L’Express-DZ : Tous les produits alimentaires sont exposés aux germes. Les restaurants, les pizzerias, les campus universitaires, les foyers et les salles des fêtes présentent des risques d’intoxication alimentaire surtout en cette période estivale. L’ANCA nous a habitués à lancer des campagnes de sensibilisation contre les intoxications alimentaires à l’encontre des commerçants et des consommateurs. Qu’en est-il pour cette année ?
MBoulanouar : Notre association est partie prenante dans la campagne de sensibilisation qu’a lancée le ministère du Commerce dès le 12 mai dernier. Cette campagne je vous le rappelle se base sur quatre thèmes. Il s’agit en premier lieu de la prévention contre les intoxications alimentaire, ensuite la lutte contre le gaspillage alimentaire, l’étiquetage et enfin la diminution du sucre et du sel dans les produits alimentaires. Donc l’ANCA est associée à cette campagne à travers l’organisation des journées de sensibilisation pour les commerçants et les consommateurs. L’objectif de notre intervention est de sensibiliser les citoyens aux moyens d’obtenir un produit alimentaire sain, aux mesures d’hygiène, à la conservation du produit, ainsi qu’au respect de la chaîne de froid, surtout en été.
Plusieurs facteurs dont la chaleur et le non respect de la chaine de froid font que les intoxications alimentaires se propagent encore plus en été. Mais il y a aussi l’informel. Quel commentaire faites-vous à ce sujet ?
Il faut savoir que le taux des intoxications alimentaires est de plus de 40% en été à cause de la chaleur, qui peut être très dangereuse pour les produits laitiers, la viande etc… il y a aussi les fêtes. Certains commerçants aussi ne respectent pas les règles d’hygiène, c’est pour cela que notre association s’atèle à sensibiliser en donnant des instructions sur l’utilisation des frigos, on a même lancé des appels aux producteurs afin qu’ils respectent l’acheminement des produits alimentaires lors de la distribution dans des camions frigo.
En plus de cela, il y a l’informel. On se demande pourquoi les APC ne réagissent pas. Chaque commune est sensée avoir un service d’hygiène, pourquoi laissent-t-ils les commerçants informels vendre les produits alimentaires sous le soleil.
Les services d’hygiène sont mis à l’index à cause du manque de suivi et de la complaisance des PV rédigés selon les humeurs. Cela cause 5 000 cas d’intoxication alimentaire chaque année en Algérie.
Ces intoxications sont dues au non-respect des règles d’hygiène et de la chaîne du froid, notamment pour les produits périssables tels l’œuf utilisé dans la confection des gâteaux et des pâtisseries, outre le lait et ses dérivés, les conserves et les boissons sont aussi mis à l’index.
La faute incombe également aux consommateurs ?
Exactement. Malheureusement, nous n’avons pas une culture de la consommation. Le consommateur ne doit pas se laisser attirer par les produits qui portent le nom des grands labels, car selon eux, ils sont généralement contrefaits. Ainsi, le client doit, en premier lieu, avoir une certaine culture de consommation, c’est-à-dire ne pas accepter tout ce qui se vend et croire aux discours des vendeurs. Il doit être conscient sur ce qu’il consomme. Pourquoi le consommateur se dirige vers les produits de l’informel.
