La presse mondiale et surtout espagnole a révélé ces derniers jours la face morbide d’un système basé sur la rapine, la corruption, la répression et surtout le mensonge. Deux jeunes maliens, ont trouvé la mort à la suite de descentes policières dans la ville de Tanger au Maroc. Les deux victimes refoulés de Tanger étaient à bord de l’autocar qui les emmenaient plus au Sud», selon la section Nador de l’Association Marocaine des Droits Humains (AMDH). Au niveau de Kénitra, les deux victimes se sont jetées depuis l’autocar, explique-t-elle. L’ONG «Caminando sin fronteras» a localisé le corps du premier dans une morgue. La deuxième victime est décédée, jeudi dernier suite à un coma. L’ONG a également relayé une vidéo où l’on peut voir les deux victimes allongées sur le sol et menottés l’une à l’autre. Les deux étaient visiblement blessées à la tête, précisent-ils. Enclenchées le 7 août, les arrestations et déplacements sont menées dans les forêts, les rues et dans les appartements. Jeudi dernier, la ligue marocaine des droits de l’Homme (AMDH) a adressé une lettre ouverte au gouvernement, dénonçant non seulement le déplacement forcé massif de migrants subsahariens, mais aussi la séparation des enfants de leur mères : «La série de violations n’a pas arrêté, aggravée par la séparation des enfants et les nourrissons de leur mère. Des femmes dont certaines sont enceintes ont été agressées» écrit-elle. L’association appelle le gouvernement à intervenir d’urgence pour «mettre fin à toutes les campagnes arbitraires de détention et de déplacement forcé de migrant dans toutes les régions, en particulier dans le Nord du royaume». L’association demande aussi «l’ouverture d’enquêtes sérieuses sur toutes les violations qui ont été et continuent d’être commises». De plus, l’AMDH estime que le Maroc doit «cesser de jouer le rôle de garde-frontières de l’Union européenne, qui doit assumer ses responsabilités pour accueillir les migrants et les réfugiés conformément aux obligations internationales». L’Union européenne a promis des aides financières pour le Maroc.