L’armée espagnole accuse le Maroc de coordonner la migration clandestine

Date:

Un lieutenant-colonel de l’armée espagnole a accusé le Maroc d’être à l’origine du problème. En Espagne, les milieux anti-Maroc donnent de la voix. Après les positions de du parti de gauche Podemos accusant Rabat de mener une opération de «chantage» avec le dossier de la migration, c’est au tour d’un haut gradé de l’armée de prendre le relais. Le lieutenant-colonel de l’infanterie, Diego Camacho, n’a pas mâché ses mots. Dans une  tribune parue dans la presse espagnole il pointe la «faiblesse» de son gouvernement face à un Maroc à l’origine, selon ses dires, du «problème». L’ancien agent des services secrets est tout autant critique envers la visite effectuée par le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, en Mauritanie le 31 juillet dernier. Le militaire retraité estime que le responsable socialiste s’est trompé de destination : «Les vagues (de migrants) par voie terrestre ou maritime sur nos frontières de Ceuta et Melilla sont préparées – opérationnellement et logistiquement – depuis le Maroc», soutient-il. Et de s’interroger : «Pourquoi il n’y a pas une seule patera qui échoue à Gibraltar ?» Selon ce lieutenant-colonel, la «faiblesse» de son pays face au Maroc résulte de la présence en Espagne d’un «puissant lobby pro-marocain, créé par Juan Carlos I». Le Parti populaire (PP) et socialiste espagnol (PSOE) ont contribué à ce projet, sauf José Maria Aznar. Une «exception» que l’ancien Premier ministre (1996 – 2004) doit, sans doute, au dossier de l’Ile Perijil en 2002. «Ce groupe de pression a agi au bénéficie du sultan et non de l’Espagne», ajoute encore le militaire. Le roi du Maroc était très généreux avec ces personnes ayant occupé d’importantes fonctions au gouvernement, dit-il. Les «accusations» de Diego Camacho ne sont pas surprenantes. En août 2017, de hauts gradés de la Guardia civil, dans des déclarations à ECD, ont accusé sous couvert d’anonymat le Maroc d’«avoir levé le pied»sur le contrôle des migrants, tout en déclarant «ignorer les raisons de (sa) colère» après la tenue de tels propos.

Les migrants accusent

Alors que la presse marocaine s’égosillait récemment jusqu’à l’étouffement sur une prétendue agression de services de sécurité sur les migrants africains établis en Algérie lors de l’opération de transfert vers leurs pays d’origine, les agressions qu’on subies ces derniers à Casablanca ont été totalement passées sous silence. A l’époque des faits, ces relais étaient appuyés par des ONG et autres médias proches de Rabat, surtout Français.  En effet, des agressions ont été commises par les habitants du quartier Derb El Kebir, près de la gare routière Ouled Ziane à Casablanca, où des migrants subsahariens ont établi leur QG dans un jardin public : Incendies de tentes, jets de pierre et chargement des forces de l’ordre contre les migrants africains ont malheureusement émaillé cette journée. Le quartier Derb El Kebir, près de la gare routière Ouled Ziane à Casablanca, a connu des scènes de violence inouïes à l’encontre des centaines de migrants subsahariens. Un incendie a été déclenché dans un jardin près du lieu où se tassaient ces migrants africains dans l’intention de les brûler vifs.  Refoulés du nord du Maroc, ils ont élu domicile dans ce jardin public servant de terrain de football pour les jeunes du quartier. Les migrants criaient en cœur : «Racistes ! Racistes ! Les Marocains qui nous ont attaqués, regardez où on dortCe n’est pas pour rester au Maroc, c’est pour passer. On est venus pour passer, ils n’ont qu’à nous laisser faire notre choix», criaient-ils en chœur. Au mois de mars dernier, une quarantaine de migrants subsahariens originaires notamment du Nigeria, du Mali, du Cameroun, du Sénégal, de la Guinée, du Liberia, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Burkina, ont affirmé qu’ils ont été arrêtés dans les rues d’Oujda, dans l’est du Maroc. Ils disaient avoir été emmenés dans un commissariat où leurs empreintes ont été prélevées, puis conduits à la frontière avec l’Algérie, à une trentaine de kilomètres de là.  Depuis Oujda, ils avaient l’intention de rejoindre les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla en territoire marocain : «La police marocaine nous a jetés ici sans aucune explication. Nous nous trouvons dans un champ situé entre les postes-frontières des deux pays. Quand nous essayons de revenir au Maroc, les soldats nous battent à coups de matraque, ou avec la crosse de leur mitraillette», disent-ils. Cette grave atteinte aux droits de l’homme au Maroc est à mettre à l’actif de la politique répressive du Makhzen qui s’est déjà distingué lors des manifestations pacifiques des sahraouis. Les Subsahariens ont été attaqués par une horde de jeunes Marocains manipulés qui ont voulu en découdre avec ces «intrus encombrants». Le mythe du Maroc ouvrant ses portes aux réfugiés subsahariens est ainsi battu en brèche. Mais la vérité avait fini par éclater et les mensonges du Makhzen. Mais l’UE, la France et d’autres pays ferment les yeux sur ce qui se passe au Maroc. Peut-être qu’il y a un compromis entre l’UE et le Maroc.  La politique restrictive et répressive de la fermeture des frontières, menée par les pays de l’UE, a eu comme résultat d’enfermer à l’intérieur même du Maroc les candidats à l’émigration. Ils se retrouvent contraints de rester pour des périodes relativement longues, attendant qu’une occasion de traverser via Ceuta et Mellila se présente. En contrepartie de son investissement pour bloquer les mouvements des populations subsahariennes, le Maroc a obtenu des aides européennes non négligeables, soit 654 millions d’euros.  Les organisations marocaines de défense des droits de l’homme s’en indignent, lui reprochant d’être «le gendarme ou l’arme de régulation de l’Europe». Les responsables marocains préfèrent, quant à eux, garder le silence sur un dossier bien trop encombrant. Les chiffres officiels font état de 10 000 à 15 000 migrants bloqués au Maroc. Le Maroc est devenu un laboratoire de la politique migratoire européenne.

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share post:

Info en continu

Articles associés
Related

Les Etats-Unis mettent leur veto à l’admission de la Palestine comme Etat membre de plein droit à l’ONU

Le Conseil de sécurité de l'ONU a refusé jeudi...

Attaf insiste sur la nécessaire adhésion à part entière de la Palestine

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté...

Adhésion de l’Etat de Palestine à l’ONU : le projet de résolution présenté par l’Algérie devant le Conseil de sécurité

Le vote du projet de résolution présenté par l'Algérie...

Agression contre Ghaza : 33.970 martyrs et 76.770 blessés, selon un nouveau bilan

Le bilan de l'agression sioniste contre la bande de...