L’Algérie prend la présidence tournante du CEMOC: Le G5 Sahel mort et enterré ?

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Le mécanisme de surveillance a été réactivé après une hibernation de plus de deux ans. Le G5 Sahel crée et financé par la France a fait long feu. Les cinq pays du Sahel se tournent une fois de plus vers l’Algérie pour relancer la coopération sécuritaire et l‘échanges de renseignements sur les cellules terroristes qui activent dans cette région.

Il est honnête de dire que n’importe quel pays peut être la cible, une cible sans aucune préférence pour les djihadistes. Faudrait-il attendre que l’irréparable se produise ? Face à la dangerosité du djihadiste et de l’islamisme radical, tous les pays sont donc devenus vulnérables. De manière plus générale, tous les pays sahéliens sont sensibles (Burkina Faso, Sénégal, Mali, Niger, Tchad, Nigeria).

L’espace saharo-sahélien est aujourd’hui convoité par les djihadistes. Un espace qui concerne pas moins de treize pays (Sénégal, Burkina Faso, Mali, Niger, Nigeria, Tchad, Soudan, Cap-Vert, Libye, Tunisie, Algérie et Mauritanie), près de 160 millions d’habitants et qui regorge de richesses (pétrole, gaz, uranium, or, fer, zinc). Mais qui est surtout l’un des espaces les plus instables du monde avec notamment le terrorisme narco-djihadiste. Des frontières longues et poreuses par lesquelles tout passe : les djihadistes et leurs convois de pick-up et d’armes lourdes, mais aussi les cigarettes et l’alcool de contrebande et la drogue. Et bien évidement le bétail, les voitures, l’essence, les pneus, les matériaux de construction, l’électroménager. Un espace qui regorge aussi de richesses (pétrole, gaz, uranium, or, fer, zinc,). Même si le sud algérien est particulièrement bien surveillé, la menace est bien réelle. La géographie est d’abord pour beaucoup. Les frontières entre les pays de la région du Maghreb-Sahel sont bien longues. Que l’on en juge pour les seules frontières terrestres : Algérie-Mali : 1300 km, Algérie-Tunisie : 900 km, Algérie-Libye : 980 km, Algérie-Maroc : 1600 km. Les sites de production pétroliers et gaziers algériens ainsi que les routes qui y mènent sont soumis à un quadrillage minutieux de jour comme de nuit permettant de «détecter une fourmi». Des drones de l’Armée nationale surveillent quotidiennement jour et nuit les frontières avec le Niger, le Mali, la Libye et la Mauritanie. Leur efficacité a permis au jour d’aujourd’hui de détecter tous les mouvements suspects. Le dispositif de surveillance installé à Tamanrasset, le CEMOC, crée en avril 2010 par l’Algérie, le Mali, Mauritanie et le Niger pour mieux lutter contre l’insécurité au Sahel, un moment mis en veilleuse va être réactivé à la faveur d’une réunion tenue ce mercredi à Niamey (Niger) selon un communiqué rendu public. L’Armée nationale représentée par une délégation de l’Etat-major le Général-Major Zerrad Chérif a été mise à profit par les chefs d’Etat-Major du Niger, du Mali et de la Mauritanie pour proposer à l’Algérie la présidence tournante de cette structure. Cette rencontre a été aussi l’occasion d’étudier et d’évaluer la situation sécuritaire dans la région, l’échange d’analyses et le retour d’expériences depuis la dernière réunion du conseil des chefs d’état-major, tenue le 14 août 2017 à Nouakchott. Comme elle a été l’occasion pour améliorer plus le fonctionnement du CEMOC et pour passer la présidence tournante du Conseil des chefs d’état-major à l’Algérie. Dans son intervention, le général-major Zerrad Chérif a insisté sur l’attachement du Haut Commandement de l’Armée nationale «à préserver ce cadre de coopération au sein duquel les chefs d’États-Majors des Armées des pays du champ, échangent librement les analyses et les points de vue sur des sujets touchant au domaine sécuritaire de notre région». Comme il a également souligné la nécessité de «conjuguer les efforts dans une coopération franche et sincère entre les pays du champ, basée essentiellement sur l’échange de renseignements et la coordination des actions de part et d’autre des frontières, en comptant en premier lieu sur nos propres forces et moyens». L’Algérie a dépensé plus de 100 millions de dollars d’aide en l’espace de sept ans  à cinq pays du Sahel (Tchad, Mali, Niger, Mauritanie, Libye) pour former une dizaine de compagnies de forces spéciales et leur donner d’énormes équipements.

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