L’Express-Dz : Le problème des créances impayées des entreprises de construction et des travaux publics a été au centre de l’actualité l’été dernier. Le problème de financement de plusieurs projets de bâtiment, a poussé même les entreprises à ralentir l’avancement de leurs chantiers ou de cesser carrément leurs activités, faute de règlement des salaires de leurs ouvriers. Les pouvoirs publics ont débloqué 134 milliards pour régler définitivement ce problème. Qu’en est-il de la situation des entreprises du bâtiment actuellement ?
MMézine : Il faut reconnaitre que le problème a été réglé partiellement. Il y a des entreprises qui ont été sauvées, d’autres pas encore, mais i y a aussi une part de responsabilité du côté des entrepreneurs car il y a eu un cafouillage concernant le paiement.
Comme je l’ai déjà expliqué par le passé, il y a des entreprises qui ont eu des projets de construction ou d’aménagement et qui ont entamé les travaux ou terminé les réalisations et le maître d’ouvrage ne les a pas payés. Certains ont dû emprunter auprès des banques pour terminer leurs projets mais, en fin de compte, elles n’ont pas pu honorer leurs engagements auprès de ces dernières. Ce qui fait qu’il y a des entreprises qui sont en poursuite judiciaire par les banques pour leurs créances impayées. L’entrepreneur s’est retrouvé alors entre deux feux : d’un côté, il n’a pas été payé par l’Etat et, de l’autre, la banque lui doit de l’argent.
Mais on peut dire qu’actuellement les choses commencent à rentrer dans l’ordre, même s’il y a encore certaines entreprises qui se plaignent du problème.
Aussi, il ne faut pas nier que la santé des entreprises du bâtiment est actuellement inquiétante car l’activité est mise en veilleuse car le climat des affaires n’est pas clair. Les entreprises n’ont pas de repère.
Qu’en est-il des matériaux de construction, un certain moment votre association dénonçait la cherté des prix ?
Pour l’instant les entreprises n’ont plus de problème pour ce qui est des matériaux de construction, il faut le reconnaître car ce qui est positif ont le dit et ce qui est négatif on le dénonce. Sur ce plan, on a à faire à divers qualités et prix de matériaux de construction
C’est vrai que l’année passée, le secteur du bâtiment a été déstabilisé durant plusieurs mois. L’augmentation des prix avait touché aussi bien les produits locaux que ceux importés. Il n’y avait pas de différence entre les deux.
Logiquement, l’impact de cette hausse s’est fait davantage sentir chez les entreprises privées algériennes que chez les firmes publiques et étrangères. La majorité des entreprises étrangères importent des matériaux de leur pays à des prix qui les arrangent, contrairement aux locales qui achètent les produits nationaux ou importés. Par ailleurs, entre le privé et le public, c’est le privé qui était le plus touché.
Et pour ce qui est de la cadence des projets du BTP ?
Pour la période actuelle, la cadence des projets a diminué de 50% à cause des investissements qui ont diminué.
