Bouhadja à déposer sa démission «tout de suite». 

Le député de Tizi-Ouzou espère dans son for intérieur récupérer le fauteuil de Said Bouhadja. Revenant sur les motifs de la démarche lancée par les députés de la majorité pour la destitution du président du Parlement, Lakhdari dira que les cinq groupes parlementaires «n’ont pas agi spontanément, mais sur instruction de la partie qui l’a désignée» sans citer cette partie.

Enfin dernier épilogue, le SG du FLN a recommandé à Said Bouhadja de partir : «La décision doit être immédiate. Nous avons un point de vue en tant que parti qui gouverne, le parti de la majorité (parlementaire). Lui est un militant. Nous n’acceptons pas en tant que direction du parti cela, car depuis 1962 le FLN n’a jamais été à l’origine d’une crise dans ce pays. C’est la première fois que la troisième institution de l’État arrive à cette impasse», a-t-il déclaré.

Ould Abbès a rappelé les conditions de départ d’anciens SG du FLN comme Mohamed Chérif Messaïdia, après les émeutes du 5 octobre 1988, Abdelhamid Mehri, en 1996, après la signature du contrat national à Rome en 1995, et Boualem Benhamouda, en 2001 après une collecte de signatures de «retrait de confiance». Il a également parlé de la démission de Bachir Boumaza de la présidence du Conseil de la Nation et de Karim Younes de celle de l’APN (2004). Ces responsables se sont retirés, selon lui, avec honneur «en gardant leur dignité (…) Aucun de ces responsables n’a accepté qu’il y ait des problèmes entre les militants et les dirigeants du parti (…) C’est cela la philosophie du FLN. Le militantisme est permanent et la responsabilité ne dure que quelques années. Je demande à Bouhadja de faire preuve de clairvoyance et de sagesse. J’ai cité les exemples de Messadia, de Mehri, de Boumaza et de Benhamouda pour qu’il s’inspire un peu», a-t-il ajouté.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share post:

Info en continu

Articles associés
Related

Une délégation de la Chambre des communes du Canada en visite en Algérie

Une délégation de la Chambre des communes du Canada,...

Attaf : la situation tragique à Ghaza en tête des priorités de l’Algérie au Conseil de sécurité

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté...

Le Président Tebboune donne son aval pour la révision des pensions de retraite

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a...