La France devrait faire connaître les mesures pour les harkis en septembre : Un autre coup de l’éventail ?

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Les autorités françaises devraient faire connaître les mesures qu’elles envisagent de proposer pour les harkis, ces supplétifs algériens de l’armée française durant la guerre d’Algérie, selon le journal du Dimanche (JDD) dans son édition du 19 août.  Cette question sera connue la fin du mois de septembre prochain ajouté le média. Avant que le cabinet du Premier ministre Edouard Phillipe n’expose son projet, le président Emmanuel Macron devrait s’exprimer sur la reconnaissance par le Parlement de leur sort ainsi que sur l’enseignement à l’école secondaire du conflit qui s’est achevé par l’indépendance de l’Algérie : «Je pense que ça peut être un axe intéressant à proposer», a expliqué au journal Geneviève Darrieussecq, la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, qui a reçu en juillet un rapport du groupe de travail harkis contenant une cinquantaine de recommandations, dont celle préconisant un vote du Parlement français sur la reconnaissance du sort des harkis après la guerre d’Algérie. Comme l’a souligné le média, Mme Darrieussecq a l’intention de soumettre le sujet à la rentrée à Emmanuel Macron et à Édouard Philippe : «Rien n’est fait, les choses seront décidées en septembre», a indiqué la secrétaire d’État. Elle souhaite dévoiler une série d’annonces le 25 septembre prochain, à l’occasion de la journée nationale d’hommage aux  harkis. Le rapport recommande de rendre obligatoire l’enseignement de la  guerre d’Algérie au collège et au lycée, aujourd’hui optionnel sauf en première générale. L’Algérie officielle n’a pas attendu longtemps pour répondre à ces mesures. L’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) a dénoncé dans un communiqué daté du 10 juillet les demandes françaises concernant la restitution des biens des colons et le retour des harkis en Algérie. L’ONM a considéré que ces dossiers «sont clos et ne peuvent servir de moyens de pression sur l’État algérien». Selon cette organisation qui généralement répercute le point de vue de l’Etat algérien si la France pense pouvoir faire pression sur l’État algérien, pour qu’il accepte ses desseins au Sahel ou sur la question de créer des camps de migrants sur son sol, en brandissant la menace de la restitution des prétendus biens des colons et des pieds noirs en Algérie et le retour des harkis, «qu’elle sache que c’est une cause perdue» dit-elle. La question de la restitution des prétendus biens des colons et des pieds noirs, ce que réclamerait la France, «ne pourrait en aucun cas servir de moyen de  pression et de  chantage, eu égard aux grands sacrifices consentis par le peuple algérien durant la révolution», a indiqué le communiqué de l’ONM. Tous ces biens qui sont évoqués par la partie française «ont été spoliés de leurs propriétaires légitimes par la force et en vertu de lois iniques, a-t-il ajouté. Tout en rappelant que le droit international «n’approuve pas la spoliation comme outil de confirmation du droit de propriété, aussi bien pour les individus que pour les États», l’Organisation des anciens combattants algériens a souligné que l’État algérien a classé ce dossier après l’avoir traité via la mise en place d’un système juridique «qui a consacré le droit du peuple algérien à la restitution de ses biens spoliés, conformément à la légalité internationale». Concernant le retour des Harkis en Algérie, le communiqué de l’ONM est catégorique: «Le dossier des harkis a été clos définitivement pour l’État algérien et, par conséquent, il ne fera en aucun cas l’objet de chantage. C’est une question qui concerne la France seule et n’a aucune relation avec notre État».  A ce titre, l’organisation algérienne a relevé la position des autorités françaises à l’égard des citoyens français qui ont choisi de collaborer avec les nazis lors de l’occupation de la France. «Bien que plus de 70 ans sont passés, ils continuent à faire l’objet de poursuite et de sanctions outre leur privation de leurs droits civils», a indiqué le communiqué. En conclusion l’ONM a dénoncé le fait que certains responsables français «sont toujours nostalgiques de l’Algérie française au point de revendiquer des droits illégitimes sur lesquels l’histoire à dores et déjà tranché». La communauté des harkis, Algériens engagés dans l’armée française durant la guerre d’Algérie (1954-1962) réclame depuis longtemps la reconnaissance de son histoire. Après la signature le 18 mars 1962 des accords d’Évian, entre 55.000 et 75.000 harkis, selon les historiens, ont été abandonnés de l’autre côté de la Méditerranée.

 

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