05 octobre 1988/05 octobre 2018: Que reste-il de cette date trente ans après?

Date:

Le 05 octobre 1988. Qui d’entre nous ne se souvient pas de cette datte qui reste gravée dans la mémoire de tous le algériens.

Le 5 octobre 1988 a été marqué par des manifestations sporadiques et incontrôlées dans plusieurs villes du pays. Les manifestants ont détruit plusieurs infrastructures de l’État et des biens civils. L’armée sort de sa réserve pour contrôler la situation. La crise a duré plusieurs jours, les villes les plus touchées  étaient : Alger, Annaba, Oran, Constantine, Tizi Ouzou, Béjaia.

Pour les analystes, le 5 Octobre appartient au patrimoine des révoltes de la jeunesse algérienne contre une certaine forme d’oppression.

La majorité des réactions se cristallisent d’abord sur la dénonciation de la répression. Des universitaires algérois créent avec le concours de médecins un Comité national contre la torture, qui apporte son expertise à la rédaction du rapport de la LADH. Des avocats prennent la défense de jeunes émeutiers victimes de mauvais traitements. Les lettres publiques adressées au président, les journaux aux lignes éditoriales habituellement distantes à l’égard du pouvoir rapportent les arrestations arbitraires, les actes de tortures et les sévices subis en détention par les jeunes émeutiers.

Si l’automne 1988 voit se préciser les revendications sur la libéralisation du régime, personne ne songe néanmoins à réclamer clairement l’instauration du pluralisme partisan. Ce n’est qu’à l’issue d’un processus complexe que ce dernier aboutit à l’été 1989, après plus de 25 ans de monopole politique du FLN. L’émeute initiale qui se déroule du 5 au 10, ré-appropriée dans les mois qui suivent par des acteurs politiques organisés a donc pu avoir des effets institutionnels indirects. L’instauration du pluralisme n’apparaît alors que comme un complément. Le responsable du parti, Mohamed Chérif Messaadia, le chef de la police politique, Lakehal Ayat ainsi que le ministre de l’Intérieur, El-Hadi Lekhdiri, sont limogés à la fin du mois d’octobre.

Que reste-il de cette date trente ans après. Ce qui reste toujours gravé, c’et ce lourd bilan qui est de « cent cinquante-neuf morts, cent cinquante-quatre blessés et cent soixante et un milliards de centimes de dégâts occasionnés aux édifices publics et aux biens publics et privés ».

Les édifices et tous les symboles représentant le FLN en ce temps là étaient systématiquement détruits et brûlés par les émeutiers. Ce parti, aux yeux de la jeunesse représentait l’oppression, la Hogra, la mal vie, les horizons sombres. La jeunesse Algérienne était particulièrement remontée contre le parti unique. Paradoxalement, tous les sacrifices consentis n’ont semble t-il pas porté leurs fruits. Le FLN, 30 années après,  est toujours aux commandes de l’état d’ou la question lancinante de savoir qu’est ce qui a réellement changé depuis octobre 1988?

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share post:

Info en continu

Articles associés
Related

Non conformité du volume horaire des spots publicitaires au cahier des charges : six chaînes de télévision privées sanctionnées

L'Autorité nationale indépendante de régulation de l'audiovisuel (ANIRA) a...

Vignette automobile : le délai d’acquittement prolongé jusqu’au 30 avril

La Direction générale des impôts (DGI) a indiqué jeudi...

Accord de coopération entre l’USTHB et Sonatrach

L'Université des sciences et de la technologie Houari-Boumediene (USTHB)...

Chanegriha en visite de travail au Commandement de la Gendarmerie Nationale

Le Général d'Armée Saïd Chanegriha, Chef d'Etat-major de l'Armée...