L’affaire de cocaïne d’Oran « confirme le rôle de l’argent douteux dans la périphérie du pouvoir politique », selon le parti de Benflis

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Le parti de Ali Benflis, est revenu ce samedi 14 juillet sur l’affaire de saisie de « cocaïne » d’Oran, qui « constitue une affaire de sécurité nationale qui menace la stabilité du pays, entache son image à l’extérieur, suscite légitimement des interrogations, et sur laquelle toute la lumière doit être faite », a estimé le Bureau Politique (BP) de Talaie El Hourriyet à l’issue de sa réunion mensuelle ordinaire du mois de juillet tenue sous la présidence d’Ali Benflis.

Le Bureau politique « exprime son indignation face à la multiplication des scandales » qui « témoignent » selon lui, du « degré avancé de déliquescence des institutions gangrenées par la corruption à tous les niveaux et de l’impunité dont jouissent les véritables bénéficiaires de ce fléau dont les réseaux s’étendent à des institutions et des administrations sensées veiller à l’application de la Loi », explique le parti dans un communiqué .

Pour le BP, l’affaire de la cocaïne « confirme » le rôle grandissant de « l’argent douteux, dans la périphérie du pouvoir politique » et l’ampleur que prend la grande criminalité, a t-il souligné, précisant que par la « gravité du trafic » sur lequel elle porte, les « secteurs impliqués », les ramifications internationales qu’elle suppose, et les « sommes gigantesques » qu’elle engage, l’affaire est de ce fait «plus qu’une simple affaire pénale ».

« Au-delà de l’ampleur du préjudice incommensurable que constitue cette affaire liée au trafic de cocaïne, ses méandres douteux mettent en exergue une corruption massive et des laisser- faire dangereux pour notre pays. La corruption à elle seule est déjà un fléau qui ronge nos valeurs et affecte la stabilité même de notre nation ainsi que sa cohésion. Elle est une atteinte à la sécurité nationale », ajoute le BP qui s’est toutefois félicité de la « vigilance et des efforts constants de l’armée » et des services de sécurité dans leur lutte contre le terrorisme, la grande criminalité et le banditisme.


Lire aussi: Cocaïne et politique, un mélange explosif


«L’Algérie à la croisée des chemins, la reconduction du système la plongera dans l’inconnu»

D’autre part, le BP s’inquiète des « développements dangereux » que connait la scène politique nationale à la veille de la présidentielle de 2019, estimant qu’au moment où notre pays vit une « impasse politique » qui perdure et une situation socioéconomique délicate, le pouvoir politique en place n’envisage aucune autre option que celle de se « succéder à lui-même », et « affiche les signes d’une volonté de reproduire les conditions du maintien d’un système qui a asséché les potentialités de notre pays et bouché les horizons de l’épanouissement de la Nation ».

Il considère, qu’à la veille de cette échéance, le pays se trouve « à la croisée des chemins », et  une « reconduction irresponsable du système politique en place par la fraude et la confiscation de la volonté populaire », accuse t-il, mettant en garde contre cette reconduction qui « plongera inéluctablement notre pays dans l’inconnu » et dont « l’entière responsabilité des dérapages prévisibles incombera à ceux qui auront fait le choix étroit de la sauvegarde des intérêts claniques et personnels, au détriment des intérêts de la Nation », que ce choix « soit volontaire ou qu’il soit suggéré par des forces extraconstitutionnelles ou inspiré par des puissances étrangères », a t-il encore soutenue.

« Une mainmise absolue du pouvoir exécutif sur les institutions de l’Etat »

Dans ce sens, il s’indigne que « des institutions officielles sortent de leur réserve et prennent position par la voix de leurs plus hauts responsables sur la prochaine échéance présidentielle ». Un comportement qui de son point de vue, reflète « la mainmise absolue du pouvoir exécutif, sur toutes les institutions de l’Etat et la négation du principe de la séparation des pouvoirs », a t-il encore dénoncé.

Au volet économique, le parti constate que le gouvernement, qui n’a pas réussi à maitriser le flux des importations, continue à considérer que « le recours à la planche à billets résoudra les problèmes de fond de l’économie du pays pour les prochaines années ». A ce propos, le parti, estime que le « contrôle » de la planche à billets et « l’utilisation des fonds », ne peut être « crédible », que s’il est « confié à une instance réellement indépendante ».

Il relève également « le manque de cohésion dans la démarche du gouvernement » illustrée par des revirements dans les décisions et les démentis de déclarations publiques de membres du gouvernement qui désorientent les opérateurs économiques et font fuir les investisseurs potentiels ». Face à cette situation, le parti préconise l’ouverture d’un « dialogue politique inclusif pour une solution consensuelle salutaire à la crise qui affecte notre pays et l’adoption d’une feuille de route tendant à l’instauration graduelle d’un système démocratique et consacrant la pleine citoyenneté et la primauté du droit ».

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