Le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections répond au mouvement El Mouwatana

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Le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE), Abdelwaheb Derbal a indiqué que ceux qui appellent à un cinquième mandat n’ont pas transgressé la loi.

«Les partis qui soutiennent le président Abdelaziz Bouteflika pour un 5eme mandat n’ont pas violé la loi en vigueur concernant la campagne électorale avant l’heure» dit-il lors de son passage  au quotidien arabophone El Hiwar.

Selon lui la loi électorale n° 10-16 celle-ci est claire comme de l’eau de roche concernant la campagne électorale. : «La période de la campagne électorale est limitée dans le temps et débute 21 jours avant le scrutin. Enfin ceux qui s’agitent aujourd’hui la classe politique concerne uniquement le soutien à un candidat pas plus», dit-il.

Le président de la HIIISE a renvoyé la balle au président de TAJ, Amar Ghoul qui a récemment déclaré que son parti est en campagne électorale pour le compte du candidat Bouteflika.

Le SG du FLN, Ould Abbes, en déplacement à Tlemcen a reconnu qu’il est déjà en campagne électorale : «Certaines trompettes me reprochent d’être en campagne électorale. Oui je suis en campagne électorale, j’assume. Ont-ils peur ? Je respecte tous les partis. Celui qui a un cheval n’a qu’à le préparer pour la course», a-t-il lancé.

Le mouvement Mouwatana a dénoncé il y a quelques jours le  gouvernement et les partis clients du pouvoir qui sont entrés, selon lui, «de leur propre aveu, en campagne anticipée pour le cinquième mandat en violation flagrante des lois républicaines et de la morale tout court».

Ils ont dénoncé également les animateurs de ce mouvement qui ambitionne de faire barrage au 5e mandat. Le mouvement Mouwatana a dénoncé et condamné aussi «ces comportements peu honorables, aggravés par l’utilisation illégale et abusive des moyens de l’Etat, (siège du gouvernement, université, moyens humains et politiques etc…), qui dans un Etat de droit et avec une justice digne de ce nom, aurait donné matière à poursuites pour actes délictueux». Or, si les soutiens aux personnes et autres futurs candidats est permis, le code électoral est pourtant bien clair. La période dévolue à la campagne électorale est régie par des textes qui ne souffrent d’aucune ambigüité. Toute infraction est passible soit d’un rappel à l’ordre soit d’une sanction si  la partie incriminée récidive.

La loi dans son article 173 précise que la campagne électorale «est déclarée ouverte vingt-cinq (25) jours avant la date du scrutin et s’achève trois (3) jours avant la date du scrutin», alors que l’article 174 dispose que «nul ne peut, par quelque moyen et sous quelque forme que ce soit, faire campagne en dehors de la période prévue à l’article précédent». Or, la campagne électorale pour la présidentielle devrait débuter au premier trimestre de l’année 2019.

Six mois nous séparent de cette échéance cruciale pour le pays. Mais Ould Abbès n’a cure des restrictions et autres dispositions électorales et juridiques. Il se comporte comme le maître des lieux. Alors que les analystes considèrent que le processus est déjà verrouillé, il est une conclusion prévisible : la période pré-électorale est déjà entamée et le SG du FLN s’est engouffré dans cette brèche sans que personne, ni au gouvernement ne l’ont remis à sa place. Pour l’instant le président de la HIISE, Abdelwaheb Derbal préfère botter en touche. Le président de cette instance qui fait face à de nombreuses critiques venant surtout des partis de l’opposition veut reformer cette instance.  Abdelwahab Derbal, a appelé à l’assainissement du système électoral algérien, une revendication forte de l’opposition : «L’expérience de 2017 a démontré qu’un énorme travail attend l’ensemble des partenaires pour apporter des corrections sur l’opération électorale», a-t-il affirmé. Il a relevé les plus importantes «observations enregistrées lors du dernier scrutin». D’où ses recommandations portant sur la mise en place d’«une solide assise d’un processus électoral de plus en plus fiable et serein».

Une mesure visant à assainir régulièrement le fichier électoral et s’aligner sur la réalité de la société en étendant les applications informatiques actuellement en vigueur à d’autres cas de figure :«L’assainissement du fichier électoral aura pour effet d’instaurer la légitimité, car les gens seront confiants en son exactitude, un taux de participation admis, puisqu’il fait référence à un fichier réel et un pouvoir de décision effectif à l’élu», assure M. Derbal.

Lors des deux élections tenues cette année (législatives et communales) le président de la HIISE avait reconnu les défaillances et proposé de remédier à cela : «Nous sommes fautifs, nous n’avons hélas pas pu recevoir toutes les listes définitives du pays avant les recours administratifs. Cette situation m’interpelle et laisse poser mille questions sur les exclusions massives à travers les wilayas», reconnaît Derbal qui estime que la solution réside dans l’amélioration des textes régissant les prérogatives de la Haute instance de contrôle des élections. «Les textes ont réellement besoin de révision», ne cesse de marteler Derbal, apportant la preuve que l’inexistence du texte «n’est pas la seule à poser problème».

 

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