L’ex ambassadeur Bernard Bajolet ne sait plus se taire: Les intérêts de la France ont-ils été touchés ?

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L’ex ambassadeur en Algérie, Bernard Bajolet et ex patron des services de renseignements ne sait plus se taire ou du moins ne veut plus se taire.

Ces derniers jours, il donne interview sur interview à la presse française à l’occasion de la sortie de son livre «Le Soleil ne se lève plus à l’Est» ou il consacre une bonne partie à l’Algérie et à son président Abdelaziz Bouteflika.

L’ex espion n°1 de la France ne se satisfaisait plus des «confidences» qu’il a glissé dans son livre : il va encore plus loin en «révélations» dans ses sorties médiatiques à tel point qu’il met de l’ombre à son ouvrage.

Cette virulente campagne contre le président Bouteflika à six mois de l’élection présidentielle cache-t-elle en réalité une opération de déstabilisation pour barrer la route à un cinquième mandat au locataire du Palais d’El Mouradia ?

Après avoir révélé l’état de santé actuel du chef de l’Etat «maintenu en vie artificiellement», sur les colonnes du Figaro, il remet ça au micro de France-Inter en lâchant : «Je ne suggère pas qu’il faille le débrancher». Puis il dégaine une sentence parlant de la situation politique du pays : «cette momification du pouvoir algérien sert certains groupes qui, ainsi, se maintiennent au sommet et espèrent continuer à se maintenir et à s’enrichir (…).

La légitimité historique est un levier par lequel le pouvoir algérien gouverne le pays et le président Abdelaziz Bouteflika est extrêmement malade (…), et rien ne changera dans cette période de transition».

L’ancien ambassadeur français à Alger est aussi revenu sur la question de légitimité historique qui continue à couvrir l’acte politique officiel :«La légitimité historique est un levier par lequel le pouvoir algérien dirige le pays et le président Abdelaziz Bouteflika est extrêmement malade… La nomenklatura algérienne, issue ou héritière de la guerre d’indépendance, a toujours besoin de se légitimer en exploitant les sentiments à l’égard de l’ancienne puissance coloniale», a-t-il confié au Figaro. 

Là il met carrément les pieds dans le plat et s’ingère directement dans les affaires internes du pays. Pour un ex ambassadeur rompu aux us et coutumes diplomatiques ainsi qu’au droit de réserves, la phrase a du mal passé à Alger.

Cela va suffire à accentuer la crise entre les deux pays et à mettre davantage de distance entre les deux capitales. Aussi la visite programmée en Algérie du président Emmanuel Macron avant la fin de l’année en cours risque tout naturellement d’être reportée. De même que les intérêts de la France en Algérie vont être soigneusement scrutés. Au vu de la régularité de ses sorties et des «vérités» qu’il assène, il est juste de considérer que ces attaques ne sont pas le fruit du hasard. Elles sont même vues d’un bon œil du côté de l’Elysée qui n’a pour l’instant exprimé aucun propos ou autre pour se démarquer de ces attaques laissant le soin à l’actuel ambassadeur à Alger Xavier Driencourt faire le travail de désescalade.

Mais la réaction de l’ambassadeur peine à convaincre. S’il justifie cette sortie par l’esprit sacro-saint de la liberté d’expression, Driencourt n’en a pas moins dit qu’il faille mettre un terme fût-il à un ancien diplomate. Ces déclarations au vitriol s’ajoutent à celles déjà contenues dans un livre qu’il vient de publier sur ses souvenirs de diplomate.

Lorsqu’il était ambassadeur de France à Alger entre 2006 et 2008, Bernard Bajolet explique par exemple avoir été pris «de vertige par les sommets que la corruption avait atteints, touchant  jusqu’à  la  famille du  Président».

Il est indéniable et utile de préciser que cet ex ambassadeur a profité de la sortie de son livre pour régler ses comptes avec un pays à travers ses dirigeants…

Le silence coupable autant que complice de ses ex employeurs le ministère français des Affaires étrangères ou le SDECE laisse perplexe.

Si durant les années 60 «la Main rouge» une organisation criminelle liée aux sévices de renseignements français exécutaient les agents algériens du FLN et les traquaient en Europe, aujourd’hui cette organisation qui a changé de méthode et d’approche ourdit le même combat à travers ses agents recrutés au sein de l’administration et la diplomatie française.

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