Les ONG Transparency International et Global Witness, ont dénoncé ce mercredi 10 octobre, certains pays de l’union Européenne (UE) qui vendent le droit de résidence à des non-Européens en échange d’investissements importants dans une totale opacité.
« Comme un bien de luxe, la citoyenneté européenne ou le droit de résider dans l’UE peuvent s’acheter », dénoncent les deux ONG dans un rapport, intitulé « Dans le monde trouble des visas dorés », relayé par des médias étrangers.
Selon les deux Ong ce procédé ouvre la porte aux « Corrompus et criminels qui peuvent facilement trouver refuge en Europe grâce à l’opacité et au manque d’encadrement des programmes appelés Visas dorés ». « Le bénéfice économique de ces dispositifs qui permettent d’offrir la citoyenneté ou le droit de résidence à des non-Européens
en échange d’investissements importants est compromis par des risques liés à un manque de contrôle favorisant la prise de décision discrétionnaire et la corruption », révèle le rapport. Ainsi l’UE semble se transformer en transit de l’argent sale, . Un nouveau paradis fiscal pour tous barons confondus.
Au moins 6000 passeports et près de cent mille permis de séjour ont été « vendus » au cours des dix dernières années.
Il s’agit en effet, de quatre pays de l’Union, à savoir l’Autriche, Bulgarie, Chypre et Malte, qui « vendent » des passeports et accordent sous condition des droits de résidence à de riches investisseurs, ajoute le rapport. « L’Espagne, la Hongrie, la Lettonie, le Portugal et le Royaume-Uni en ont accordé plus de dix mille chacun », souligne les auteurs du rapport.
Ce système a notamment permis à Chypre de collecter 4,8 milliards d’euros depuis 2013, 718 millions pour Malte depuis l’ouverture d’un programme en 2014. nouv
Laure Brillaud, chargée des questions de la lutte anti-blanchiment pour Transparency International Europe et co-auteure du rapport, ajoute que « ces programmes permettent à des personnes corrompues de travailler et de voyager sans entrave dans toute l’UE et en cela, portent atteinte à notre sécurité collective. C’est pourquoi nous appelons à une action à l’échelle de l’Union Européenne de toute urgence ».
Le programme de « visas dorés » à Malte, et la façon dont ils étaient accordés, était l’une des enquêtes sur lesquelles travaillait la journaliste et blogueuse, Daphne Caruana Galizia, quand elle a été assassinée dans l’explosion de sa voiture, le 16 octobre 2017, rappelle la même source.