Les retraités et radiés de l’Armée nationale populaire, ont tenté une nouvelle fois ce lundi 24 septembre, d’organiser un rassemblement à Alger.
Les protestataires ont réussi à atteindre l’autoroute de Dar El Beida depuis Haouch El Makhfi à Boumerdes provoquant une paralysie de la circulation automobile, entre Alger et l’Est de la capitale notamment aux alentours de l’aéroport d’Alger, selon des publications d’automobilistes sur le site Info trafic. En effet, tous les accès à Alger étaient fermés à la circulation. Un dispositif sécuritaire déployé à la périphérie d’Alger pour empêcher cette marche.
Les retraités de l’ANP ne sont pas à leur premier mouvement de protestation. C’est depuis deux ans qu’ils tentent de faire entendre et aboutir leurs revendications. Ils réclament notamment la réévaluation de leurs pensions de retraite, le dédommagement de leurs congés annuels non pris durant la décennie noire sous l’état d’urgence et la révision des valeurs pensions des invalides de l’armée.
La Cosyfop dénonce un « niveau croissant de violence » envers les retraités militaires
La confédération syndicales des forces productives COSYFOP a exprimé dans un communiqué son soutien au mouvement des retraités et a, « dénoncé la répression menée par les forces de police et de la gendarmerie contre les retraités de l’armée nationale », qui portent des revendications à caractère sociale.
Selon cette organisation syndicale, la commune de Haouch Mekhfi, où campent les protestataires depuis plusieurs jours s’est transformée en une zone « assiégée pendant plus de quatre jour par toutes les forces de sécurité de manière inquiétante, dangereuse et illégale à la loi de la république », a t-elle constaté, dénonçant dans un communiqué, le « niveau croissant de violence » envers les retraités militaires dans cette zone.
Cette « répression des manifestations pacifiques », des travailleurs ou retraités, souligne le communiqué, constitue « une violation flagrante de la constitution algérienne et les lois de la république ainsi que les conventions internationales ratifiées par notre pays », mettant en garde contre ce genre d’agissements. « L’usage de violence dans un climat social très fragile et face au mouvement de contestation pacifique est une menace réelle à la stabilité de la patrie », a t-elle prévenue.
Pour la confédération, cette catégorie de retraités à eu recours à se mouvement faute de dialogue. « Les retraités ont été contraint à s’exprimer pacifiquement suite au refus du dialogue », déplore la confédération. Dans ce contexte, elle exige des pouvoirs publics « d’ouvrir les portes du dialogue » avec les représentants des retraités et de « mettre fin sans délais à toute forme de politique répressive » envers les citoyens algériens.
« Si la situation ne trouve pas une issu d’apaisement envers nos frères retraités militaires, nous porterons toute notre solidarité à participer au mouvement contestataire pacifique dans la commune de Haouch Mekhfi Boumerdès pour soutenir les revendications de nos frères retraités militaires à faire valoir », a t-elle menacé.
Laddh appelle à un « dialogue franc et responsable » au risque d’une « situation incontrôlable »
Pour sa part, la ligue Algérienne Des droits de L’homme (Laddh), appelle « les pouvoirs publics et militaires à un dialogue franc et responsable avec les représentants des manifestants », afin de parvenir à « une solution juste et durable », écrit Laddh dans un communiqué.
D’après la Ligue, ce conflit qui oppose les radiés et invalides de l’armée nationale, risque de dégénérer sur une situation incontrôlable. Le conflit se corse de jours en jours. Stationnés près d’Alger depuis des jours, malgré les affrontements violents avec services de sécurités, les manifestants campent encore sur leurs positions et leurs rangs ne cessent de s’agrandir au risque d’une situation non contrôlable », met en garde la ligue.
« La situation est inquiétante », souligne la LADDH, en exhortant les manifestants à demeurer dans le strict cadre organisé et pacifique.
