Emmanuel Macron va “reconnaître” jeudi “la responsabilité de France dans la disparition” de Maurice Audin, a annoncé le député Cédric Villani, évoquant un “geste historique”.
Emmanuel Macron va se rendre en milieu de journée au domicile de la veuve de Maurice Audin et “va reconnaître que la vérité est que Maurice Audin faisait partie de tous ceux qui ont été victimes d’un système”, a dit l’élu de la République en Marche (LaRem), également mathématicien et proche de la famille, sur France Inter.
“Pour moi c’est historique, il va faire de ce moment, non pas un moment d’accusation mais un moment de vérité”, a-t-il estimé. “Il ne s’agit pas de jeter le blâme sur tout le monde sans distinction mais on va inviter tout le monde à parler et à panser les plaies.”
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Le 11 juin 1957, en pleine guerre d’Algérie, Maurice Audin est arrêté à son domicile d’Alger par des parachutistes en présence de sa femme et de ses trois enfants. Mathématicien, membre du Parti communiste et militant anticolonialiste, le jeune homme de 25 ans est soupçonné d’héberger des membres de la cellule armée du Parti communiste algérien. Une dizaine de jours après son arrestation, Josette Audin apprend officiellement que son mari se serait évadé lors d’un transfert. Mais le corps de Maurice ne sera jamais retrouvé et, en 1963, son acte de décès est finalement établi. D’après les informations rapportées par plusieurs médias, plus de 60 ans après, l’État pourrait enfin admettre sa responsabilité dans ce qui s’est réellement passé.
Jusqu’en 2014, l’État s’en tient à la version officielle de l’évasion. Cette année-là, souligne France Inter, la publication d’un document sonore posthume relance l’affaire. On y entend le général Paul Aussaresses dire : « On a tué Audin. […] On l’a tué au couteau pour faire croire que c’étaient les Arabes qui l’avaient tué. » François Hollande reconnaît alors pour la première fois qu’« Audin ne s’est pas évadé » et qu’il est « mort durant sa détention ».