Égalité des sexes devant l‘héritage : Tirs croisés contre Mohcine Bellabes

Date:

Il a fallu seulement vingt-quatre heures pour que les forces du mal se libèrent et attaquent violemment le président du RCD, Mohcine Bellabes qui a revendiqué samedi dernier lors du colloque international sur les femmes tenu à Zeralda l’égalité des sexes devant l’héritage.

La proposition formulée et assumée par ce parti a soulevé la colère du courant islamo-baathiste. En effet l’Association des Oulémas, dont la position lors de la guerre de libération prête à équivoque et le syndicat national des imams, nouvellement crée sont montés au créneau pour critiquer et vilipender la position du RCD allant jusqu’à menacer de recourir à la «force de la loi» si d’aventure la proposition du parti de Mohcine Bellabes venait à être adoptée.

Dans une déclaration à un confrère arabophone, Abderrezak Guessoum, président de l’Association des Oulémas précise d’abord que la question de l’héritage «n’est pas une faveur accordée à l’homme au détriment de la femme qui a été gratifiée par Dieu dans d’autres domaines». Guessoum souligne que les Oulémas «suivent les préceptes divins et n’interviennent pas pour les changer et les dénaturer pour qu’ils soient selon la convenance des personnes». Tout en déclarant que son association se contentera pour l’heure de «corriger les concepts faux» Abderrazak Guessoum menace de recourir à la «force de la loi» si jamais un processus juridique est engagé dans ce sens.

De son côté, le chef du syndicat national des imams, Djeloul Hadjimi, met en garde contre ces «demandes qui propagent la fitna en Algérie», précisant que la constitution algérienne «est inspirée de la charia dans le volet relatif à la famille». Selon lui, cette revendication est «impossible à satisfaire». Le chef des imams pense que si l’on cède sur l’héritage, «il y aura d’autres exigences inacceptables qui toucheront la zakat voire même la prière», d’où d’après lui, la nécessité de «fermer» la débat sur cette question.

Actuellement, la loi prévoit qu’un homme hérite le double d’une femme du même degré de parenté. Ce principe «islamique basée sur la charia» est en vigueur dans la plupart des pays musulmans. Ceux qui soutiennent l’inégalité dans l’héritage la justifient en considérant que l’homme doit être avantagé car c’est à lui de subvenir aux besoins du foyer.

L’actuel code de la famille promulgué en 1984 et amendé partiellement en 2005 ouvre la voie à l’instruction, à la liberté de choix du conjoint et au mariage civil. Les Algériennes bénéficient de la planification des naissances. Mais le droit à l’interruption volontaire de grossesse toléré du bout des lèvres est encadré par une loi très restrictive.

Surnommé le code de l’«infamie» par le défunt Mohamed Boudiaf, il est réparti sur quatre chapitres (228 articles) du mariage et sa dissolution, de la représentation légale, des successions et des dispositions testamentaires, le code s’inspire de la charia (rite malékite). Ce texte, largement inspiré par la loi coranique (charia), est encore en vigueur aujourd’hui, même s’il consacre légalement l’inégalité des sexes et situe l’Algérie comme le pays le plus rétrograde du Maghreb du point de vue des droits de la femme.

Parmi les scandales de ce code, on note : la femme doit obéissance à son mari (art. 39). Le mari est le chef de famille. La conclusion du mariage incombe à son tuteur matrimonial, qui est son père ou un de ses proches parents, même mineur. L’article 11 du code fait ainsi de la femme algérienne une mineure à vie dans le domaine du mariage. La polygamie est autorisée (La répudiation unilatérale du fait du mari est permise (art. 51). En cas de divorce, le père à la tutelle des enfants. La mère a le droit de garde. Si le logement unique est inscrit au nom du conjoint, il le garde en cas de séparation. La femme ne peut travailler sans l’autorisation du mari. Les mères célibataires n’ont pas les mêmes droits que les autres.

Depuis sa promulgation, ce code en question a fait naître bon nombre d’oppositions, notamment dans les mouvements féministes.

Le Coran reste la principale source d’inspiration du code de la famille pour gérer les questions d’ordre familial. Mais comme malheureusement, il y a eu plusieurs interprétations qui ont faussé les règles et que les applications se sont écartées du droit chemin, il se produit plusieurs incartades, dont ont souffert principalement les femmes.

L’article 53 précise que l’épouse peut demander le divorce pour tout préjudice légalement reconnu comme tel notamment par la violation des dispositions contenues dans l’article 8. Le consentement des 4 épouses n’est donc pas une condition nécessaire puisqu’elles ne peuvent pas empêcher le remariage. Le mari est seulement tenu de les informer.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share post:

Info en continu

Articles associés
Related

Bac et BEM : Le retrait des convocations pour les examens « dès le début du mois de mai prochain »

Le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belaabed, a indiqué,...

Le président Tebboune réaffirme le soutien constant de l’Algérie à la Tunisie

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a...

Accidents de la route : 36 morts et 1654 blessés en une semaine

Trente-six (36) personnes sont décédées et 1654 autres ont...

Air Algérie dévoile son offre Osra pour les familles

La compagnie aérienne nationale Air Algérie a dévoilé, ce...