Quelle crédibilité pour le mouvement des médecins résidents ?

Date:

Le Collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA) a décidé de geler sa grève qui a duré depuis six mois. Les médecins résidents ont donc repris théoriquement le travail ce dimanche, après tant de mois de résistance et de lutte. Une reprise qui alimente encore les débats et soulève des interrogations sur cette décision car pour l’instant, le Camra ne parle pas de fin de la grève mais de « gel », laissant encore le doute planer sur l’avenir de leur mouvement et la crédibilité de l’organisation.

Pourtant la résistance a été de longue durée, et le mouvement de grève des médecins résidents a connu des hauts et des bas. Sa force a été sentie en provoquant la panique au sein du département de Pr Hasbelaoui, qui n’a cessé d’appeler les représentants au dialogue, ensuite, sa faiblesse a été son échec de maintenir une mobilisation syndicale durant plusieurs mois ou jusqu’à satisfaction totale des revendications.

Le mouvement de grève des médecins résidents a pourtant été à la hauteur selon les observateurs. Des rassemblements qui ont réussis dans la majorité des cas. Des arrêts de travail respectés par tous les médecins résidents. L’appel au boycott à deux reprises des examens des études médicales, dits DEMS, réussit aussi. Mais que s’est-il passé donc pour que tous ces mouvements cessent subitement ?


L’Edito: Le chantage des médecins résidents


Car faut-il le souligner, le ministère de la santé n’a pas cédé aux menaces du CAMRA en n’acceptant que certaines de ses revendications. La principale, celle du service militaire reste en suspens. Dès janvier dernier, faut-il le rappeler, c’était le marathon pour les deux parties, le ministère de la santé et le CAMRA. Des rounds de négociations, plus d’une dizaine, qui aboutissent à l’installation d’une «commission» chargée d’examiner les revendications des médecins grévistes. Mais la persistance des médecins résidents à maintenir leur mouvement de grève jusqu’à boycotter à deux reprises les examens des études médicales, dits DEMS, a poussé le ministère de la santé à faire appel aux nouveaux médecins généralistes pour faire marcher les urgences dans les différents hôpitaux du pays.

Selon les professionnels, c’est cette décision qui a en quelque sorte poussé certains médecins résidents à revoir leur position au fur et à mesure que le temps passait et que beaucoup de médecins résidents aient choisi de reprendre le travail. De peur peut-être de voir l’avenir se tracer contre eux.

La faiblesse du mouvement a été également alimentée par la fissure suite à la décision des sections régionales dont celles de Constantine d’annoncer la reprise du service des gardes, le 3 juin dernier. Le malaise s’est depuis installé au sein du mouvement, considéré aussi comme un signe d’épuisement.

Suite à une réunion, les médecins résidents ont donc voté en faveur d’une reprise lors des réunions des assemblées générales.

Mais les médecins résidents ne s’en sortent pas totalement indemnes de ce mouvement. Des pans entiers de la société leur reprochent d’avoir sacrifié le malade sur l’autel de leurs revendications quand bien mêmes elles seraient légitimes.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Share post:

Info en continu

Articles associés
Related

CRA : plus de 152.000 colis alimentaires distribués durant le mois de Ramadhan

La présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), Ibtissem Hamlaoui, a...

Décès du moudjahid Mohamed Laïd Kobbi

L'officier de l'Armée de libération nationale (ALN), le moudjahid...

Coupe d’Algérie : le tirage au sort des demi-finales aura lieu mercredi

La cérémonie du tirage au sort des demi-finales de...

Accidents de la circulation : 47 morts et 2017 blessés en une semaine

Quarante-sept (47) personnes sont décédées et 2017 autres ont...