Départ précipité de Abdelghani Hamel : Ou va l’Algérie ?

Date:

Le « limogeage » du Directeur Général de la Sûreté Nationale, Abdelghani Hamel, continue d’alimenter les débats et de susciter des interrogations sur cette décision qui a étonné plus d’un. Cette décision intervient sur fond de scandale de trafic de cocaïne qui a éclaboussé de nombreux fonctionnaires, dont de grosses pointures au sein de l’appareil de l’état.

Le premier motif de ce limogeage, selon les analystes, pourrait avoir une relation avec l’implication du «chauffeur personnel» d’Abdelghani Hamel dans cette affaire. La DGSN a pourtant démenti cette information précisant, dans un communiqué, que la personne mise en cause est «un chauffeur du parc automobile de la direction et non pas le chauffeur personnel du directeur général de la sûreté nationale».

Autre motif qui se présente est celui des dernières déclarations de Hamel sur cette affaire de cocaïne. C’était d’ailleurs la première fois que le chef de la police réagit face à la presse d’une manière directe dans une affaire aussi sensible, qui plus est, est toujours en cours d’instruction.

Sa faute réside peut-être dans le fait qu’il a dénoncé certains dépassements lors de l’enquête préliminaire, précisant que les choses ont été très vite rattrapées par les magistrats.

M. Hamel a du se précipiter pour faire une déclaration qui a conduit à son limogeage. « Celui qui veut combattre la corruption doit être propre », a-t-il martelé. De qui parlait le chef de la DGSN ?

L’avenir nous le dira sans doute, car en Algérie tout est possible, tout le monde est puissant mais aussi tout le monde est faible.

Tout le monde est puissant puisque il existe des personnes comme El Bouchi qui ont fait leur loi pendant des années, sans qu’il soit dénoncé alors qu’on annonce aujourd’hui qu’il a des complices au niveau même des responsables de différentes institutions de l’Etat. Mais l’affaire n’a toujours pas livré ses secrets.

Le limogeage de Hamel pousse aussi à s’interroger si ce n’est pas le début d’une guerre des clans, à l’approche des présidentielles.

Pourtant, la police a gagné en influence depuis la nomination du général Hamel à la tête de la DGSN en 2010. Né en 1955 à Sabra, près de la frontière marocaine, cet ingénieur en informatique s’est engagé dans la gendarmerie à la fin de ses études. Il a occupé plusieurs fonctions avant de devenir patron de la garde républicaine en 2008 avec le grade de général. En 2010, il a quitté l’armée et a été nommé chef de la DGSN, en remplacement d’Ali Tounsi, tué par un de ses collaborateurs.

Le limogeage de Hamel nous rappelle celui de Tebboune, en aout 2017, et avant lui Abdelmalek Sellal, qui ont suscité également moult interrogations.

Sans oublier celui du général Mohamed Mediène, en 2015 qui a même refusé d’assister à l’installation de son successeur le général Bachir Tartag.

Autant d’événements qui nous poussent à s’inquiéter d’avantage sur l’avenir du pays puisque la corruption qui fait des ravages au sommet de l’Etat depuis 20 ans continue de battre son plein. Ou va l’Algérie ?

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share post:

Info en continu

Articles associés
Related

Chanegriha supervise l’exécution d’un exercice tactique avec munitions réelles en 3ème Région militaire

Le Général d'Armée Saïd Chanegriha, Chef d'Etat-major de l'Armée...

Réunion du Gouvernement : examen de projets de lois et présentation d’exposés relatifs à plusieurs secteurs

Le Premier ministre, M. Nadir Larbaoui, a présidé, mercredi...

Tassili Travail Aérien : 12 avions bombardiers en prévision de la campagne de lutte contre les incendies

La compagnie Tassili Travail Aérien a mobilisé une flottille...

Le Président Tebboune reçoit les lettres de créances de quatre nouveaux ambassadeurs

Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a...