Au cœur de la démocratie, la liberté d’expression sur le web sous la loupe

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La liberté d’expression sur Internet a reculé dans 32 pays,  notamment en France, ou en pleine démocratie, elle serait sous haute surveillance, si on se réfère au rapport annuel de Freedom House, une ONG qui étudie l’étendue de la démocratie dans le monde.

Ce recul de la liberté sur le web n’est pas du à « un combat mené par les autorités françaises contre la liberté d’expression ». Il s’explique plutôt par la loi sur le renseignement, adoptée en France en juin 2015 après les attentats de janvier 2015 et les mesures prises à cet effet, sachant que cette loi  sur « prévoit des outils automatisés pour analyser les contenus web ».

Ces  mesures sont  une sorte de « censure préventive », qui viserait, selon le gouvernent français, « la protection de la population » et non « le muselage de ces internautes ».

Cela dit,  dans le cadre de ces restrictions, « les plateformes offrant des communautés en ligne ne pourront pas autoriser à poster quoi que ce soit, les utilisateurs qui ne donneraient pas leurs informations d’identification».

Force est de constater que dans ce pays qui se targue de démocratie, les internautes sont malheureusement surveillés, quel que soit le qualificatif adapté,  pour justifier cette mise sous la loupe  de l’expression numérique.

Bien qu’elle soit adoptée sous couvert de protection du citoyen, cette tentative de muselage, ou restrictions pour contraindre la population au silence, quelle que soit l’appellation, est une entorse au principe de la démocratie, qui suppose un véritable respect du droit de liberté d’expression, au risque que la liberté elle-même se dégrade transformant de facto la démocratie tant clamée en désillusion. La démocratie ne rime pas avec silence.

Ainsi, au lieu de se s’installer en donneur de leçons à d’autres communautés, ce pays ferait mieux d’apprendre de ses erreurs pour remédier à ses propres manquements, au risque d’en recevoir. Charité bien ordonnée commence par soi-même.

Censure, manipulation des contenus, privation d’accès à Internet             

Cependant, la France est loin d’être le seul pays à  exercer la surveillance sur la toile. En Chine, dans le cadre d’une politique de surveillance des internautes, l’administration du cyberespace chinois (CAC) impose, depuis fin août 2017,  de décliner son identité pour publier tout commentaire en ligne, notamment pour le réseau Weibo le, « Twitter chinois », et l’application d’appel et de messagerie WeChat. De ce fait, la Chine détient le plus haut score de censure, soit 87 sur 100, se classant ainsi dernière du classement 2018, suivie de la Syrie et de l’Éthiopie.

La  « manipulation » des contenus web par les gouvernements n’est pas en reste avec une tendance haussière préoccupante. « Une désinformation organisée qui aurait joué un rôle important dans les élections de 18 pays l’année dernière, notamment aux États-Unis.

30 pays auraient eu recours à des « faiseurs d’opinions » comme outils de propagande sur le Web, en augmentation,  contre 23 en 2016. Une manipulation de l’opinion publique qui s’opère à travers le triptyque : usage de commentateurs privés, de trolls ou de bots, la mise en place de comptes automatisés et l’utilisation de faux sites d’information.

En Turquie, plus de 6 000 personnes sont employées pour surveiller les opposants au gouvernement sur les réseaux sociaux. Le gouvernement russe utiliserait abondamment de faux sites d’information. Le but étant  « d’ inonder les réseaux sociaux avec de fausses informations, instillant le doute et la paranoïa et détruisant la possibilité d’utiliser Internet comme un espace démocratique », d’après Adrian Chen dans le New Yorker.

Enfin, de nombreux gouvernements privent leurs populations, en partie ou en totalité, d’accès à Internet pour empêcher toute opposition en ligne. Le 28 mai, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, le ministre des Communications, Sam Basil, annonçait vouloir bloquer l’accès au réseau social Facebook pour au moins un mois afin d’identifier les internautes qui publieraient des « informations fausses ou diffamatoires ». D’après Reporters sans frontières, cette stratégie viserait à réduire au silence les voix qui s’élèvent en ligne pour dénoncer la corruption du gouvernement. Face à ces système, quel avenir pour la démocratie, quelle soit émergente ou de façade.

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