Le ministre des Affaires religieuses l’a révélé : Des imams mis à la porte parce que jugés trop salafistes

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Le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aissa a révélé ce lundi au forum de la radio nationale que son département a mis à la porte depuis 2015 à plusieurs imams pour avoir poster des commentaires de haine sur les réseaux sociaux.

Selon le ministre, les causes du limogeage de ces imams fait suite aux soupçons de certains d’entre eux d’être proches de prédicateurs et autres intervenants sur les pages Facebook véhiculant le message de haine précisant par ailleurs que l’Algérie a toujours privilégié la voie du juste milieu.

Le ministre algérien a toujours mis l’accent sur le référentiel religieux et son rôle dans l’immunisation de la société, que le courant malékite et rien d’autre «est le référentiel religieux dans notre pays, et nous n’acceptons jamais que l’unité de ce référentiel soit touchée. Nous acceptons d’étudier tous les courants, mais nous sommes malékites» dit-il.

Même s’il a évité de citer les noms de ces prédicateurs qui foisonnent sur la toile, les propos du ministre visaient directement le prédicateur salafiste Mohamed Ali Ferkous, représentant autoproclamé de la secte madkhaliste en Algérie.

Pour rappel, le ministre des Affaires religieuses s’était ouvertement attaqué à ce prédicateur et appelé à combattre ses idées étrangères à la doctrine religieuse ancrée en Algérie. Ce dernier avait, dans une fatwa, excommunié, entre entres, le soufisme et les partisans d’autres dogmes, en considérant que seuls les salafistes sont dignes d’appartenir à la sunna.

Ces imams titulaires ont exigé des autorités religieuses de mener des enquêtes approfondies sur tout nouveau candidat parmi les «bénévoles» pour éviter à l’avenir les mêmes erreurs.

Les salafistes propagent bien leur Islam rigoriste politique, mais aussi la haine. Les mouvements salafistes sont divers et vont du fondamentalisme au radicalisme et au djihadisme.

Récemment les autorités algériennes ont décidé de faire le ménage sur les écrans TV. Longtemps permissives sur les sujets de société, les autorités entendent désormais interdire d’antennes les prédicateurs extrémistes, les charlatans et les exorcistes en les empêchant de s’accaparer du «fait religieux». Reportages sensationnalistes, prêches extrémistes, exorcistes (raqis), télé-imams… les chaînes de télévision privées algériennes rivalisaient d’émissions polémiques pour doper leurs audiences.

La dernière polémique sur un pseudo-thérapeute encensé par ces médias, qui prétendait avoir inventé un médicament miracle contre le diabète qu’il a fallu retirer en urgence des pharmacies suite à des décès de patients, a laissé des traces : «Tout prédicateur porteur d’un discours excommunicateur est proscrit, de fait, des antennes nationales, qu’il soit algérien ou étranger (…), de même que les légions d’exorcistes, de conjurateurs, de mages, de sorciers, de devins, d’enchanteurs, de faux prophètes, de marchands de rêves et autres pseudo-thérapeutes et guérisseurs autoproclamés qui peuvent tous tomber, un jour ou l’autre, sous le coup de la loi en cas de manipulation mentale, d’abus ou de dérapage de tous genres, de telle sorte qu’ils finiront tous par être démasqués et mis hors d’état de nuire», a tranché L’Autorité de régulation de l’audiovisuel.

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